Est-il légitime de mettre à mort un animal pour se divertir ?
Dissertation : Est-il légitime de mettre à mort un animal pour se divertir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cxrdilu • 7 Novembre 2022 • Dissertation • 1 720 Mots (7 Pages) • 350 Vues
Dissertation
En vivant en société, l’Homme a appris à domestiquer les animaux, ainsi qu’à se servir de leurs capacités pour ses propres besoins. Nous pouvons prendre l’exemple des pigeons voyageurs utilisés pendant la guerre pour transporter des messages à la place des soldats, leur évitant une mort certaine. Cette situation illustre cet aspect qu’ont les êtres humains à se servir des animaux sans se soucier des répercussions sur ceux-ci. Nous traiterons dans cette dissertation le sujet de la corrida, un spectacle violent traditionnel opposant un homme armé à un taureau. Ce dernier meurt le plus souvent à la fin du combat. Dans un premier temps, nous nous demanderons quel est le problème moral de cette pratique, en parlant de la responsabilité de l’Homme envers la nature, de la maltraitance animale et du caractère malsain de la corrida. Nous verrons aussi quels aspects éthiques de cette pratique peuvent la rendre acceptable. En second plan, nous aborderons le problème politique qui se manifesterait si la corrida était interdite, et nous nous demanderons donc s’il faut l’interdire ou non. Enfin, dans une troisième et dernière partie, nous parlerons du problème écologique de cette tradition. Nous verrons alors si l’Homme devrait penser son rapport à l’animal, en définissant la pensée et en déterminant alors si l’animal est un sujet de droits ou un objet de droits. Tous ces arguments nous permettront de répondre à la problématique suivante : Est-il légitime de mettre à mort un animal pour se divertir ?
En premier plan, nous allons aborder le problème éthique ou moral posé par la corrida. Ce spectacle est tout d’abord régressif, car il est archaïque et primitif. Il ressemble d’ailleurs énormément aux spectacles des cirques romains dans l’Antiquité, où combattaient des hommes armés, entre eux ou contre des lions. Cette pratique a été arrêtée car elle fut considérée barbare et sauvage, et une société qui se prétend civilisée ne peut mettre en scène un tel spectacle. Le progrès technique propre à une civilisation ne suffit pas à rendre ses individus moraux, ils doivent faire preuve d’éthique et juger par eux-même ce qui est moral ou non. C’est pour cela que les combats dans les cirques romains n’existent plus, il n’est donc pas normal que la corrida, leur ressemblant, existe encore.
Ensuite, la corrida peut être jugée comme immorale car l’Homme a une responsabilité envers la nature, ce qui rend cette pratique inutile et dommageable pour la vie. Cela nous amène à penser que la corrida met en scène une maltraitance et une souffrance animale inutile. Cette absence de dignité envers les animaux implique alors une absence totale de déontologie. De plus, l’animal est par définition un être sensible, donc capable d’éprouver du plaisir ou de la souffrance. Ainsi l’argument consistant à affirmer la supériorité de l’Homme sur l’animal ne tient pas : un animal sans dignité est un animal privé d’esprit, de sentiments et de liberté. Dans une perspective morale et donc déontologique, le fort prend soin du faible. Si l’Homme veut se considérer comme supérieur, il doit faire preuve de dignité. En faisant ceci, il se rendra compte de son devoir envers les animaux et la nature, devoir qui n’est pas respecté dans la corrida.
Nous pouvons aussi voir dans la corrida un aspect très malsain, qui révèle une forme de perversion, une inversion des valeurs morales. On peut même y voir du sadisme, car les spectateurs trouvent du plaisir dans la souffrance de l’animal.
Cependant, nous pouvons aussi trouver des arguments moraux ou éthiques en faveur de la corrida. Tout d’abord, il s’agit d’une tradition culturelle et historique des pays latins, qui est donc en lien avec l’identité qu’un peuple veut se donner. Ici, on voit clairement que ces peuples se donnent une image courageuse, dans sa forme virile et machiste : les personnes qui combattent les taureaux dans les arènes sont uniquement des hommes. Aussi, la corrida révèle une sensibilité particulière qui n’hésite pas à représenter la tragédie de l’existence (la douleur, le rapport au corps, la mort…), cet élément étant typique des cultures latines, en opposition aux cultures nordiques. Ceci permet alors aux cultures latines de s’affirmer, différentes des autres.
Ensuite, la corrida est considérée comme un art par les personnes qui la pratiquent. On peut y voir une certaine beauté ainsi qu’un savoir faire lié à la répétition d’un geste en vue d’une perfection. Ces spectacles ont donc une dimension cathartique : elle permet de purger les passions, et ici plus précisément la violence.
On peut voir également dans la corrida une forme de résistance à l’uniformisation des comportements dus à la mondialisation : les cultures locales ont toujours été un frein à la mondialisation, puisqu’elles comportent nécessairement une part d’interdits. C’est donc une façon d’affirmer sa singularité et son originalité, donc sa richesse culturelle.
Ces arguments pour et contre la corrida prouvent qu’il y a une discorde autour de ce sujet. Une question se pose alors : faut-il interdire la corrida ? Cette question nous amène donc à parler d’un autre problème créé par cette pratique.
En second plan, nous allons traiter le problème politique qu’implique la corrida, et plus particulièrement quels problèmes impliqueraient son interdiction. Tout d’abord, l’interdiction de quelque chose implique l’intervention de l’État, l’institution qui possède le monopole de la violence légitime. L’État est donc le sel à pouvoir interdire dans une société. Seulement, l’interdiction de l’État n’a jamais empêché une pratique quelconque. Par exemple, les combats d’animaux, les plus connus étant les combats de coqs, sont très fréquents, bien qu’ils soient interdits par la loi.
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