Commentaire sur les fondements
Fiche : Commentaire sur les fondements. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chrys Alter • 3 Mai 2019 • Fiche • 3 532 Mots (15 Pages) • 575 Vues
Introduction
De son titre original Grundlegung zur Metaphysik der Sitten[1], les Fondements de la métaphysique des mœurs est un ouvrage écrit par Emmanuel Kant, en 1785. Son année d’édition est 1792. Cet ouvrage a été traduit de l’allemand en français par Victor DELBOS dans les années 1862-1916. Il est l’un des plus grands philosophes modernes, son but dans cet ouvrage capital est d'établir un principe suprême de la moralité. Le titre de l’ouvrage comporte des concepts qu’il nous convient d’expliquer. Est dit « métaphysique » un principe qui n’est pas physique mais « pur ». Cette définition étant insuffisante, la grande préoccupation est de savoir les raisons d’être d’une métaphysique des mœurs, la nécessité de sa place dans la philosophie critique. Pendant que la physique réclame une métaphysique de la nature, les mœurs réclament une métaphysique du vouloir. La métaphysique, peut être également définie comme l’étude des principes premiers et des causes premières. En philosophie, elle désigne « la connaissance du monde, des choses ou des processus en tant qu'ils existent « au-delà » et indépendamment de l'expérience sensible que nous en avons, mais elle prend des sens différents selon les époques et selon les auteurs »[2]. La métaphysique est restreinte à des objets déterminés de l’entendement et ne se limite qu’à cela. Toutefois, nous pouvons nous demander qui est véritablement Emmanuel Kant. Emmanuel Kant est né à Königsberg, ville royale de Prusse le 22 avril 1724. Il meurt dans la même ville le 12 février 1804 en nous laissant un héritage philosophique.
Dans la préface, tout comme Aristote et les stoïciens[3], Kant divise la philosophie en trois sciences : la Physique, l’Ethique et la Logique. Pour ce qui est des deux premières, elles sont matérielles, car elles se rapportent à un objet : la nature pour la Physique, la morale pour l'éthique. La logique est quant à elle purement formelle. Physique et Éthique ont chacune une partie empirique, c'est-à-dire s'appuyant sur les enseignements de l'expérience, tandis que la logique ne saurait avoir de partie empirique. Toute philosophie non empirique est dite pure lorsqu’elle expose ses théories a priori. On appelle la philosophie pure logique, lorsqu’elle est formelle, et métaphysique lorsque traite des objets déterminés. Pour ce qui est de la partie pure de la Physique, on l’appelle Métaphysique de la nature. L'éthique se partage en une partie pure appelée Métaphysique des mœurs et c’est ce dont l'ouvrage qui fait l’objet de notre travail traite. C’est sous cette base que notre réflexion s’articulera sur trois grandes sections. Une première lecture nous permettra d’étudier le passage de la connaissance rationnelle à la connaissance philosophique. Deuxièmement, nous nous positionnerons sur le passage de la philosophie populaire à la métaphysique des mœurs. Ce qui nous servira enfin de faire un passage de la métaphysique des mœurs à la critique de la raison pure pratique.
LA PLACE DE L’OUVRAGE DANS LA VIE D’EMMANUEL KANT
En termes de publications, le livre des Fondement de la Métaphysique des Mœurs appartient à la période la plus féconde de Kant. Il constitue l’un de ses premiers ouvrages de référence, après la Critique de la Raison pure, parue en 1781. Pour la première fois, on y trouve exposé la morale kantienne constituée, son ouvrage est celui qui traite exclusivement de la morale. Cette œuvre est très structurée, car elle a trois parties précédées d’une préface qui permettent de passer de la connaissance rationnelle de la moralité à la métaphysique des mœurs.
Préface : pourquoi une métaphysique des mœurs est-elle nécessaire ?
L’auteur repart des trois sciences de la philosophie grècque que sont l’éthyque, la logique et la physique ; dans la préface. Il y apporte une distinction entre la philosophie formelle qui est logique, et celle matérielle qui est éthique pour les lois de la
PREMIERE SECTION : PASSAGE DE LA CONNAISSANCE RATIONNELLE COMMUNE DE LA MORALITE A LA CONNAISSANCE PHILOSOPHIQUE.
Dans la première section de son ouvrage, Emmanuel Kant développe l’évidence de la conscience commune. Nous comprenons par conscience commune, un ensemble de comportements partagés dans une communauté.
La bonne volonté comme la base de la connaissance rationnelle commune de la moralité
On observe que dans cette section, Kant parle en premier lieu de la notion de bonne volonté. Dans le monde, seule la bonne volonté peut être tenue pour absolument bonne. La bonne volonté est donc une donnée incontournable de l’existence de l’homme dans le monde. Pour cela, l’intelligence nous permet de discerner sur l’ordre du monde à travers certaines choses bonnes et désirable telles que le courage, la décision, la persévérance. Ainsi, l'intelligence et les autres talents peuvent être affligeants, si la volonté qui doit en faire usage n'est pas bonne. Mais ces dons peuvent aussi perdre leur substance pour devenir objet du pouvoir, de la richesse, de la considération. Il nous convient de distinguer, comme Kant lui-même, la volonté bonne, d'une bonne volonté. La volonté bonne est inconditionnelle. Elle ne devra pas être jugée au résultat, à l’utilité. La fonction de la volonté bonne n’est pas d’assurer le bonheur sinon la fin suprême que constitue la moralité. La première est une simple intension, et la seconde ne serait qu’intéressée et le résultat d'une inclination immédiate. La logique voudrait qu’une bonne volonté soit tournée vers des fins universelles, influencée par l’âme et reposée sur le principe de l’action. La bonne volonté demeure donc « la condition indispensable même de ce qui nous rend d’être heureux »[4].
De la moralité à la connaissance philosophique : la volonté raisonnable
Par la suite il nous parle d’une autre notion : la volonté raisonnable. On peut agir en conformité au devoir, tout comme on peut agir par devoir. Ainsi, un homme comblé qui conserve sa vie agit conformément au devoir, mais non par devoir, tandis qu'un malheureux qui désire la mort et conserve la vie agit par devoir. On peut définir le devoir comme étant une nécessité d’accomplir une action, par respect pour la loi, située au-dessus de tout. Dans l’idée de devoir chez Kant, il y a certaines limites et obstacles, positifs. On parle de devoir ici comme devoir humain. Kant dans son argumentation, distingue un certain nombre d’actions : d’abord les actions contraires au devoir, ensuite les actions conformes au devoir sans aucune inclination immédiate, mais accomplies en étant poussées par une autre inclination (calcul et intérêt), et enfin les actions conformes au devoir auxquelles nous sommes inclinés par un penchant immédiat. Ainsi, Kant dépossède la volonté de toutes les impulsions, et il ne reste que la conformité universelle des actions à la Loi, ce qui conduit à ce que la maxime de chacune de nos actions doit par notre volonté devenir une loi universelle. La valeur des actions est que, les inclinations, buts et mobiles des hommes ne confèrent aucune moralité à leurs actions. Dans la loi morale, une action ne peut être bonne que si les principes qui la guident ont une valeur universelle, c’est-à-dire que pour le sujet rationnel, une action n’est morale que si le sujet peut vouloir que sa maxime devienne une loi universelle. Ainsi, la valeur est supérieure à la somme de toutes les inclinations.
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