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Dissertation l'Etat et la Liberté

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Par   •  14 Mars 2016  •  Dissertation  •  4 721 Mots (19 Pages)  •  2 550 Vues

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Dissertation de Philosophie

Sujet : L’Etat et la liberté.

On parle souvent d’Etat-providence. L’Etat se veut protecteur, il se veut le garant des droits civils fondamentaux et des droits économiques et sociaux. Il a pour but d’établir une plus grande égalité entre les citoyens. On parle aussi des fonctions « régaliennes » de l’Etat : l’ordre, la justice et la défense. Le but de ces fonctions est la stabilité de l’Etat et de la société. L’Etat est l’instance dirigeante d’une certaine communauté se trouvant sur un territoire. Il organise une communauté et le territoire sur lequel elle s’établit. Il est une forme d’organisation politique, il a donc diverses fonctions qui s’exécutent dans différentes institutions politiques et juridiques. Ces institutions sont durables et stables. L’une des caractéristiques de l’Etat est sa pérennité et sa stabilité. Il doit donc établir une série de règles qui régissent, organisent et régulent la communauté et le territoire. Il possède donc une certaine autorité pour appliquer les règles qu’il édicte. L’Etat est alors le détenteur du pouvoir. Plus exactement l’Etat apparait quand le pouvoir s’institutionnalise. Si l’Etat est le pouvoir institutionnalisée, alors se pose le problème de la légitimité de son pouvoir. Sa légitimité provient des individus qui vivent sur un certain territoire et sur lequel l’Etat exerce sa souveraineté. La communauté que dirige l’Etat se nomme la société civile. Elle éduque l’individu et lui permet de discipliner ses instincts et donc de pouvoir faire des choix. La société civile substitue les lois naturelles aux lois sociales. Plus largement elle garantit la liberté au sens de la possibilité pour un individu de mener sa vie comme il l’entend. Cela suppose une sphère privée. Dans cette sphère les individus peuvent développer leurs facultés en vue de satisfaire leurs fins. La société civile assure donc la prospérité des intérêts privés c’est-à-dire relatifs à un individu. Elle semble donc toujours tendre à jouer contre l’Etat, car ce dernier doit assurer les intérêts publics c’est-à-dire communs à tous. L’Etat suppose la chose publique, c’est-à-dire que ce qui appartient à l’Etat appartient à l’ensemble des membres de la communauté sur laquelle il exerce son autorité. La liberté d’un individu au sein d’un corps social contrôlé par un Etat est une liberté politique. La liberté politique comporte une face publique et une face privée. Ces deux faces peuvent se combiner et se renforcer mutuellement mais aussi s’opposer et s’exclure l’une l’autre. Cette liberté est régulée par le droit. Le droit est l’ensemble des lois qui régissent l’Etat, on parle de droit positif, c’est-à-dire le droit d’une communauté humaine organisée. La loi au sein d’un Etat est une règle établie par l’autorité souveraine à laquelle les sujets de l’Etat obéissent. L’Etat est garant du droit positif et doit posséder une certaine force pour les appliquer. L’Etat doit donc avoir une certaine légitimité à posséder cette force. Il convient donc de nous demander : en quoi l’Etat est-légitime pour fonder le droit ?

L’Etat fonde le droit positif, par opposition au droit naturel. Ce dernier est un ensemble de lois universelles et immuables qui dépassent l’ensemble des systèmes politiques. Pour Hobbes, la première loi de ce droit naturel est la liberté qu’il définit comme  « l’absence d’obstacle extérieur », c’est-à-dire que chaque individu a la possibilité d’user de son propre pouvoir pour la préservation de sa propre vie et faire tout ce qu’il peut pour parvenir à cette fin. Hobbes établit un « état de nature » dans lequel l’homme jouit en toute indépendance de son droit naturel. Il tente d’abord de donner une définition à la nature humaine. L’homme est égoïste, il se soucie de son profit, de sa sécurité et sa réputation, ce sont des passions naturelles. Le but de ces passions est la préservation de soi. L’état de nature de l’homme est naturellement enclin au pouvoir. Les hommes sont animés par un désir de pouvoir, de domination sur les autres dans le but de satisfaire leurs propres besoins. Les hommes sont naturellement portés vers le bien privé et non le bien commun. Les intérêts particuliers des individus ne coïncident pas d’emblée avec l’intérêt général. Les hommes sont envieux et haineux car un individu désire toujours posséder ce qui appartient à autrui. En outre la raison permet aux hommes de contester tout type d’organisation et de gestion, ce qui entraine une lutte pour le pouvoir, une concurrence entre les hommes dans le but de satisfaire leurs besoins et leurs fins. Cet état de nature est aussi caractérisé par une liberté absolue et sans limite, une liberté qui donne aux hommes un droit sur toutes les choses. Cette liberté pleine et absolue implique donc le conflit des différentes volontés individuelles. L’état de guerre est la conséquence naturelle des passions qui animent les hommes. C’est un état de « guerre de tous contre tous » qui est une menace pour la survie de l’espèce. L’état de nature de l’homme est autodestructeur. Le droit naturel est défaillant ou incomplet, il n’interdit pas le vol, l’usage de la force pour affaiblir l’ennemi et ne garantit pas un assentiment entre les hommes, s’il existe un assentiment entre les hommes, alors il n’est pas naturel comme chez les abeilles ou les fourmis, mais artificiel. Cet « état naturel » ou pré-civil de l’homme qui est un état de guerre permanente, n’est pas une description de la véritable origine de l’homme, elle n’a pas de réalité historique, ce n’est qu’une hypothèse par laquelle Hobbes figure ce qu’il advient des relations entre les hommes  quand ils sont privés de l’arbitrage de l’Etat. Il crée cette hypothèse pour analyser la vie sociale et politique, en dégager les fondements, les fins et les structures. Pour sortir de l’état de guerre et garantir la survie de l’espèce, il faut établir une société pacifiée et sécurisée. C’est d’abord l’union d’un nombre suffisant d’hommes qui assure la sécurité. Ce nombre est déterminé en comparaison avec l’ennemi que nous craignons. Le nombre n’est pas suffisant selon Hobbes, il faut aussi que les hommes puissent s’accorder, c’est-à-dire qu’il faut une direction. Les hommes ne s’accordent pas naturellement, leur assentiment ne peut être qu’artificiel, s’il veut être durable et constant. Il faut une puissance commune qui qui tienne en respect les hommes et dirige leurs actions vers un bien commun. Mais cette direction pour éviter que la guerre revienne doit être continuelle. Cette puissance commune et continuelle est l’Etat, aussi nommé Léviathan. Les hommes ont besoin d’une communauté politique, c’est-à-dire d’un Etat, qui a pour fonction d’établir des lois qui vont réguler la société. Cette dernière ne peut disposer d’une liberté totale car elle engendre la guerre permanente. Le but de l’Etat est ainsi d’assurer la paix sociale. Cet Etat, ainsi que ses lois, sont obtenues à la suite de conventions mutuelles passées entre les hommes. Les hommes rassemblent ainsi toute leur puissance et toute leur force sur un homme ou une assemblée d’homme qui peut ramener toutes les volontés particulières à une seule volonté. Si la volonté particulière est en accord avec la volonté générale, alors chacun fait sienne et reconnait être lui-même l’auteur de toutes les actions accomplies par l’entité qui les représente (un homme ou une assemblée d’hommes). Il faut instaurer un pacte par lequel chacun s’engage à se démettre de son droit naturel, c’est-à-dire sa liberté d’utiliser la force, au profit d’un tiers qui ne contracte pas, une entité seule à avoir la légitimité du pouvoir c’est-à-dire l’Etat. Celui qui est dépositaire du droit naturel de chaque individu est le souverain, il a la puissance souveraine. La souveraineté de l’Etat est représentative, elle agit au nom de l’intérêt général et du bien de tous. Son but est d’empêcher les conflits d’intérêts particuliers et de maintenir la paix sociale. Ces buts sont assurés par L’Etat car chaque individu a accepté d’aliéner sa liberté. La légitimité du pouvoir politique n’est pas l’expression du droit divin mais le produit de la volonté des individus. Car les hommes ont conscience que l’état de nature, celui du règne de la liberté de chacun de faire tout ce qui est approprié à la préservation de sa vie, est voué à l’autodestruction, et qu’il est donc dans leur intérêt vital et commun de s’associer et d’établir un Etat commun. L’Etat est légitime car chacun a reconnu qu’il était nécessaire d’établir un Etat qui soit une puissance commune capable de faire face à l’état de guerre permanent. L’Etat hobbesien est un artifice, il procède de la rupture avec l’état de nature. La vie civile qu’il établit est la négation et le dépassement de l’état de nature. Cette société civile est une mise en ordre volontaire d’une conflictualité toujours latente. L’Etat dispose d’une souveraineté absolue dans le but de garantir la paix civile c’est-à-dire satisfaire les besoins des hommes et ainsi leur permettre d’organiser eux-mêmes leur destin et échapper au déterminisme naturel. La paix civile est une constante contre le chaos. L’Etat fonctionne aussi comme une puissance de dissuasion permanente qui jugule la violence privée pour garantir la sureté aux citoyens. Il a une toute-puissance incontestée qui empêche les individus de se replier sur leur droit naturel. Mais si l’Etat abuse de son pouvoir, de sa puissance, en n’agissant plus au nom de l’intérêt général, alors le contrat est rompu. Le Léviathan peut prendre la forme qu’il veut (monarchie, démocratie, aristocratie), il a tous les droits envers les sujets, et ce n’est qu’une incommodité en comparaison des désastres qui accompagnent la guerre permanente. Le but n’est pas de réduire les individus en esclavage mais d’accomplir pleinement les fins sur lesquelles les individus s’accordent c’est-à-dire la paix civile et la satisfaction des intérêts particuliers. Dans le cadre d’une société pacifiée que la liberté garantie par les lois et la force de l’Etat devient concrète. Elle n’est plus illimitée et se présente sous la forme de droits civils. Les lois civiles sont des chaines artificielles qui permettent aux hommes de garantir la sûreté. Elles sont obtenues par des conventions civiles. La liberté des sujets est définie par ces conventions. Mais pour que ces lois puissent avoir une réelle effectivité, elles doivent être exécutées, ce que le Léviathan peut faire. Le pouvoir législatif chez Hobbes ne se recoupe-t-il pas avec le pouvoir exécutif ? L’aliénation à un tiers ne permet pas à l’homme d’être libre, l’homme est libre dans l’Etat hobbesien seulement dans le silence de la loi : là, peut faire ce qu’il veut ; pour le reste, doit faire ce que la loi dit, loi qui est établie par une tierce instance. Si la loi est ce qui définit la liberté de chaque citoyen et si l’appareil que représente l’Etat doit être suffisamment fort pour que les lois soient appliquées, quelle est alors l’origine de la loi ? Et comment un citoyen conservera-t-il sa liberté tout en obéissant à la loi ? Pour que l’homme puisse demeurer libre tout en obéissant à la loi, il faut une « union » du droit et du devoir.

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