Commentaire philosophie Alain

Alain, philosophe du XX° siècle donne à voir dans un extrait des "81 chapitres sur l'esprit et les passions", sa définition de la philosophie à partir d'une représentation commune qui est celle du philosophe. "Aux yeux de chacun" dit-il, le philosophe est un homme qui reste maître de lui-même en toutes circonstances. Mais cette maîtrise consiste à "une évaluation exacte des biens et des maux ayant pour effet de régler les désirs, les ambitions, les craintes et les regrets" fondée sur un travail intérieur et sur une compréhension de soi-même et de son entourage. Comment la notion de philosophie permet une telle maîtrise?

        Le mot Philosophie désignant "amour de la sagesse" signifie ici le désir de la vérité et de la justice. Tous deux menées par la conscience, l'intelligence..; ceux-ci résident dans une lignée à la fois psychologique et morale. Dans le sens le plus vulgaire de cette philosophie il s'agit bien d'y trouver la notion cependant, vulgaire n'est pas péjoratif et signifie commun à tous ceux qui ont ce bon sens et ce qui est partagé par tous. Cette philosophie enfermerait pour Alain "l'essentiel de la notion" ce qui définirait ou plutôt ce qui ferait qu'elle est ce qu'elle est c'est à dire sa forme intellectuelle qui permet de la penser. L'auteur donne alors en premier lieu l'image commune du philosophe représenté comme maître de lui-même capable de s'adapter en toutes circonstances autant favorables que défavorbles et d'affronter les choses avec courage et lucidité. Il agit alors conformément par la raison et par "amour de la sagesse".

        Avec "aux yeux de chacun" Alain insiste ici sur le sens du précédent mot "vulgaire", où se présente une évaluation c'est-à-dire une mesure, une fixation d'un prix ou d'une valeur ayant pour but de soumettre à une règle, d'ordonner les désirs, les ambitions, regrets...

        Désirs, regrets, ambitions et craintes sont une énumération de termes qui constitue un quotidien de la vie. En effet sans désirs l'Homme ne peut vivre tout comme celui qui n'a point d'ambitions, de craintes et de regrets n'aurait pas de conscience. Alain définit alors la philosophie comme un art de juger de la valeur des choses. Il nous dit alors que cette évaluation est un effort constant sur soi-même et que cela n'a rien de spontané. Le philosophe sait mesurer et fixer la valeur des choses : les "biens et les maux" désignent les choses telles que nous les qualifions selon qu'elles nous soient agréables ou pas, en adéquation avec nos désirs ou non. Il faut cependant distinguer la chose de l'idée que l'on s'en fait car la valeur d'une chose se cantonne-t-elle dans celle-ci ou dans le ragard qu'on lui porte ? Le philosophe cherche alors à comprendre pourquoi ces choses arrivent-elles ainsi et non pas autrement "connaissance des choses". C'est une connaissance sur lesquelles on réfléchit, de ce dont il s'agit. Par exemple, pour Epicure, la peur des dieux n'est qu'une croyance.

        Il s'agirait ensuite, de vaincre une superstition qui est le fait de croire que certains actes surnaturels entraînent des conséquences; la connaissance des causes naturelles ferait disparaître cette superstition. D'autant plus que cette superstition s'avère ridicule, elle prête à rire. De plus, l'evaluation enfermerait une connaissance des passions, ici dans un sens péjoratif c'est à dire de ce que l'on souffre sans savoir pourquoi, la libération viendrait alors de la connaissance.

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