Etude de document philosophique.

DM1: EXPLICATION DE TEXTE PHILOSOPHIQUE

REBECCA ROCA – TS3

   Lucrèce, élève de l´école d´Épicure, est un philosophe et poète romain du Ier siècle avant J.C. De lui, on reconnait qu´un seul romain inachevé De rerum natura, d´où la traduction De la nature des choses, qui est un très long poème qui a comme objectif principal de décrire le monde selon les principes et idées de son maître Épicure, utilisant donc la doctrine épicurisme. Ici, dans un court extrait d´une vingtaine de vers de son unique œuvre, le philosophe développe le thème du bonheur des hommes dirigé vers le besoin et l´obtention de celui-ci. Lucrèce est bien concret pour sa proposition de bonheur, se contenter avec quelques choses pour la joie dans la vie sur terre de l´homme.

Dans un premier temps, on traitera l´analyse des idées de l´auteur suivi, dans un second temps, de la discussion du texte en question et de son intérêt philosophique.

   Premièrement, Lucrèce met en scène à deux reprises un univers d´horreurs et remplis de catastrophes, où règnent les périls, les peines et les souffrances et, tout de même, où inévitablement se trouve l´humanité. L´un est le naufrage du bateau dans les 4 premiers vers du poème suivi, en même mesure, d´un champ de bataille et de combat corps à corps. Ces deux scénarios sont introduits et bien établis à l´aide du champ lexical de chaque univers («ondes» v1, «vagues» v2, «naufrage» v2 et «bataillons» v6, «combats» v6). Dans des deux lieux et suite à l´annonce ses dangers et souffrances, le philosophe évoque à deux reprises respectives qu´il est doux de ne pas se trouver dans une telle situation de peine et de malheur telle qu´il contemple.   Par contre, alors qu´il assure qu´il est calme de ne pas faire partie de tel scénario de désastre, il prend soin de spécifier qu´il ne se réjouit pas du malheur d´autrui. Il se trouve juste heureux de ne pas avoir à souffrir pour lui-même des telles catastrophes. Cette idée est explicitée une fois dans la voie passive « non que le cœur jaloux jouisse du malheur d´autrui / […] le sort nous épargne des peines » aux vers 3 et 4.

Dans cette même voie, le philosophe rétablit cette pensée mais cette fois en ajoutant un certain air de supériorité par rapport à «l´errante l´humanité» v11 comme il la nomme. Lucrèce décrit la course désespérée et exaspérante des hommes pour atteindre le bonheur, alors qu´il se place lui-même avec ses pairs philosophes au-dessus de cette société avec soif de bonheur, «sous leurs pieds» v15 même. Il annonce que la communauté de la philosophie, pour Lucrèce l´école d´Épicure, la formule pour être heureux : «le bien-être du corps et le repos de l´âme» v20 pour trouver l´ultime bonheur. Les biens de la nature, la santé, la sérénité d´esprit et, bien sûr, la raison sont les seuls besoins pour le bonheur de l´homme dans sa vie mortelle, pas plus, pas moins.

    Deuxièmement, il est cohérent de discuter l´intérêt philosophique du texte en question. Il est intéressant de se questionner et philosopher au sujet du bonheur et son obtention puisqu´il en est que toute l´humanité est concernée. Par nature, il est normal que l´homme cherche à se sentir joyeux ou heureux, du fait qu´il est dans cette poursuite constamment car il n´est jamais satisfait à long terme. Dans ce texte, Lucrèce explique qu´il est inutile aux hommes de se rendre dans ces quêtes incessantes pour essayer de trouver un bien qui, en théorie, n´est pas réalisable. Le philosophe propose donc une façon très pragmatique de s´en sortir : juste avec quelques biens on peut se satisfaire pour être heureux, les biens de la nature, la santé, la sérénité d´esprit et la raison/pensée philosophique sont suffisants. Sauf que, dans un point de vue plus général, pour quelqu´un qui ne se contente pas qu´avec le plaisir de raisonner et de philosopher, cette proposition de bonheur peut lui paraître insuffisante ou ridicule. Voilà ici la portée de cette philosophie proposée par Lucrèce, qui ne laisse pas de place à l´ambition ou au désir matérialiste ou personnel.

...