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Changer est ce devenir quelqu'un d'autre

Dissertation : Changer est ce devenir quelqu'un d'autre. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2019  •  Dissertation  •  2 770 Mots (12 Pages)  •  4 844 Vues

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  « Tu as changé », « tu n'es plus le même », « je ne te reconnais plus ». Mais ai-je réellement changé ? Mon temps n'est-il pas que changement ? Changer est un acte pour devenir différent,  passer d'un état à un autre. On peut également parler d'une évolution ou d'une régression de l'être, par le corps ou par l'esprit, un changement, une correction ou une métamorphose amenés par le temps, l’expérience ou les aléas de la vie. Devenir est symbole de futur, passer d'un état à  un autre ou d'une situation à une autre. Quelqu'un d'autre exprime la différence et l'altérité par rapport à une identité initiale. L'autre est ce qui est étranger à moi-même. En effet, avec les années nous changeons, nous évoluons, en quelque sorte, nous devenons quelqu'un d'autre tout en restant nous-même. Il y a donc deux aspects soit le même et l'autre qui apparaît, cette question soulève le problème de la continuité et de la discontinuité de soi.

Mais le changement fait-il de nous devenir quelqu'un d'autre, une personne complètement différente de celle qu’on était ? Changer est-ce devenir quelqu'un d'autre ?

Au-delà  des changements, unités, identité du sujet pensant que signifient ces changements ? Dans cette deuxième partie, nous verrons la signification de ces changements, le risque de se perdre, de ne plus être soi ? Pour terminer nous analyserons si ces changements ont un réel impact sur le soi.

   Il y a une continuité évidente du moi. « Je » pense, « je » donne sens au monde, « je » perçois, « je » mémorise, nous pouvons ici faire référence à Descartes avec le cogito. Avec le cogito et le « je pense donc je suis », Descartes fonde la souveraineté du sujet. Le moi véritable témoigne de nos actes : « l'âme n'est pas une chose, l'âme est acte » (Alain). L'âme c'est donc le sujet en acte. Or le sujet qui décide est atemporel, ses décisions sont variables au cours du temps mais c'est toujours le même « moi » qui décide. On change chaque jour, car chaque jour a quelque chose de nouveau, « Nous nous baignons et nous ne nous baignons pas dans le même fleuve » (Héraclite), autrement dit l’évolution de notre environnement nous amène à changer, ou dirons-nous évoluer, même inconsciemment.

L'homme est programmé pour changer, de sa naissance, de par le passage à l’adolescence et à la vie adulte jusqu'à vieillir, l'être humain est voué aux changements. Notre existence s'inscrit dans la durée. Dès sa naissance, l'homme est condamné à la métamorphose physique, l'être grandit, se développe. A cet âge, ces évolutions sont dépourvues de toute conscience, puis s'en suivent l'apparition de la conscience et donc de la mémoire, de la raison et de la réflexion, de par l'apprentissage du monde et la découverte d'autrui. L'enfant adopte ainsi de nouveaux comportements, il écoute, réagit et observe selon l'environnement auquel il est confronté. Lors de son développement, l'enfant s'identifie à ses parents, il reproduit leurs gestes et expressions de leurs entourages, sa famille lui inculque des normes, et des modèles auxquels il est invité a se confronter. « Je ne suis plus celle que j’étais il y a un instant » on découvre et comprend sans cesse de nouvelles choses, celle que j’étais il y a un instant ne connaissait pas tout ce que je connais maintenant. Le petit enfant est dans l'ignorance de lui-même, incapable de saisir son propre état de conscience, il dit « il » au lieu de son prénom, ne dit pas « je », il n'est pas lui même, n'est personne pour lui même, accède à aucune pensée de lui même. Puis le passage à l'adolescence, qui est accompagné de changements morphologiques, les désirs premièrement d'émancipation, deuxièmement d'érotisme envers l'autre, apparaît aussi  la conscience des lois, l'être n'est plus sous la  carcan de l'éducation parentale mais sous ceux de la société et de ses désirs primitifs. L’accès au « je »signifie un accès au monde Humain, une personne capable d'être responsable de lui même, rend possible le principe d'éducation, d'une mémoire. La vieillesse elle, est une sorte d'adolescence à l'envers, l'homme mûr enterre ses idéaux, il est condamné à se voir vieillir. Dans La sélection naturelle, Charles Darwin met en évidence, l’assujettissement de l’Homme au changement en fonction du lieu, donc de la culture et de l’espace social, où il naît, grandit et vit.  La vie est faite de changement au fur et à mesure du temps mais aussi de l'espace.

De plus des événements plus ou moins importants font que l'on change, une personne peut changer physiquement, grossir ou maigrir. Parfois ces changements sont liés à des problèmes psychologiques. Par exemple, une personne soumise aux jugements des autres sur son physique, souvent dans les conditions de surpoids ou encore de petits bourrelets. Ces jugements pris à cœur  rendent la vie difficile des personnes persécutées. Celles-ci  vont d'ailleurs changer pour plaire aux autres et non pas pour se plaire à soi (au détriment de sa vrai nature). Aujourd'hui, notre société de consommation est tellement forte que le regard des gens prend une place énorme et bouleverse les opinions personnelles et accentue le changement du soi. Les opinions sont uniformes, les véritables pensées sont laissées au détriment des pensées communes. Les opinions différentes et peut être un peu excentriques sont mal vues, les gens se rangent dans une case et changent pour ressembler aux autres. Par exemple les femmes qui ne sentent pas bien dans leur corps réalisent des modifications physiques (chirurgie esthétique) pour se rapprocher ou ressembler à un soi disant idéal. Mais ces modifications physiques change-t-elles réellement une personne ?

Sommes-nous pas en recherche d'un idéal constant ? Les changements physiques dans le temps et dans l’espace contribuent à la construction d'une personne, mais il y a également un changement au niveau moral de la personne. Plus elle grandit, alors plus ses idéaux et ses valeurs évoluent et changent à  leur tour. Nous pouvons remarquer dans notre société que les adolescents et les adultes sont toujours en constants débats sur les opinions et sont souvent en oppositions sur leurs façons d'agir dans la société. Ces oppositions s'expliquent par le fait que les visions sont différentes et que les idées changent avec l'âge. L'esprit se développe avec le temps, les idées se forment, les façons de pensées diffèrent (mais reste globalement en accord avec la société moderne), ainsi que les croyances.

Nous venons de démontrer que la vie est faite de changement permanent mais cette réponse est insuffisante car cela contredit le fait que nous ayons une seule et même identité.

Nous avons pu voir que l'enfant puis l'adolescent et enfin un adulte ont des façons de penser différentes. L'identité se constitue au fur et à mesure du temps, selon le changement de la personne. L'enfant au départ, n'a pas d'identité propre. Nous nous construisons grâce à des épreuves, des difficultés, « l‘homme se découvre lorsqu’il se mesure a l’obstacle » écrivit Antoine de saint Exupéry, dans Terre des Hommes. Je dois sans cesse travailler sur mon identité, découvrir de nouvelles facettes de ma personnalité. Enfant nous nous identifions à nos parents car nous n'avons pas conscience des règles, la raison et la connaissance des actes. Et adulte, je m'identifie à moi-même, à mes propres valeurs que nous nous sommes forgés tout au long de notre vie, en prennent exemple sur les adultes qui nous entoure. Mais est ce vraiment une identité différente pour chaque étape de ma vie ?

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