Cours sur le désir
Cours : Cours sur le désir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sofiane Sofiane • 13 Mars 2018 • Cours • 1 326 Mots (6 Pages) • 563 Vues
Fiche
LE DESIR
Le désir se présente dans l’expérience de manière double : 1) désirer c’est manquer 2) désirer c’est affirmer l’objet qui manque.
Le désir est donc à la fois souffrance et recherche du plaisir qui arrêtera cette souffrance.
Rq1- On peut alors penser le plaisir soit comme l’expérience de la satisfaction d’un objet ou d’un état attendu et recherché, soit comme l’arrêt de la souffrance.
Rq2- Le désir est limité par le principe de réalité : on ne désire que ce qui est possible.
On peut alors dire que le désir est une puissance d’excéder ce qui est déjà, ce qu’on a déjà, ce qu’on est déjà. C’est donc être insatisfait du présent. Le désir exige donc une conscience qui est capable de se projeter dans l’avenir. L’homme n’est pas limité au présent, il peut donc désirer un autre monde. Le désir est donc lié à l’imagination.
- Désir et besoin.
Le besoin : La vie exige d’agir ou au moins de réagir pour survivre. Tout être vivant doit agir pour satisfaire des besoins. Le besoin est d’abord l’expression inconsciente de la vie qui vise à réguler le rapport de l’individu avec son milieu, à rétablir un équilibre.
Du besoin au désir : Le besoin devient désir quand le plaisir et le déplaisir (répulsif) aident à produire cette régulation. Le plaisir est en effet l’indicateur de ce qui est bon pour la vie.
Cependant, le plaisir peut aussi être détourné de son rôle d’indicateur vital. Il peut devenir une fin en soi : on peut rechercher le plaisir pour lui-même et plus seulement pour vivre. La recherche du plaisir devient alors illimitée.
Rq1 : tout désir n’est pas illimité : il y a des désirs naturels. Le plaisir fait partie de la nature.
Rq2 : la distinction désir/besoin ne permet pas de distinguer l’homme de l’animal. Il y a du désir chez l’animal. Par contre, chez l’homme, tout besoin conscient s’exprime sous la forme d’un désir.
Désirs naturels et désirs de l’imagination : dans les désirs naturels, la nature limite l’expérience du plaisir ; le désir n’est donc pas infini (illimité). Dans les désirs de l’imagination (propres à l’homme qui a une conscience imaginaire), le principe de dérégulation est moteur : de là naissent les cultures (modification de la nature et progrès de cette évolution).
Rq1 : les désirs de l’imagination ou artificiels peuvent être contraires à la vie.
Rq2 : le propre de l’homme est de produire volontairement l’excès de la nature : c’est un danger, pour lui-même et pour la nature.
- La limitation du désir.
Le désir est infini : 1) il recommence 2) il produit de l’irréalité (il déréalise ce qui est et il tend vers ce qui n’est pas encore) : c’est une puissance d’irréalité.
La question se pose alors de produire sa limitation. C’est une question morale.
La thèse de Hobbes (anglais du XVIIème s.). Pour le philosophe, l’homme est un être de l’avenir, et à cause de cela il est principalement inquiet de ne pas posséder durablement ce qu’il désire. Le désir est un droit naturel, il est même l’expression de la liberté la plus fondamentale, mais ce désir le rend malheureux et inquiet. La politique (la société civile) est le moyen d’assurer aujourd’hui les possessions de demain. C’est ce qu’on appelle la sécurité et cela contre la violence que produit l’envie et la jalousie de ce que les autres possèdent.
Rq1 : la violence ne vient donc pas de la nature, selon Hobbes, mais du logos (la raison), c’est-à-dire de la capacité qu’à l’homme d’imaginer son avenir. En effet, l’état de nature est un état relativement égalitaire malgré l’aridité de la nature car aucune force ne peut dominer absolument une autre force (deux faibles peuvent s’allier contre un plus fort). Mais c’est la raison qui fait de l’état de nature un état de guerre de tous contre tous. Il faut donc en sortir.
L’état civil aura donc pour point de départ et pour finalité majeure, la limitation absolue des désirs naturels et individuels. Si nous voulons être libres et vivre ensemble, il faut limiter nos désirs.
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