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Blaise Pascal, Pensées (1670)

Dissertation : Blaise Pascal, Pensées (1670). Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Novembre 2022  •  Dissertation  •  409 Mots (2 Pages)  •  346 Vues

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Texte :

Sur quoi la fondera-t-il, l'économie du monde' qu'il veut gouverner ? Sera-ce sur le caprice de chaque particulier, quelle confusion ! Sera-ce sur la justice, il l'ignore. Certainement s'il la connaissait il n'aurait pas établi cette maxime la plus générale de toutes celles qui sont parmi les hommes : que chacun suive les mœurs de son pays. L'éclat de la véritable équité aurait assujetti tous les peuples. Et les législateurs n'auraient pas pris pour modèle, au lieu de cette justice constante, les fantaisies et les caprices des Perses et Allemands. On la verrait plantée par tous les États du monde et dans tous les temps, au lieu qu'on ne voit rien de juste ou d'injuste qui ne change de qualité en changeant de climat. Trois degrés d'élévation du pôle renversent toute la jurisprudence'. Un méridien décide de la vérité. (...) Plaisante justice qu'une rivière borne ! Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà !

Blaise Pascal, Pensées (1670)

Rédaction d'une introduction d'explication de texte :

La justice désigne à la fois une valeur universelle et une institution censée prendre des décisions en étant guidée par cette valeur. Cependant, il est difficile de déterminer ce que demande cette valeur. C'est ce qui interpelle Blaise Pascal dans cet extrait des Pensées. Le problème qu'aborde l'auteur dans ce texte est le suivant: comment peut-on invoquer la justice comme fondement des lois, alors que celles-ci changent en fonction des coutumes ? La thèse que défend Pascal est qu'il est impossible de s'en référer à une justice absolue pour créer des lois, car nous n'avons pas accès à cette justice absolue, mais seulement à ce qui est estimé juste par les humains, et cela est relatif au lieu où l'on se trouve.

Dans les 3 premières phrases du texte (l.1-2, jusqu'à "il l'ignore"), Pascal expose un problème : pour fonder des lois justes, il n'est satisfaisant ni de s'en tenir aux opinions particulières, qui sont diverses, ni à la justice comme valeur, à laquelle nous n'avons pas accès. Ensuite, des lignes 2 à 8 Gusqu'à « en changeant de climat »), il développe cette dernière idée, selon laquelle nous n'avons pas une connaissance sûre de la justice absolue, grâce à un raisonnement par l'absurde: si nous la connaissions, les lois seraient fondées sur cette justice et ne différeraient pas selon les pays. Enfin, de « Trois degrés d'élévation » (1.8) à la fin du texte, l'auteur conclut de mánière ironique à la relativité de la justice.

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