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De la liberté, John Stuart Mill

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Par   •  4 Novembre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 561 Mots (7 Pages)  •  5 881 Vues

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09/10/2017

Jean-Pierre CONSTANT  

Terminale S1

Explication de texte : John Stuart Mill, De la liberté (1859)

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Au sens philosophique, une opinion c’est un jugement sans fondement rigoureux qui est souvent dénoncé dans la mesure où il se donne de façon abusive les apparences d’un savoir.               Dans ce texte tiré de son œuvre De la liberté, John Stuart Mill s’attaque à une problématique classique : Comment s’assurer de la validité de nos opinions ? Sa réponse constitue la thèse de cet extrait.         Dans ce texte, l’auteur se questionne sur ce qui permet de justifier la cohérence formelle d’une opinion.  

Pour l’explication du texte dont il est question, un découpage en trois parties s’impose.                                             La première s’étend jusqu’à la huitième ligne, l’auteur examine et réfute une première thèse. Il démontre, avec soin, que la validité d’une opinion ne découle pas de la force de l’intelligence humaine.  La deuxième partie, quant à elle, prend fin à la dix-neuvième ligne. Dans celle-ci l’auteur va défendre sa thèse. La validité d’une opinion provient, selon lui, d’une qualité propre à l’être humain, celle de rectifier ses erreurs. Enfin, la troisième partie, qui s’achève à la dernière ligne du texte, se voit attribuer la tâche de répondre au problème philosophique du texte. John Stuart Mill conclut son raisonnement en démontrant que c’est la sagesse qui est à l’origine d’une opinion valide.

Partie I.

L’intelligence humaine, un critère trop relatif.

Pour introduire le problème philosophique dont il est question dans cet extrait, John Stuart Mill procède à une mise en relation assez atypique. En effet ce dernier regroupe l’histoire de l’opinion et  le cours ordinaire de la vie humaine dans le même paquet. Selon l’auteur, l’ordre chronologique suivi par l’opinion depuis le début de l’ère humaine est étroitement lié à l’évolution du comportement humain. Il se questionne sur ce qui permettrait de rendre compte que ces deux phénomènes ne soient pas dans un état encore pire que ce n’est effectivement le cas. C’est un problème qui parle de lui-même et qui peut s’illustrer de différentes manières. Prenons pour exemple le statut de la femme.                        Au 19ème siècle, une femme se voyait dans l’obligation d’effectuer des tâches ménagères toute sa vie. De nos jours, cela paraîtrait archaïque et irrationnel. Cependant, comment aurait-on pu se rendre compte, à la date où a été publié cet essai, que l’opinion publique nourri à l’égard du genre féminin n’était pas valide ? Par l’intelligence humaine ? Très peu pour l’auteur. En effet, John Stuart Mill débute sa réflexion par la réfutation de cette thèse. L’intelligence humaine peut se rompre.                                   Selon lui, l’entendement est un critère beaucoup trop relatif. Adaptant la théorie scientifique de Newton à un contexte d’une autre nature, il affirme qu’il n’existe aucun système de référence universel concernant l’intelligence. Cela expliquerait donc la raison pour laquelle très peu d’individus parviennent à trancher une question délicate. Pour illustrer son argument, l’écrivain recourt au stratagème XXX de la classification de Schopenhauer dans La Dialectique éristique. L’argument d’autorité. John Stuart Mill s’appuie sur le fait que la majorité des grands hommes des générations passés a soutenu des opinions aujourd’hui erronées pour réfuter l’hypothèse de l’intelligence humaine. Pour ne citer que l’un de ses grands hommes, il est possible de faire référence à Jacques Brel. Figure marquante de la culture francophone, il affirme dans une interview accordée par la chaîne télévisée Ina, que la femme n’a pour unique ambition que de fonder une famille. Nul doute que ses propos seraient aujourd’hui qualifiés de misogynes. Jacques Brel est donc un exemple de figure marquante ayant soutenu des opinions aujourd’hui tenues pour erronées.

Partie II.

L’homme, un être capable de rectifier ses erreurs.

La thèse de l’intelligence humaine réfutée, John Stuart Mill se questionne donc, dans cette deuxième partie du texte, sur ce qui peut bien être à l’origine d’une prépondérance d’opinions et de conduites rationnelles dans l’humanité. Pour se faire, l’écrivain tente déjà de prouver la présence de prépondérance. Sans elle, il semblerait que les affaires humaines eussent été dans un état désespère. Imaginons un monde dans lequel chaque individu aurait des idées, des opinions et des connaissances différentes. Un tel monde ne saurait être harmonieux. La supériorité de certaines opinions et de certains comportements est donc indispensable au bon fonctionnement de notre société.                      C’est ce que tente d’expliquer l’auteur à travers cette intervention. John Stuart Mill affirme que l’origine de la prépondérance d’opinions et de comportements réside dans une qualité propre à l’être humain. Celle qui fait de lui un être intellectuel et moral respectable.  Celle qui donne un attrait à sa capacité de comprendre et d’innover. Celle qui octroie une autre dimension à sa volonté de respecter l’ensemble des règles de conduite et de valeurs qu’il s’est socialement fixé. Cette qualité n’est autre que le fait de savoir qu’une erreur est rectifiable. L’homme est un être capable d’apprendre de ses erreurs et donc d’en tirer des conclusions afin d’évoluer vers quelque chose de plus objectif. En effet, lorsque l’homme se rend compte de l’invalidité d’une opinion, il va prendre la peine de rectifier son erreur afin d’aller de l’avant. Comment ? Tout d’abord, par la discussion. Nous vivons dans une société qui se veut libre. L’être humain est donc capable de s’exprimer, de transmettre et d’échanger des informations en toute liberté. Il est capable de communiquer et de dialoguer avec autrui. Par quel autre moyen l’homme est-il capable de rectifier ses erreurs ? L’expérience. L’être humain est également capable de s’instruire par l’usage de la vie. Cependant, l’auteur insiste sur le fait que l’homme ne peut rectifier ses erreurs que par la seule expérience. Expérience et discussion sont intimement liées. De la même manière qu’un homme interprète une œuvre d’art pour y trouver un sens caché. Il se doit également de le faire pour l’expérience. Il faut discuter d’une expérience pour en faire ressortir sa signification. Mais encore plus généralement, c’est la raison qui permet à l’être humain de rectifier ses erreurs. Cette faculté supérieure qui lui permet de commander aussi bien le langage, la pensée, la connaissance et la moralité.

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