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Bonheur et Vertu

Dissertation : Bonheur et Vertu. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Novembre 2015  •  Dissertation  •  2 053 Mots (9 Pages)  •  4 529 Vues

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Sujet: Bonheur et Vertu

Le bonheur, aussi abstrait puisse-t’il paraître, est présent dans notre quotidien que ce soit au travers des publicités qui diffusent une certaine image de ce que devrait être le bonheur, au travers des philosophies les plus antiques voire même de la religion, tel le catholicisme, qui prône un au-delà où toute personne qui y accède est heureuse et en paix. Cependant, se pose la question de comment atteindre cet état? Les premières options qui nous viendraient à l’esprit seraient de trouver l’amour, d’être en paix avec soi-même sans problèmes de conscience. Ceci présuppose ne pas avoir de poids sur la conscience dû à quelque mauvaise action, autrement dit faire l’effort de bien se conduire. Ce comportement pourrait être qualifié de vertueux car la vertu serait la réalisation, à la fois normée et normative, d’un individu qui devient à lui-même sa propre règle en s’interdisant ce qu'il juge indigne de ce qu’il est ou veut être. C’est une puissance de vivre et agir humainement, de rechercher le bien. Quant au bonheur, la définition peut être beaucoup plus difficile à établir car de fait, le bonheur est d’abord un état propre à un sujet, il est subjectif. Certains philosophes tels Kant affirmeront que l’on ne peut définir le bonheur car il est “un idéal, non de la raison, mais de l’imagination”. Or, d’autres philosophes antiques le définiront par l’absence de malheur inscrite dans la durée.

De là, dans la mesure où la vertu est puissance de vivre et agir humainement, et par conséquent de faire le bien et de s’accomplir en tant qu’humain, ne peut-il pas être dit que la vertu mène nécessairement au bonheur? Or, n’est-il pas tout aussi légitime d’affirmer que ne voir le bonheur qu’au travers de la vertu est contraignant et réducteur ?

C’est pourquoi, il conviendrait de s’interroger sur les philosophies qui prônent la vertu, ainsi que sur certaines de ses caractéristiques pour finalement se questionner sur les possibilités d’atteindre le bonheur avec la vertu sans pour autant être dans l’extrême.

Dans l’Antiquité, les philosophes élevaient le bonheur en valeur suprême et ont par conséquent développé de nombreuses philosophies ayant pour but de l’atteindre. C’est ainsi que Platon dans le Gorgias, plus exactement dans un dialogue entre Socrate et Calliclès, argumente sur l’hédonisme, qui consiste en atteindre le bonheur par le biais de la satisfaction des désirs, “ Le luxe, l’intempérance et la liberté, quand ils sont soutenus par la force, constituent la vertu et le bonheur.” Toutefois, l’homme est par essence un être de désir, ce qui est l’une des caractéristiques qui le différencie de l’animal. Le désir se caractérise par sa contingence, autrement dit l’homme ne cesse de désirer, voire désire désirer. De là se pose la question de la nature du désir que l’homme veut assouvir. Calliclès affirme que l’homme doit assouvir tous ses désirs afin d’atteindre le bonheur et être vertueux, est-il alors légitime qu’au nom de ce bonheur il satisfasse des désirs tels le meurtre ou le viol? Puis, admettons que l’homme contrôlerait ses désirs, qu’ils soient moralement condamnables, extrêmes, passionnels ou tout simplement les désirs en général, ne serait-ce pas “vivre à la façon d’une pierre”? Dans ces conditions quelle valeur aurait le bonheur si le sujet refoule l’une des caractéristiques qui font son humanité? Ne ferait-il pas un pas vers une régression, voire une déshumanisation?

Épicure, quant à lui, propose de satisfaire uniquement les besoins fondamentaux afin d’atteindre l’ataraxie qui consiste en une absence de douleur et de trouble de l’âme, autrement dit une absence de malheur, ce qui pourrait correspondre au bonheur. Les besoins fondamentaux sont les désirs naturels et nécessaires, c’est à dire primaires, qui consistent en boire, manger, dormir… Il faudrait donc limiter le plus possible les désirs naturels et non nécessaires qui se référent à la qualité de ce que l’on mange par exemple, ainsi qu’éliminer les désirs non naturels et non nécessaires tels le pourvoir ou la richesse. En effet ces derniers n’apportent que frustration et jalousie, etc… Donc en aucun cas la tranquillité de l’âme. L’on vient à devoir se satisfaire du minimum vital. Ce qui impliquerait aussi une régression possible vers un certain état de nature, voire une stagnation car de fait, le désir est créateur de volonté dans le but de les assouvir, mais si on élimine les désirs qui présupposent une certaine ambition, l’homme n’a plus de raison de se perfectionner afin de les atteindre. Il y a donc stagnation.

Dans Éthique à Nicomaque, Aristote avance le principe du souverain bien. Ce principe, Aristote le définit ainsi: “Si donc il y a, de nos activités quelque fin que nous souhaitons par elle-même, et les autres seulement à cause d’elle, et si nous ne choisissons pas indéfiniment une chose en vue d’une autre il est clair que cette fin ne saurait être que le bien, le souverain bien.” Le souverain bien aurait donc un caractère d’absolu, autrement dit satisfaire un désir qui ne demande rien d’autre que lui même. Cette volonté fonde une façon de se conduire, une éthique, ayant pour but s’atteindre le bonheur selon Aristote, ce qui se rapporte à l’eudémonisme. Le bonheur serait alors un but dans la vie, que l’on ne peut dissocier du plaisir et de la vertu. Or, Kant critique cette vision qu’il dit n’être qu’une association et non un ensemble unique. Comme rien de garantit une association, le bonheur ne peut nécessairement être vertueux et la vertu ne peut forcément causer le bonheur; dans le sens où une personne peut trouver le bonheur en faisant le mal, ainsi qu’une personne ne trouvera pas nécessairement le bonheur en faisant le bien. Par conséquent, le bien n’est pas la fin de tout, donc le souverain bien ne serait plus.

On en vient alors à se questionner quant à si les caractères qui font qu’une personne soit dite vertueuse, font preuve d’une volonté absolue de bien et d’humanité.

En effet l’on qualifie

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