Dissertation sur "Autrui"

Autrui est un individu singulier que je reconnais comme un sujet ayant une conscience. Il s’agit d’une figure qui m’est à la fois proche et lointaine, semblable et radicalement différente. On pourrait le définir comme mon alter-égo, étant caractérisé par son altérité, c’est-à-dire ce qui est autre que moi.

Il semble que nous vivons souvent Autrui comme une menace, comme la possibilité d’un conflit. Cependant, Autrui m’est nécessaire puisque nous craignons la solitude et l’isolement. Dès lors, peut-on vivre une vie sans Autrui ?

Autrui est l’être, le sujet dont je suis le plus proche mais qui malgré tout m’apparait comme un étranger, une menace qui trouble ma tranquillité et qui m’amène à douter de moi-même.

L’homme préfère par volonté, la solitude face à la vie en société puisque il pense pouvoir être soi-même qu’en refusant le monde extérieur. Autrui, apparait comme une limite et une menace à notre propre liberté nous empêchant d’être réellement humain, avec nos sensations, émotions et certitudes. Selon Jean-Paul Sartre, nous ne cessons pas de nous transformer en simple objet dans la conscience d’autrui, qui nous juge. A travers son regard, cette présence parvient à nous objectiver en nous donnant l’impression d’être chosifier, c’est à dire de nous transformer réellement en objet. Ce regard ne peut pas être maitriser, on ne peut donc pas y échapper ou se dérober et cela finit par rompre définitivement notre intimité avec nous-même, nous empêchant d’atteindre un état de bien-être et toute forme de solitude, c’est pourquoi selon l’écrivain « l’enfer c’est les autres ».

Outre à une privation de notre intimité, autrui représente aussi une menace physique, qui tue et qui vole. Selon Hobbes, penseur et philosophe, « l’homme est un loup pour l’homme ». Les individus sont en perpétuel conflit entre eux afin de démontrer chacun leur propre supériorité. Ce rapport à autrui est donc marqué par des rivalités et des conflits entre les hommes à l’Etat de nature, qui ne disposant pas de règles, suivent simplement leurs propres passions et désirs. Les libertés des hommes entrent donc en conflit et engendrent ainsi « une guerre de tous contre tous ».

Ce rapport à Autrui représente tout de même un paradoxe. Tout en étant mon étranger et une menace à ma conscience, Autrui est aussi mon semblable dont je ne peux pas me passer puisque j’ai besoin de sa compagnie, de son soutien et de sa reconnaissance. Même si la solitude est tentante, on ne peut donc pas se reconnaitre en tant que conscience et sujet sans vivre ensemble, en société.

Nous sommes une conscience au milieu des consciences, tout autour de nous fait référence à autrui et c’est pourquoi il s’agit d’une figure indispensable.

Autrui est tout d’abord nécessaire dans notre perception du monde et de nous-même. Nous avons besoin de lui pour vivre et exister à nos propres yeux et à ceux de la société. Sartre en effet considère autrui comme « le médiateur indispensable entre moi et moi-même » , il rend possible notre propre connaissance et notre essence en tant qu’homme libre. Une fois en solitude, l’homme ne peut donc pas exister en tant que conscience, il perd toute perception du monde et en particulier de la réalité . Comme Robinson Crusoé, qui seul sur

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