Dissertation philosophique technologie et vie privée
Dissertation : Dissertation philosophique technologie et vie privée. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar audrey-annp29292 • 10 Octobre 2020 • Dissertation • 1 005 Mots (5 Pages) • 550 Vues
Depuis toujours, l’être humain est confronté à se comparer à ses semblables. En effet, les gens se surveillent entre eux constamment, ce qui auparavant a d’ailleurs permis de contribuer à l’évolution de la race humaine. Toutefois, à l’ère du numérique, ce phénomène s’avère être de plus en plus problématique pour la société moderne. Les nouvelles technologies, telles que réseaux sociaux et gadgets électroniques, peuvent brimer le droit des individus à la vie privée. En tant que président du Commissariat de la vie privée du Canada, il est pertinent de répondre à cette grande question philosophie : à une époque où les gens peuvent se surveiller et s’observer les uns les autres, comment se comporter ainsi le plus éthiquement possible ? Personnellement, je crois que cette problématique comporte autant de facettes positives que négatives. Afin de nous porter à la réflexion, nous aborderons le point de vue de deux grands philosophes, Kant et Bentham. Ensuite, la prise de position sera défendue.
Tout d’abord, le concept de vie privée est un droit civil dont dispose chaque Canadien. Par contre, il n’est pas toujours respecté et ses limites ne sont pas toujours définies. Les nouvelles technologies, comme la géolocalisation avec les téléphones cellulaires et les divers médias sociaux permettent aux utilisateurs de constamment épier certaines personnes. Pour Kant, ce type d’agissement ne serait aucunement éthique puisqu’il considère que tout acte qui vise à satisfaire les besoins ou les désirs de son auteur est immoral, car il est fondé sur des motifs égoïstes. Or, le fait de surveiller autrui par l’entremise des réseaux sociaux est basé sur l’unique intérêt de satisfaire sa curiosité personnelle et cela n’apporte rien à l’individu qui fait l’objet de cette obsession. Par contre, dans le cas où la surveillance aurait comme objectif de protéger la personne, le geste proviendrait alors d’une bonne intention, ce qui constituerait une action morale. D’autre part, Kant est un défendeur du principe du respect de la personne humaine. Il considère que tous les êtres humains doivent être libres : « Agis de façon telle que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme fin, jamais simplement comme moyen. »[1] Kant encourage les humains à s’abstenir d’accomplir des actions qui porteraient atteinte à la liberté et l’autonomie de la personne. Donc, le fait de surveiller la vie privée de quelqu’un a pour objet de brimer sa liberté, ce qui constitue un acte immoral. Bref, Kant ne serait pas en accord avec l’idée de surveillance des individus par le biais des nouvelles technologies.
Par ailleurs, la théorie du principe d’utilité de Bentham sous-entend que : « une action peut être conforme au principe de l’utilité, quand, de quelque manière que ce soit, ses potentialités sont de nature à augmenter le bonheur de la communauté plutôt qu’à le diminuer. [2]» Or, Bentham acquiescerait la surveillance si elle permet d’apporter des aspects positifs à la société. Par exemple, le fait que l’état exerce une surveillance sur les individus dans le but de les protéger contribue à répondre à un besoin essentiel de sécurité. De plus, pour ce philosophe, le bien commun, c’est-à-dire de l’ensemble d’une communauté, est ce qui prédomine le plus et cela a souvent contribué à brimer les droits individuels. Donc, en dépit du fait que la surveillance peut nuire à la liberté de chacun, elle peut engendrer le bien commun en protégeant l’ensemble des individus, ce qui aurait une valeur plus importante. Bref, selon l’utilitarisme de Jeremy Bentham, la surveillance est un phénomène éthique, malgré le fait qu’elle brime la vie privée des individus, car les conséquences positives sont supérieures aux conséquences négatives.
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