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Calliclès et Socrate

Dissertation : Calliclès et Socrate. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Mars 2022  •  Dissertation  •  1 379 Mots (6 Pages)  •  601 Vues

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                                        Philosophie                                                    Noah et Pierre

                                                                                        TG2

        Il pourrait tout d’abord sembler que la possession de biens matériels, la richesse ou encore un statut social privilégié permettant d’expérimenter une liberté totale soient les facteurs menant au véritable bonheur. Par exemple, la croyance populaire défendue par le sophiste Calliclès, veut qu’une personne aisée financièrement, célèbre, reconnu de tous et qui possède du pouvoir, y délaissant toute morale au profit de son bien être personnel mène une vie bien plus heureuse qu’un simple ouvrier travailleur de l’ombre, aimé, apprécié et respecté par un cercle de personne très restreint, mais demeurant malgré tout sous l’autorité de sa hiérarchie.

Pourtant, le philosophe Socrate a une toute autre vision des choses. Selon lui, le bonheur ne réside nullement dans les biens matériels ou le pouvoir ; Le bonheur réside dans le fait d’être moral dans n’importe quelle action entreprise, dans le fait d’être toujours juste envers autrui, ainsi que dans la connaissance et l’ouverture d’esprit sur le monde qui nous entoure.  

Mais alors, selon la définition du bonheur par Calliclès, vaut-il mieux être lui même heureux ou Socrate malheureux ?

Pour y répondre, il faudra analyser les deux points de vue, pourquoi une telle différence entre ces deux opinions. Puis il faudra se demander si le philosophe Socrate peut être vraiment malheureux comparé à Calliclès et sa propre définition du bonheur.

        Tout d’abord, le bonheur pour Calliclès repose effectivement sur la popularité, les biens matériels et le pouvoir, qui permettent de vivre librement et mènent au bonheur. La reconnaissance et l’approbation d’autrui sont tout particulièrement très importantes pour Calliclès, car c’est cela qui va lui permettre de parvenir à ses fins, lui permettre d’acquérir du pouvoir et donc la plus grande liberté. En effet, « si la facilité de la vie, le dérèglement, la liberté de faire ce qu’on veut, demeurent dans l’impunité, ils font la vertu et le bonheur ! », la liberté dont parle ici Calliclès s’obtient, comme dit précédemment en devenant  « l'objet de l'attention et de l'approbation des autres », selon Adam Smith. La liberté s’obtenant donc grâce à la reconnaissance d’autrui, il est essentiel de se faire bien voir par ses pairs.

Par exemple, il est indispensable à un homme politique de polir son image afin d’obtenir la sympathie du corps électoral et ainsi parvenir à son objectif initial, prendre le pouvoir.

C’est exactement le même procédé pour Calliclès qui, pour obtenir sa liberté totale doit s’adjuger les faveurs de la foule.

        Néanmoins, cette vision des choses est très contestée par Socrate, métaphore de la sagesse. Premièrement, ce dernier critique l’attitude de Calliclès à l’assemblée d’Athènes : « A l’Assemblée, si tu dis quelque chose, et si Démos d’Athènes, lui, ne parle pas comme toi, tu changes d’avis et tu finis par dire tout ce que Démos d’Athènes veut que tu dises ». Socrate fait ici le contraste entre le discours de Calliclès qui se vante d’être libre et son attitude réelle. Ce dernier est en effet contraint comme expliqué auparavant de maintenir une bonne image auprès des autres, et pour cela il est essentiel pour lui de rester en bon termes avec ceux-ci.

Socrate souligne donc que sa « liberté physique » lui coûte en réalité sa « liberté morale », il est esclave de l’opinion d’autrui et de leur reconnaissance, il n’est donc en réalité pas aussi libre qu’il le prétend.

Le philosophe Teretschenko est lui aussi très critique de cette attitude dans son œuvre Un si fragile verni d’humanité. « l'image d'un être déchiré, divisé d'avec soi, d'un être aliéné, perdu dans son désir effréné et dérisoire d'être admiré et respecté. » Tels sont les mots de Teretschenko pour décrire un être comme Calliclès, tiraillé par son désir de liberté physique qui lui coûte en réalité toute liberté morale.

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