Dissertation : Suis-je le sujet de mon existence ?
Dissertation : Dissertation : Suis-je le sujet de mon existence ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Elo Ise • 8 Novembre 2018 • Dissertation • 2 364 Mots (10 Pages) • 2 014 Vues
Dissertation n°1 : Suis-je le sujet de mon existence ?
Le sujet en philosophie est une substance, quelque chose ou plutôt quelqu’un qui existe par soi et qui a ses propres attributs. Nous pouvons donc penser que la notion de sujet et d’existence sont liées. L’existence quant à elle, consiste pour un individu à répondre de ses actes et à les assumer. Tout simplement, exister c’est vivre sa vie.
Dans cette optique, pouvons nous dire que nous sommes le sujet de notre existence ? Sommes-nous l’auteur, l’acteur de notre vie ?
Pour répondre au problème posé, on va d’abord voir que nous sommes les sujets de nos existences, que nous existons pas nous mêmes. Mais cette idée ne suffit pas et on verra que nous ne sommes pas maître de notre existence, nous ne sommes pas auteurs de notre vie. Enfin, déterminer que nous sommes la personne la plus mal placée pour nous connaître et donc être l’auteur de notre vie permettra de dépasser les limites des deux idées précédentes.
En effet, nous sommes le sujet de nos existences.
Cette notion est en relation étroite avec celle de la conscience car si nous sommes conscients de nous et de ce qui nous entoure, alors nous sommes des êtres conscients, des êtres pensants donc nous sommes capables d’être, d’exister. Descartes nous explique sa théorie du doute hyperbolique. Descartes décide de volontairement mettre en doute toutes ses connaissances et opinions. Que reste-t-il de cette mise hors circuit du monde et des ses objets ? Que lui, sujet, qui doute. Or, pour douter, il faut penser. Donc, si je doute, je pense, et si je pense, je suis. Et si nous sommes, nous existons donc nous agissons sur notre existence et nous sommes donc sujet de notre existence.
Donc, si nous suivons le raisonnement de Descartes, si nous pensons, alors nous sommes auteurs de notre vie. Si nous sommes auteur de notre vie, alors nous prenons des choix dans notre vie.
Nous ne nous laissons pas vivre, en attendant que quelqu’un d’autre fasse nos choix à notre place. C’est ainsi, en prenant des choix, en faisant nos choix que nous devenons sujet de notre existence, car si il n’y a pas de choix, il n’y a pas de liberté et donc pas de “sujet” à proprement parler. C’est ce que nous explique Bergson dans “La conscience et la vie”. Si nous faisons nos choix, si nous sommes conscients de nos choix alors on choisit de sa vie et nous en sommes donc acteur. Il insiste beaucoup sur le fait que faire des choix dans notre vie reste un choix et donc nous choisissons de faire des choix qui nous portent à choisir de notre existence. Ces choix-ci nous amènent donc vers une pleine conscience de soi-même et donc vers une liberté plus prononcée que sans tous ces choix.
Nous pouvons donc en conclure que nous sommes maître de notre vie, de notre “destin”, et ce que nous faisons, ce que nous décidons de faire n’est autre que nous. Nous devons assumer entièrement, totalement ce que nous faisons et c’est ce qui nous rend maître de notre existence. Sartre reprend cette thèse, qui peut s’apparenter similaire à celle de Bergson mais il est cependant plus direct, plus franc. Si la plupart des gens disent que nous ne sommes pas entièrement fautif de notre vie, lui, il le revendique : nous sommes ce que nous choisissons d’être, ni plus, ni moins. Il explique que “l’existence précède l’essence”, c’est-à-dire que ce que nous voulons devenir nous définit. Ce n’est pas notre passé, notre milieu social ou même notre entourage qui dirige notre existence. Notre liberté est absolue et donc nous sommes absolument maître, sujet de notre existence.
Finalement, c’est en partie en nous révoltant que nous devenons maître de notre existence. En effet, si nous nous révoltons, c’est parce que nous voulons être ou devenir qui nous voulons réellement être. Il y a donc la notion de prise de conscience qui entre en jeu. Tant que je ne suis pas conscient de moi, je n’aurais jamais ma liberté de pensée, je ne ferai jamais mes propres choix et donc je ne serai pas l’auteur de ma vie. En se révoltant, nous prenons conscience de nous-mêmes et nous devenons alors protagoniste de notre vie. C’est ainsi que nous décidons qui nous voulons être, en nous révoltant, en refusant la condition dans laquelle nous sommes, c’est le début de la liberté et de la découverte de sa vie, de son existence. Camus, dans sa thèse de la prise de conscience de soi par la révolte, prend en exemple les esclaves qui refusent leur condition et vont se révolter. Et même si cet instant ne dure pas longtemps, c’est assez pour se sentir vivant et cet instant vaut mieux qu’une vie entière de conditionnement.
Nous sommes donc en partie sujet de notre existence et cela à certaines conditions. Nous avons beaucoup parlé de l’importance des choix, de la liberté et de la pensée. Ceux-ci prennent une grande place dans la notion de sujet puisqu’elle la constitue. Et si nous sommes un sujet conscient alors nous sommes maître de notre vie.
Pourtant, nous ne sommes pas, ou pas entièrement sujet de notre existence.
Premièrement, nous ne sommes pas tout à fait sujet de notre existence, même si nous pensons l’être. En effet, tout ce qui nous entoure nous influence, nous guide à prendre des décisions. Si à la télévision une publicité passe sur une certaine marque et un certain objet, quand on va le voir en vrai dans le magasin on va vouloir l’acheter parce qu’inconsciemment, notre esprit va le reconnaître et va nous inciter à l’acheter. Mais ceci ne marche pas uniquement pour le marketing, ceci fonctionne aussi pour les personnes. Par exemple, si nous rencontrons une personne il se peut qu’on l’apprécie tout de suite sans savoir pourquoi. C’est tout simplement parce que quelque chose dans cette personne nous rappelle quelque chose ou quelqu’un que nous aimons. Cela peut être le parfum, la gestuelle ou encore la manière de parler. Et ça fonctionne aussi à l’inverse : si nous détestons quelque chose et qu’il est représenté implicitement ou explicitement en quelqu’un ou quelque chose, on va le détester aussi. Leibniz reprend cette thèse dans ses “nouveaux essais sur l’entendement humain”. Il nous explique que nous ne sommes qu’une éponge à perception et que tous nos choix, nos partis pris ont pour origine des “petites perceptions” qui nous entoure. Cela va d’une odeur à un son en passant par une parole. Tous nos sens sont à l’affût à tout moment pour pouvoir absorber tout ce qu’ils le peuvent.
Ensuite, reprenons la thèse de Bergson et de l’importance des choix. Il
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