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Extrait de De l'Homme, Hobbes

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Par   •  23 Avril 2017  •  Commentaire de texte  •  3 372 Mots (14 Pages)  •  1 394 Vues

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BOURDON Amélie TL1

            Dans ce texte extrait  De l’Homme, Thomas Hobbes, philosophe anglais des XVIème et XVIIème siècles, traite du langage et plus particulièrement de la différence que l’on peut établir entre la communication humaine et la communication animale.

Quelle différence peut-on en effet faire entre ces deux formes d’expression ?

On pourrait tout d’abord penser que toutes les espèces, quelles qu’elles soient, possèdent la même capacité de communiquer car il semble en effet que toutes, puissent transmettre et diffuser des informations à d’autres individus. Toutefois il apparaît bien que l’expression par le langage soit une faculté propre à l’Humanité, tant elle semble en effet considérablement plus élaborée que la communication animale. 

Telle est la thèse de Thomas Hobbes, pour qui le langage humain se distingue de la communication animale par l’utilisation de signes dont le choix des liens possibles entre eux repose sur la créativité et l’imagination de l’espèce humaine. Autrement dit, la communication humaine se différencie par la signification arbitraire des mots constituants le langage, à la différence de la communication animale qui est avant tout un échange d’informations capable de modifier les comportements et d’imposer un enchainement d’activités immédiates afin de satisfaire les besoins de l’espèce.  

On devine donc ici l’enjeu de ce texte : à titre indicatif, Hobbes veut faire la lumière sur la dissemblance de ces deux formes de communication, tout en suggérant une supériorité de l’échange humain de par sa diversité, possible uniquement grâce au langage et la parole, face à la communication animale qui elle, reste spécifique, soit propre à l’espèce seule et simplement nécessaire au seul but de la conservation de l’espèce même. Il construit donc son texte sur une pure opposition entre l'utilisation de la raison humaine et l’instinct animal.

Pour soutenir sa thèse, Hobbes procède en deux temps. Il commence par affirmer que le langage est arbitraire et conventionnel, tout en concluant qu’il ne peut donc qu’être le propre de l’Humanité. En effet, il résulterait de la liberté autrement dit de la volonté de chaque être humain à faire un choix, ce qui s’oppose inévitablement au naturel et à l’absence d’un libre choix de la communication animale. Enfin, il différencie le langage humain à l’expression vocale des espèces animales. En effet, c’est en opposant les cris aux voix proprement humaines ainsi que la diversité de ces dernières à l’authenticité de celles des animaux, qu’il déduira simplement que les animaux ne parlent pas car les sons qu’ils émettent ne sont en aucun cas le fruit d’une détermination libre, soit de la volonté mais plutôt de la nature elle-même. 

 

         Hobbes commence par définir ce qu’est le langage. En effet, il affirme que c’est  « l’enchainement des mots que les hommes ont établis arbitrairement pour signifier la succession des concepts de ce que nous pensons », autrement dit le langage serait un ensemble de mots que les Hommes ont élaboré librement afin d’expliquer, de définir, de donner du sens, soit mettre des mots sur leurs idées, sur ce qu’ils pensent. Ainsi, cela signifierait que le langage serait une création purement humaine émise d’un libre choix, donc de la potentielle imagination de l’Homme et donc de sa raison avant tout : il résulte en effet de l’arbitraire. Ferdinand de Saussure, fondateur de la linguistique moderne, rejoint la thèse de Hobbes. En effet, selon lui, si les humains ont choisis pour dire « long » un mot plus court que le mot « court », cela veut bien dire que les substantifs utilisés ne sont que le fruit de choix librement entrepris par l’Homme lui-même. Le langage serait donc plus élaboré que la communication animale de par la liberté que possède l’Humanité dans la création d’une expression unique.

Toutefois, il ne semble pas discerner le langage de la parole chez l’Homme puisqu’il inclut dans cette même définition la parole elle-même. Or, si le langage semble être une faculté proprement humaine qu’il est impossible de confondre avec la conversation animale car elle résulte d’un libre choix et est interdépendante de la pensée, la parole, elle, n’est autre que l’utilisation personnelle d’une langue par un individu permettant l’évolution et l’enrichissement de cette même langue. Ainsi, il semble bien falloir distinguer le langage de la parole même s’il s’avère que la définition donnée par Hobbes dans ce texte, soit valable à titre général à la fois pour le langage et pour la parole.

Il tire à la suite de cette définition une conclusion, qu’elle est-elle alors ?

Il affirme que parce que le langage résulte de l’arbitraire humain, « ce que le vocable est à l’idée, ou concept d’une seule chose, la parole l’est à la démarche de l’esprit », soit que parce que les idées sont possibles grâce aux mots, « vocable » étant un mot à signification individuel, et que les mots permettent également d’élaborer, de concevoir des choses, la parole n’est possible que par la pensée. En effet, Hobbes fait ici un raisonnement par analogie en affirmant que tout comme les mots sont indispensables à l’expression de nos idées et à la conception des choses, l’esprit l’est envers la parole. Ainsi, la parole serait un moyen par lequel la pensée s’exprime, autrement dit, la raison de l’Homme permettrait de s’exprimer et de communiquer et par conséquent, la parole par l’utilisation des mots permettrait ces deux fonctions du langage lui-même. La pensée précèderait alors la parole. Cela parait censé puisque lorsqu’un individu veut s’exprimer, il lui semble impossible de le faire sans avoir réfléchi à ce qu’il veut dire avant. Le langage semble donc être une capacité strictement humaine ne résultant d’une liberté de choix que par l’intervention de la pensée, autrement dit de la raison.

Il continue d’ailleurs sa conclusion dans la phrase suivante, quelle(s) information(s) supplémentaire(s) apporte-nous-t-il dans ce cas ?

Il n’apporte rien à proprement parlé à sa thèse, mais il affirme que parce que le langage est arbitraire et conventionnel et que cela est possible grâce à l’antériorité de la pensée sur la parole, alors le langage ne peut qu’être une faculté proprement humaine. En effet, les humains à la différence des animaux, possèdent une raison. Les espèces animales, ne sont pas des êtres pensants, ce qui explique qu’ils ne possèdent pas de langage et qu’il ne parle pas. Ainsi, Hobbes en conclut « qu’elle », la parole, « semble être propre à l’humain », soit qu’elle est spécifique à l’Humanité. En effet, un chien, même domestiqué, serait incapable de s’exprimer quant à l’état de son corps, il ne se résoudra qu’à pousser des cris afin d’avertir son maître d’un problème potentiel.

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