Ethique vaccinale : l’autonomie corporelle
Dissertation : Ethique vaccinale : l’autonomie corporelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar carotier • 23 Février 2022 • Dissertation • 1 088 Mots (5 Pages) • 313 Vues
SANS OUI C’EST NON
Selon la Charte canadienne des droits et libertés[1], l’autonomie corporelle est un droit fondamental qui doit être protégé. Seulement, alors que la planète se retrouve à affronter des enjeux éthiques urgents qui peuvent engendrer des conséquences importantes, la question de la vaccination obligatoire refait surface. Il y a plusieurs risques importants de prendre des décisions dans un contexte peu compris et urgent, qui peuvent mettre en péril des valeurs et principes éthiques fondamentaux, un choix entre l’intérêt collectif et l’intérêt individuel. Dans un contexte d’éthique vaccinale, ces concepts peuvent se traduire par les tensions entre le bien-être collectif et l’autonomie individuelle. Ainsi, est-il moralement justifiable d’exiger la vaccination obligatoire, et par le fait même le passeport immunitaire, sur les campus des cégeps et universités au Québec d’ici août 2021? Pour répondre à cette interrogation, il est d’abord nécessaire d’étudier les conséquences possibles sur l’autonomie par ses effets sur l’équité, la justice, la liberté et le respect de la vie privée ainsi que sur l’incertitude des résultats possibles de la vaccination.
Tout d’abord, selon le Comité d’Éthique de Santé Publique du Québec (CESP), le passeport immunitaire est un « privilège » (CESP, 2021, p. 7) pour une personne vaccinée. Ainsi, l’éducation étant un droit fondamental et qui doit être juste et équitable, tout comme l’autonomie ou l’intégrité physique, on ne peut imposer un préalable tel que le vaccin pour accéder à celle-ci. Effectivement, l’exigence d’un passeport vaccinal pour accéder aux campus revient à obliger les étudiants à se faire vacciner, et puisque l’éducation est essentielle, le consentement et libre-arbitre de ceux-ci s’en retrouvent affectés par les pressions socio-économiques engendrées par leurs accès (CESP, 2021, p. 5). Il en résulterait également des risques de discrimination (CESP, 2021, p. 6) tout à fait injustifiable à l’égard des gens non vaccinés (par soucis de santé et même par conviction par le respect de la vie privée) qui nuiraient à la valeur de l’équité, qui est une valeur fondamentale et protégée dans notre société. Même si ces gens pouvaient être étiquetés comme non solidaires ou égoïstes, l’autonomie corporelle ne peut être compromise, même si cela permettrait de nombreux avantages tels que de plus grands mouvements de liberté dans des sphères telles que les activités de loisirs, qui sont non essentielles. Remarque, certains pourraient affirmer que l’éducation supérieure n’est pas un besoin, mais plutôt un choix. Seulement, le Canada promeut l’égalité des chances et possibilités pour tous, alors de réduire l’accès à cette dernière entraverait les notions d’équité et de justice, et engendrerait de la stigmatisation. Cela amène maintenant à une autre question : en quoi l’autonomie peut-elle prévaloir l’immunité collective dans la société, en ce contexte de pandémie ? Certes, certains pourraient affirmer que rendre la vaccination obligatoire est nécessaire dans le contexte actuel, mais les risques associés de déroger à la Charte canadienne des droits et libertés[2] sont trop élevés, notamment le risque de pentes glissantes par l’autorité gouvernementale pour le respect de l’intégrité physique. Même si une décision peut sembler la plus optimale pour une situation donnée, comme le contexte de pandémie actuel, on ne peut déroger ces principes sous ce prétexte. Ce concept est appuyé dans ce que l’on nomme l’utilitarisme des règles, et permet à une société d’élaborer ses décisions non sur chaque situation donnée, mais bel et bien sur les concepts qu’elle rationnellement croit comme juste et mieux pour l’avenir. On ne peut faire abstraction de valeurs et de principes rationnels et préalablement décidés, tels que l’intégrité corporelle et l’autonomie, selon chaque situation donnée, mais suivre ces règles qui, au long terme, peut permettre une société respectant ces valeurs. En bref, pour des raisons d’équité, de justice et de droits, l’autonomie doit prévaloir sur l’immunité collective, seulement, une certaine incertitude règne quant à plusieurs aspects de vaccin directement.
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