Autrui peut-il être autre chose qu’un moyen ou qu’un obstacle?
Dissertation : Autrui peut-il être autre chose qu’un moyen ou qu’un obstacle?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bambina357 • 18 Avril 2019 • Dissertation • 1 437 Mots (6 Pages) • 850 Vues
Au quotidien, nous avons trop souvent tendance à considérer autrui uniquement comme un moyen ou un obstacle, en diminuant ainsi son statut d'être de raison. Dans notre société ou l'individualisme et l'égoisme semblent prédominer, autrui peut-il et doit-il être autre chose qu'un moyen ou un obstacle pour parvenir à mes propres fins? Premièrement, considérer autrui uniquement comme moyen ou obstacle ne m'empêche-t-il pas de le respecter dans son intégrité en tant que fin en soi ? De plus, autrui est également mon semblable, le même que moi, ainsi, ne pas respecter autrui n'est-ce pas ne pas se respecter soi-même ? Ainsi, autrui n'est-il pas nécessaire à la prise de conscience de mon existence? Autrui en tant que semblable et autre que moi peut être considéré comme le miroir de mon propre être. N'est-il pas alors un moyen essentiel à la construction de moi ? Par - ailleurs, autrui ne peut-il pas figurer comme un obstacle primordial à mes pulsions.a Notre individualisme naturel nous pousse à considérer uniquement autrui comme «l'autre » et à le diminuer à travers l'altérité qui le caractérise, de même qu'il nous fait relayer l'altruisme et le respect au second plan, en tant que valeur réservée au passé. Qui n'a d'ailleurs jamais entendu un ainé dire « de mon temps, ça ne se serait-pas passé comme ça » où encore que « aujourd'hui tout se perd ». Bien que la question ne soit pas ici de savoir si la déchéance de notre société progresse avec le temps, on observe ici le regret lié à la perte de nos valeurs dans l'opinion générale.
Aujourd'hui par exemple, les gens ont tendance à pester quand un groupe de personnes parle trop fort, en les considérants ainsi comme un obstacle à leur confort, sans même se rendre compte qu'ils font dans certains cas exactement la même chose De la même façon, qui ne s'est jamais rapproché d'une personne uniquement par intérêt en voulant profiter de la notoriété ou de la réussite financière d'autrui, afin d'arriver à ses propres fins. Ainsi, j'envisage autrui comme un moyen chaque fois que je tente de l'utiliser comme un intermédiaire entre moi et la fin que je poursuis, de même qu'autrui me semble être un obstacle lorsque celui-ci me contraint, empêche ou retarde mon action Pourtant, autrui ne doit pas être considéré uniquement comme un moyen ou un obstacle, car le traiter ainsi revient à le déprécier en tant qu'être de raison. De même, Kant nous recommande de toujours considérer autrui comme une fin et non comme un moyen « L'homme, et en général tout être raisonnable, existe comme fin en soi, et non pas simplement comme un moyen dont telle ou telle volonté puisse user à son greé : (.., il doit toujours être considéré en même temps comme fin » (Kant, Fondement de la métaphysique des moeurs). Cette règle s'inscrit dans la loi morale d'après Kant qui est: « Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir en même temps comme principe d'une législation universelle. » (Kant, Critique de la raison pratique) ; ainsi, la règle ne peut être transgressé pour Kant et s'applique à tous et dans tous les cas. Cependant, autrui est mon alter-ego, c'est-à-dire qu'il est autre que moi en même temps qu'il est mon semblable: un autre moi et un autre que moi. Ainsi, ne pas respecter autrui en tant qu'être de raison ne revient-il pas à ne pas se respecter soi-même Considérer autrui comme un obstacle reviens à se considérer soi-même comme un obstacle pour les autres puisque nous sommes semblables en tant qu'être doué de raison. De nos jours, c'est le mépris de l'éthique de réciprocité « traite les autres comme tu voudrais être traité » qui est à l'origine de notre transgression à la loi morale. Mais se refuser à être un obstacle pour les autres c'est accepter de ne plus les considérer également comme tel. En appliquant la loi morale Kantienne nous incitant à traiter autrui uniquement comme fin en soi, sans poursuivre aucun but caché allant à l'encontre de la morale, l'exemplarité. En devenant morale, on incite les autres à nous suivre sur cette voie. De plus, autrui est celui qui m'oblige en respect.(En ne le considérant plus comme l'autre mais comme « tu >nous lui accordons à lui aussi de disposer du « je ».) Puisqu'autrui n'est plus alors un moyen ou un obstacle à nos yeux, libre à nous de le considérer
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