Dissertation - Le monde entre parenthèses

Semeli Renotte        02 octobre 2017

6GT1

Français – Dissertation

Sujet : D’après Pierre Massé, le secret du bonheur serait de « mettre le monde entre parenthèses ». Partagez-vous cette opinion ?

La quête du bonheur s’est progressivement imposée au fil des siècles, jusqu’à devenir omniprésente dans notre société. Nombres de philosophes, thérapeutes et autres spécialistes du développement personnel ont d’ores et déjà creusé la question, tentant tant bien que mal de découvrir une formule magique susceptible de révéler comment être heureux. Selon Pierre Massé dans « La crise du développement » publié en 1973, la clef du bonheur résiderait dans la capacité à « mettre par instants le monde entre parenthèses ». Se pourrait-il qu’il suffise alors de parvenir à se couper du monde extérieur et des problèmes qui l’entourent ? Serions-nous réellement épanouis en plaçant notre existence en suspension, en appuyant sur le bouton pause pour un moment ? Creusons ensemble cette question délicate mais pourtant cruciale pour la plupart des êtres humains.

Tout d’abord, il est vrai que s’éloigner par instant du monde qui nous entoure peut être un soulagement pour l’esprit, d’autant plus maintenant que les moyens de communication nous inondent d’informations qui souvent nous dépassent, sans pour autant nous laisser le temps de les analyser, de les digérer. De nombreuses personnes sont submergées par toutes ces nouvelles souvent mauvaises, parfois violentes, véhiculées par les médias. Elles développent ainsi une certaine appréhension à l’égard du monde qui les entoure. En mettant « le monde entre parenthèses », en prenant du recul par rapport à ce tourbillon d’évolution, nous sommes capables de relativiser, d’alléger notre conscience et de discerner objectivement la source de nos inquiétudes. C’est ainsi que, depuis le début de la vague d’attentats terroristes inspirés par l’islamisme qui frappe nos sociétés, la plupart des journalistes privilégient le spectaculaire (voire les scores d’audience) à la qualité de l’information. Ils contribuent de la sorte à conditionner un public déboussolé dans un climat de peur, soutenant à tort que la fréquence des attentats aurait largement augmenté ces dernières années, ou encore que les attaques perpétrées à travers le monde seraient uniquement l’œuvre d’islamistes radicaux.

Ensuite, ne serait-il pas parfois bénéfique de faire une pause ? Descendre un instant du train pressé de la vie, prendre un café à la gare et attendre le prochain train patiemment sur le quai, un livre à la main. Se couper du monde permet de se recentrer, de découvrir ses forces comme ses faiblesses afin d’appréhender au mieux ses besoins. De plus, une meilleure connaissance de soi et de ses attentes permet d’aborder ses rapports aux autres de manière optimale, développant ainsi des relations saines et constructives. Les moines bouddhistes en sont un très bon exemple : consacrant leur vie à la méditation et à l’isolement, ils sont pourtant un exemple de tolérance et prônent le respect mutuel grâce à l’acceptation profonde qu’ils ont d’eux-mêmes et du monde dans lequel ils évoluent.

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