Aristote - métaphysique
Commentaire de texte : Aristote - métaphysique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Léa Sahuc • 10 Janvier 2016 • Commentaire de texte • 1 741 Mots (7 Pages) • 2 605 Vues
PHILOSOPHIE
Aristote, Métaphysique
Questions
- L’homme d’expérience accomplit les choses en ignorant le pourquoi de l’existence d’une chose. Il a l’habilité pratique.
L’homme de l’art connait le pourquoi et la cause. Il est sage au sens étymologique du terme (« celui qui sait »). Il est le savant celui qui est capable d’enseigner et qui connait l’universel.
Nous pouvons donc dire que l’homme de l’art est supérieur à l’homme d’expérience, car sa sagesse n’est pas dû à son habilité de la pratique mais à sa connaissance de la théorie et des causes. Il est capable d’expliquer et d’enseigner.
- Il y a des analogies entre les manœuvres et les choses inanimées puisque les deux agissent sans savoir ce qu’elles font. Cependant les manœuvres agissent de façon naturelle alors que les choses inanimées par habitude. Les manœuvres et les choses inanimées relèvent des hommes d’expériences, qui ignorent le pourquoi et la cause.
- D’après Aristote l’homme de l’art est supérieur à l’homme d’expérience car sa sagesse lui permet de transmettre son savoir. Il maitrise donc la théorie. L’homme d’expérience lui est habile de ses mains, il domine plutôt la pratique, étant donné qu’il est dans l’action. Donc la différence entre l’homme d’expérience et l’homme de l’art qu’Aristote démontre dans Métaphysique, peut être illustrée par l’opposition des repères entre la théorie et la pratique.
Sujet de réflexion
Selon Aristote, l’homme de l’art est savant, car il est capable de transmettre son savoir. Par ce fait il est supérieur à l’homme d’expérience. Mais il convient de définir ce qu’est un homme savant et ce qu’est un homme d’expérience afin de nuancer cette affirmation.
On ne peut pas dire qu’un homme est savant simplement parce qu’il est expérimenté car le savoir est la possession par l’esprit d’un certain nombre de choses. Ce savoir s’applique au réel, or celui-ci n’est pas connu entièrement, on n’en connait que quelques fragments. En effet d’après Socrate, on ne sait pas tout, la sagesse c’est d’être conscient de son ignorance. Le savoir n’a pas d’incidence sur les choses que l’homme savant connait. Par exemple, on sait que l’eau bout à 100°c, mais cette connaissance ne va pas faire changer cette réalité. Le savoir-faire, lui est propre à l’homme expérimenté, c’est l’inverse du savoir. Le savoir ne change pas l’état du réel alors que le savoir-faire apporte des modifications et des transformations au réel. Le savoir utilise l’esprit, tandis que le savoir-faire utilise le corps. L’homme d’expérience n’a pas forcément besoin du savoir pour entreprendre. Il maitrise une technique qui lui permet d’avoir les moyens d’agir sur le réel. C’est à l’aide de méthodes empiriques que l’homme d’expérience obtient des résultats convenables. Par exemple, il a su construire des édifices religieux (églises romanes) bien avant de connaitre toutes les propriétés concernant les voûtes et les matériaux à utiliser. Plus tard, le savoir des architectes a permis d’affiner les constructions. Pour l’homme de savoir la théorie passe avant la pratique tandis que pour l’homme expérimenté, ce sont les erreurs qui sont formatrices. On pourrait donc dire que la théorie appartient au savant, et la pratique à l’homme expérimenté. La théorie relève de la pure conception, de l’idée de la chose. La pratique elle s’oppose à la théorie car elle est dans l’action. Ce serait un raccourci un peu rapide car l’histoire montre qu’elles sont intimement liées puisque dans la plupart des cas c’est le passage de l’idée abstraite à sa réalisation concrète. Ces deux repères ne sont donc pas complètement dissociables. Par exemple, avant de fabriquer un vaccin il a fallu toute la connaissance des chercheurs pour le mettre au point et le tester. D’ailleurs l’idéal Grec veut qu’un homme sage soit capable d’agir convenablement selon la situation dans la qu’elle il se trouve. C’est-à-dire qu’il doit être à la fois expérimenté et savant. Aristote n’est pas sur cette lignée : pour lui, cette pensée socratique n’est pas juste. L’homme savant et l’homme expérimenté agissent chacun dans leur domaine. Aujourd’hui le savoir et le savoir-faire sont deux choses indissociables. Les techniques modernes mobilisent ces deux notions. Il y a de moins en moins de savoir-faire sans savoir et l’homme expérimenté doit être savant et inversement. Tout cela pour que l’homme puisse aboutir à un résultat qui lui est convenable. On ne peut plus imaginer exercer un métier sans avoir eu une formation au préalable, et même sans continuer à se former tout au long de sa carrière. On note également que dans le monde sportif, il y a eu de profonds bouleversements, dus à la professionnalisation. Alors que dans l’Antiquité les esclaves étaient utilisés pour distraire, l’acte sportif est devenu de nos jours un métier qui continue à divertir mais qui obéit aussi à l’investissement du corps, mais aussi de l’esprit afin de gérer un tas de critères.
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