Faut-il être maître de soi pour être heureux ?

Faut-il être maître de soi pour être heureux ?

        Dans le film Gladiator sorti en 2000, le personnage de Maximus (général romain) va toute sa vie garder le contrôle de lui car il va obéir aux ordres de ses supérieurs à ses dépends. Dans un premier temps ce contrôle de soi ne va pas le rendre heureux car sa femme et sa fille seront tuées. Par la suite cela le rendra heureux car il semblerait que nous maîtriser puisse nous limiter dans  nos désirs et par conséquent nous faire atteindre un état stable de satisfaction.

Hors à la fin du film ce général aurait pu aller avec la fille de l’empereur mais à préféré mourir dans le but de rejoindre sa famille.

Cette mort est donc pour lui un état de satisfaction durable car il sera pour toujours avec sa femme et sa fille.Cela amène donc la question: faut-il être maître de soi pour être heureux ?

En envisageant que le fait d’être heureux peut-être considéré comme un état de satisfaction stable et durable, on peut aussi dire que c’est un état intérieur subjectif; c’est un état qui est influencé par les circonstances de la vie.

Cet état à un aspect global sur mon existence, il est durable.

Synonyme de bonheur, il consiste à la libération, l’épanouissement de soi-même, ce qui est à l’opposé du contrôle de soi.

En effet, le contrôle de soi semble être la maîtrise des ses sentiments, de ses émotions et éventuellement la maîtrise de ses agissements et actions. C’est d’une certaine manière le combat de ses propres émotions. Cette maîtrise de soi peut-être présentée comme une qualité, une vertu.

Paradoxalement, si on se contrôle, on ne s'épanouit pas et on s’inflige, d’une certaine manière, un conflit avec soi qui est totalement contraire à ce que l’on recherche avec le bonheur.

Ainsi, est-ce indispensable d’être capable de se contrôler pour atteindre un état de satisfaction stable et durable ?

Dans un premier temps, nous verrons qu’il semble que la maîtrise de soi ne puisse pas nous rendre heureux. Dans un deuxième temps, nous verrons qu’il semblerait que nous maîtriser nous permette de limiter nos désirs et par conséquent d’atteindre un état stable et durable de satisfaction. Aussi et  malgré tout, il semblerait que la maîtrise de soi passe par la connaissance de soi. Cela nous amènerait à nous perfectionner dans le but d’atteindre le bonheur.

Tout d’abord, il semblerait que la maîtrise de soi ne puisse pas nous rendre heureux.

En effet, la  maîtrise de soi semble être la maîtrise des ses sentiments, de

ses émotions et éventuellement la maîtrise de ses agissements et actions. C’est d’une certaine manière le combat de ses propres émotions. Cette maîtrise de soi est présentée comme une qualité, une vertu; c’est comme s’il y avait 2 entités en moi que l’une d’elles devait dominer.

D’autre part, le bonheur c’est un état de satisfaction permanent ou stable. On peut aussi dire que c’est un état intérieur subjectif; c’est un état qui est influencé par les circonstances de la vie. Cet état à un aspect global sur mon existence, il est durable.

Donc le bonheur consiste à la libération, l’épanouissement de soi-même, ce qui est à l’opposé du contrôle de soi. En effet, si on se contrôle, on ne s'épanouit pas et on s’inflige, en quelque sorte, un certain conflit avec soi qui est totalement contraire à ce que l’on recherche avec le bonheur.

Selon Calliclès, le bonheur s’identifie avec le plaisir le plus fort, le plus fréquent possible. Le bonheur, c’est répéter indéfiniment la réalisation de ses désirs. Pour Calliclès, le bonheur ce n’est pas la sérénité puisqu’elle masque la frustration. La nature nous pousse finalement à une expression et une affirmation totale de soi; il faut d’après lui assumer ses passions et les réaliser pour être heureux. C’est pourquoi ce laisser-aller des passions est contraire à leur contrôle : si on se limite, on se réprime (c’est la maîtrise de soi). Selon lui, cela va à l’encontre de la nature.

Il exprime un certain sens caché de la maîtrise de soi; l’intégration de soi, le fait de s’interdire des choses à cause de problèmes sociaux.

Calliclès est un sophiste. Le sophisme, c’est un procédé rhétorique, une argumentation, à la logique fallacieuse. C'est un raisonnement qui porte en lui l'apparence de la rigueur, voire de l'évidence, mais qui n'est en réalité pas valide au sens de la logique, quand bien même sa conclusion serait pourtant «vraie».

Dans le Gorgias de Platon (dialogue qui oppose la parole de Gorgias (mais également d’autres sophistes par la suite), sophiste qui enseigne la rhétorique et considère que « l'art de bien parler » est le meilleur de tous les arts exercés par l'homme, à celle de Socrate, qui dénonce la sophistique comme un art du mensonge), on le voit s'opposer à Socrate quant à l'obtention du bonheur. Pour Calliclès, une vie bien menée consiste à satisfaire ses désirs. Cette approche s'appelle l’hédonisme.

L’hédonisme est une doctrine qui considère le plaisir comme but premier de l’existence. Si l’hédonisme est parfois associé à une vie de pure jouissance, à la manière de Don Juan, il en existe des versions philosophiques plus tempérées, comme l’épicurisme ( qui préconise un usage modéré, rationnel des plaisirs) ou l’utilitarisme de Bentham (qui prend en vue la maximisation du bien-être de la collectivité).

Donc cette approche, qualifiée par Calliclès comme hédonisme, consiste à satisfaire ses désirs. Selon lui, les vertus ne doivent pas faire obstacle aux désirs, mais tout au contraire aider à les satisfaire.

Dans le Gorgias de Platon, Calliclès dira: «pour bien vivre, on doit laisser aller ses propres désirs, si grands soient-ils, et ne pas les réprimer. Il faut être capable de mettre son courage et son intelligence au service de ses désirs afin de les assouvir à mesure qu’ils naissent.»

Nous voyons donc que Calliclès est contre cette idée que la recherche du bonheur ne puisse pas tout autoriser. Il est contraire aux idées de Socrate puisqu’il est certain que la maîtrise de soi est un obstacle dans la démarche pour la recherche du bonheur.

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