Hobbes, la guerre naturelle
Chronologie : Hobbes, la guerre naturelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar akaC Smile • 19 Avril 2018 • Chronologie • 7 305 Mots (30 Pages) • 585 Vues
- Preuve de l'existence de cette guerre « naturelle ».
Introduction :
Hobbes estime jusqu'ici avoir donné la preuve que les hommes sont naturellement en situation de guerre, du moins avant qu'il n'instaurent un pouvoir (L'Etat) pour imposer la paix. Son raisonnement est rigoureux et quasi démontratif : il commence par une hypothèse (l'état de nature) construite en « enlevant » ce que les hommes doivent à la société, et en déduit leur comportement, à partir de caractéristiques simples et communes, et en fonction du calcul rationnel que peuvent faire des hommes avides, fiers, et terrorisés par la peur de la mort. On peut dire qu'il s'agit d'une justification rationnelle de sa thèse.
Toutefois, cette présentation très pessimiste de la nature humaine peut choquer ou produire de l'indignation. Il propose donc de prouver d'une autre manière, à partir cette fois ci de l'observation des hommes en société et organisés en État, que les hommes sont naturellement belliqueux (prompt à rentrer en conflit/guerre). Il reprendra cette preuve au niveau des relations entre les différents États (relations internationales).
Il propose donc cette fois-ci une justification empirique de sa thèse. S'il utilise une nouvelle démonstration, c'est parce que certains pourraient s'étonner que la Nature (et en fait plus certainement Dieu) n'a pas pu faire les hommes mauvais. Alors la thèse de Hobbes serait une condamnation de Dieu, ou plus sûrement une forme masquée d'athéisme.
- § 9L'observation quotidienne en montre les traces.
§9
- et il est par conséquent possible que, ne se fiant pas à cette inférence faire à partir des passions, cet homme désire que la même chose soit confirmée par l'expérience.
- Exposez simplement l'inférence de l'état de guerre d'après les passions naturelles de l'homme (textes qui précèdent):
La rivalité, La défiance et la fierté font que les hommes sont en concurrence pour les biens, ont peur les uns des autres pour leur vie et veulent des autres quelque chose qu'ils ne peuvent pas leur donner. Par conséquent, la guerre est inéluctable, et même les hommes les plus pacifiques seraient obligés d'attaquer par prévention.
Quels éléments empiriques appuient la thèse de Hobbes ? En quoi pourrait-on lui reprocher de déduire l'état de nature à partir de l'état social ? D'après les questions précédentes, quel philosophe lui en a-t-il fait le reproche ?
Rousseau reprochera à Hobbes d'attribuer aux hommes des passions qu'ils ont, mais qu'ils n'ont pas naturellement. Pour lui c'est le rapprochement hasardeux des hommes, la propriété et la famille qui va générer la guerre, par la rareté des ressources et la rivalité pour les femmes.
- . « Les désirs et les autres passions de l'homme ne sont pas en eux mêmes des péchés ». Expliquez en quoi le déterminisme et le matérialisme de Hobbes justifient cette affirmation :
Hobbes refuse ici de parler des hommes et de leur désirs en les condamnant, à la manière d'un moraliste ou d'un théologien. On ne peut pas condamner ce qui existe nécessairement, d'une part, et d'autre part, on ne peut condamner quelque chose sans qu'il n'existe une loi qui l'interdise et le punisse (positivisme juridique de Hobbes).
Or pour Hobbes nous sommes des corps physiques soumis au déterminisme. Les passions, qui pour Descartes sont l'activité du corps et la passivité de l'âme, ne sont pour Hobbes que de simple mouvement physiques et nécessaires, contre lesquels il n'existe pas d'âme spirituelle et encore moins libre-arbitre illusoire (proximité avec Spinoza).
- « jusqu'à ce qu'ils connaissent une loi qui les interdise, et ils ne peuvent pas connaître les lois tant qu'elles ne sont pas faites, et aucune loi ne peut être faite tant que les hommes ne se sont pas mis d'accord sur la personne qui la fera » : expliquez cette phrase en opposant le positivisme de Hobbes à la morale de Kant, concernant l’origine et la nature de la différence entre le bien et le mal
On voit ici le positivisme juridique de Hobbes : sans lois instituées il n'existe que le droit de nature qui corresponde à notre sentiment d'être autorisé à faire tout ce qui nous préserve. N'est mauvais que ce qui est interdit, et il n'y a nul interdit sans pouvoir, et à partir de l'état de nature, nul pouvoir sans choix des hommes. On peut l'opposer très clairement à Kant pour qui il existe une loi morale non écrite, si ce n'est dans la conscience et la raison des hommes. La raison nous donne le sens de l'universalité et de la nécessité, et donc la nécessité d'agir de telle sorte que chacun puisse adopter la même conduite. Tout homme quelque soit les lois de son pays connaît la loi morale par une conscience et une raison également présente en tout homme.
Éléments de cours :
LE PACTE SOCIAL CHEZ HOBBES
Ce dernier point suggère ce qui se passe dans les chapitres suivant du Léviathan que nous n'étudierons pas mais dont vous devez connaître les grandes lignes (donc je ne le répèterais pas dans l'explication des paragraphes 11 et 12 qui y font aussi allusion). Il fait allusion au PACTE ou CONTRAT SOCIAL.
a)Du droit de nature aux lois de nature.
Le droit de nature nous autorise à faire tout ce que nous jugeons bon pour survivre, c'est-à-dire en fait à tout faire sauf se donner la mort (cf. plus haut) = tout est permis. Mais il y a aussi des lois de nature (chapitre suivant). Les lois de nature sont les conclusion d'un raisonnement logique que tous les hommes finiront par faire en constatant leur précarité dans l'état de nature.Celles-ci découlent de notre raison, et nécessitent un pouvoir pour les faire appliquer :
Première loi « rechercher la paix et de s'y conformer »
Deuxième loi :« qu'un homme consente, quand les autres consentent aussi, à se démettre de ce droit sur toutes choses (le droit de nature), aussi longtemps qu'il le jugera nécessaire pour la paix et sa propre défense; et qu'il se contente d'autant de liberté à l'égard des autres hommes qu'il en accorderait aux hommes à son propre égard. »
C'est à dire que nous devons faire un contrat avec les autres hommes pour cesser de nous battre et déposer les armes pour le bien de tous.
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