Analyse Linéaire Rousseau
Commentaire de texte : Analyse Linéaire Rousseau. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mathys bcn • 14 Juin 2022 • Commentaire de texte • 1 232 Mots (5 Pages) • 518 Vues
PHILOSOPHIE
Devoir maison Rousseau
« La vie elle-même ne doit être tenue en haute estime que pour autant qu’elle nous permet de vivre comme des hommes, c’est-à-dire non en cherchant tous les plaisirs, mais de façon à ne pas déshonorer notre humanité. » prononçait Kant, philosophe prussien, entre 1775 et 1780 qui est restranscrite dans son ouvrage Leçons d’éthique et qui enseignaient la simplicité dans la pensée et le naturel dans la vie. Déshonorer notre humanité comme l’évoque Kant est semblable à cette façon de volontairement s’aliéner.
Le texte qui se présente à notre étude est un extrait du chapitre 4 d’un essai philosophique intitulé Du contrat social, pensé et écrit par Jean-Jacques Rousseau et publié en 1762. Dans cet extrait, Rousseau éclaircit l’idée qu’aucun homme n’a d’autorité naturelle sur un autre et de fait, qu’aucune personne ne s’aliène, ne se fait esclave volontairement, ce qui s’opposerait au bon sens. Dès lors, un pacte de soumission serait un engagement réciproque entre deux personnes. Mais une telle réciprocité est-elle possible et légitime ?
Après avoir montré l’absurdité d’un contrat d’alinéation selon Rousseau, nous expliquerons les conditions de validité d’un contrat. Enfin, nous verrons que le contrat de soumission est détruit par le rapport qu’il établit.
En premier lieu, Rousseau montre qu’à l’opposé du citoyen il y a certes l’esclave mais aussi l’insensé : « Dire qu’un homme se donne gratuitement […] c’est supposer un peuple de fous » (ligne 1 à 5). Avant toute chose, Rousseau évoque une contradiction dans l’idée de se faire esclave volontairement : il est inimaginable pour lui qu’un homme muni d’une conscience rentre de son plein gré dans un processus d’alinéation. Cette idée est notamment appuyée par les deux adjectifs « absurde » et « inconcevable » (ligne 2) qui marque, dans cette démonstration, l’avis de l’auteur vis-à-vis d’un pareil acte. Selon lui, un homme qui rejete le statut de citoyen se place donc sous le statut de la folie : « un tel acte est illégitime et nul […] celui qui le fait n’est pas dans son bon sens » (ligne 2 à 4). Également, cette décision sous-entend que les actes d’une personne insensée sont frappés de nullité tandis que les droits positifs sont à proclamer. Par la suite, il étend son raisonnement sur un groupe d’individu qui accepterait ce préjudice « Dire la même chose de tout un peuple, c’est supposer un peuple de fous » (ligne 4 à 5). Nous pouvons faire un parallèle avec la Boétie et son ouvrage Discours contre la servitude volontaire (1549) dans lequel il dénonce la relation d’un tyran et de son peuple : les tyrannisés consentent ce système tyrannique et s’y sentent bien puisqu’ils n’ont toujours connu cette soumission. Dès lors, on peut affirmer que selon Rousseau, les tyrannisés sont des personnes inconscientes et folles étant donné qu’ils sont des sujets qui donnent leur personne à un roi qui se contentera de prendre leurs biens jusqu’à ce qu’il ne leur reste rien à conserver. Ainsi, Rousseau dénonce l'acte par lequel un individu renonce au pacte social et se met sous l’autorité d'un autre « la folie ne fait pas droit. » (ligne 5) et qui ne reste pas moins un acte dénué de raison, de conscience.
En outre, l’auteur met d’abord l’accent sur le fait que renoncer sa liberté, c’est mettre en jeu son être même : « Renoncer à sa liberté […] même à ses devoirs » (ligne 6 à 7). Il emploie le champ lexical des droits de l’homme avec les occurrences « liberté » (ligne 6), « aux droits de l’humanité », « devoirs » (ligne 7) qui expose un abandon total d’humanité et c’est porter atteinte à ces droits de l’homme. Celui qui se veut esclave se considère comme une chose. Or une chose a-t-elle des droits ? De fait, une telle renonciation rend impossible une quelconque compensation « Il n’y a nul dédommagement possible pour quiconque renonce à tout. » (ligne 8 à 9). En alinéant son être, l’homme a tout perdu, il est impossible de dédommager la perte de liberté : cela signifie que la liberté n’a pas de prix. Un sujet qui renonce jusqu’à même ses devoirs, devient en définitive un objet vide de conscience et d’humanité. À l’évidence, Rousseau condamne la servitude volontaire « Une telle renonciation est incompatible avec la nature de l’homme » (ligne 9 à 10) et continue d’appuyer sur cette illégitimité d’un quelconque pacte avec les adjectifs « telle » et « incompatible » (ligne 9) et l’emploi sous forme nominal de l’occurrence « renonciation » (ligne 9) qui est une nouvelle fois répété. De plus, celui qui abandonne sa liberté méprise un principe fondamental : la dignité. Devenant un objet, il porte atteinte à sa nature et il ôte « toute moralité à ses actions » et
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