Etre juste est-ce seulement être mesuré?
Dissertation : Etre juste est-ce seulement être mesuré?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar missaria • 16 Mai 2021 • Dissertation • 1 688 Mots (7 Pages) • 445 Vues
Othman Boumediene
Terminale 6
Être juste, est-ce seulement être mesuré ?
La question « être juste, est-ce seulement être mesuré » présuppose qu’être juste implique nécessairement d’être mesuré.
Sans cela la question n’aurait pas inclus le terme « seulement ».
On attendrait donc automatiquement d’un jugement de la mesure. La mesure se définie par le fait d’être réfléchie, de bon sens et donc d’être raisonnable.
Pour être juste l’homme utiliserait donc cette capacité qu’il a à raisonner et qui permettrait à chacun d’avoir ce qui lui revient.
Est- ce que pour autant à l’état de nature ou en société la mesure serait suffisante pour garantir la justice ?
Nous essaierons dans un premier temps de comprendre en quoi être juste implique bien d’être mesuré et en quoi la démesure est associée à l’idée d’injustice.
Nous verrons ensuite pourquoi la mesure seule n’est pas suffisante pour garantir le juste et comment elle a besoin de fonctionner en combinaison avec la justesse pour permettre au juste d’exister.
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Le sujet impose déjà un premier élément de réponse et établie le fait que la justice ne peut pas être séparée de la notion de mesure, que pour être juste on ne peut pas être démesurée.
Cela implique une idée de proportionnalité dans le fait d’être juste en rendant à chacun ce qui lui revient. La mesure se définie par le fait d’être raisonnable et c’est cette capacité à utiliser sa conscience réfléchie qui différencie l’homme des autres êtres vivants.
Pour vivre en société regroupée l’homme, contrairement aux animaux a besoin de définir clairement le juste et l’injuste et c’est pourquoi les lois existent. Pour Pascal les lois sont clairement d’origine conventionnelles et sont une décision de l’homme.
On voit à travers l’histoire que l’absence de loi dans une société conduit à l’anarchie et la loi du plus fort : » l’homme est un loup pour l’homme » (Thomas Hobbes). C’est le règne des rapports de force et il n’y a plus aucune équité, plus aucune limite : les tyrans prennent le pouvoir. Dans un état de nature sans aucune règle certes il reste la liberté naturelle de se nourrir et de se protéger pour ne pas mourir mais les hommes deviennent un danger constant pour les autres hommes. Sans la société civile c’est le « droit naturel » qui prend le dessus : l’homme vivrait selon ses passions : ce serait le règne de la justice naturelle ou les plus forts auraient le dessus sur les plus faibles. Ainsi selon Calliclès dans le Gorgias les plus forts s’opposeraient aux plus faibles et cela serait naturel. Il n’y aurait plus de mesure puisque les plus forts n’auraient qu’à suivre leur désir, leur passion plutôt que de suivre les lois. Il n’aurait plus la crainte du châtiment qui conduit l’homme à respecter la loi. La tyrannie deviendrait la norme.
La définition de ce qui est juste changerait à chaque fois qu’un plus fort apparaitrait. C’est l’injustice qui s’établirait car la force sans la justice ne peut mener à une société juste.
On ne pourrait donc pas être juste en suivant ses passions puisqu’elles sont du domaine de l’irrationnelle et se caractérisent par un emportement qui nous empêche de raisonner normalement.
Cette absence de mesure dans la justice conduirait à l’injustice. Ainsi même si cela était légal cela paraitrait illégitime et briserai ce pour quoi la loi a été établie : maintenir la cohésion de la société.
Pour être juste un jugement a besoin d’être pris en dehors de toute passion. Il a besoin de réflexion
Ainsi selon Hobbes l’état est un instrument nécessaire : par le pacte social les citoyens remettent l’autorité judiciaire et législative à un souverain en échange de la sécurité.
Pour Rousseau le contrat social garantie au citoyen à la fois la liberté civile et la sécurité.
La justice en société doit protéger le faible face au plus fort et dans les sociétés démocratiques l’état est le garant des libertés individuelles.
Elle doit être mesurée et garantir son dû à chacun selon les normes de la société établie.
C’est la reconnaissance des hiérarchies et de l’équité : le meilleur gagnera, celui travaillera plus gagnera plus…Ainsi pour Pascal dans les Pensées, l’équité est une vertu qui consiste à régler sa conduite sur le sentiment naturel du juste et de l’injuste.
C’est aussi une égalité garantie dans le cas où une distinction ne pourrait pas être constaté.
Les lois et la justice permettent une vie commune et on pourrait dire que si elles sont justes alors il suffit de leur obéir pour être juste. La loi est donc une règle générale qui doit être mesurée dans le sens où l’on n’imaginerait pas par exemple la peine de mort pour sanctionner une nuisance sonore. Il n’y aurait aucune mesure dans cela et la disproportion serait telle qu’il n’y aurait plus de notion de justice. La mesure qui existe dans la justice empêche les excès dans le règlement des affaires de succession par exemple.
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