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A-t-on réellement besoin d'amis ?

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Par   •  16 Mars 2021  •  Dissertation  •  1 897 Mots (8 Pages)  •  909 Vues

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C'est drôle de penser qu'un jour les humains ont cru que la planète était au centre de l'univers, encore aujourd’hui, nous nous considérons au centre de la planète. Par le biais de nos nouvelles technologies qui facilitent la communication, nous amassons des amis virtuels, des « e-amis », pour se sentir sous les projecteurs. Mais est-ce que c'est e-amis illustrent-t-ils véritablement la notion d'amitié, où, est-ce qu'ils démontrent seulement, combien sommes-nous dépendant à autrui ?

« Un vrai ami », de nos jours, est celui qui publiera en premier sur le mur de son ami un long texte pour son anniversaire, lui témoignant son attachement et son amour envers lui. Mais cette publication aura-t-elle un réel destinataire ?

Non, elle sera là, au milieu d’un « boulevard social », diluée de toute intimité, accessible à tous les autres « amis », ou serait-il plus pertinent de dire contacts.

En rangeant toutes nos connaissances dans un même panier, les réseaux sociaux, détruisent en quelque sorte le côté humain de nos relations: tous nos contacts sont dits « amis », alors que l’amitié réelle est une position spéciale, d’un groupe restreint de nos connaissances. Cela nous laisse penser, que de plus en plus, les réseaux sociaux affectent la façon dont l'on perçoit l'amitié, et plus généralement nos obligations vis-à-vis de nos amis.

Cependant, pourquoi a-t-on besoin d’amis ? Si nous regardons, tous, nos désirs les plus enfouis, nous verrons que nos rêves ne sont pas si différents, nous partageons un but commun, qui est le bonheur ! Dans un monde de routine, nous cherchons à ramener le changement, par nos relations et par nos amitiés, nous visons la progression. Cette notion de progression, serait l'essence même de l'amitié selon Aristote, l'amitié, la véritable, est l'amitié vertueuse. Toujours selon Aristote, cette notion supposerait que l'ami soit, un miroir dans lequel il est possible de se voir tel que l'on est réellement. C'est ce qui permet d’ailleurs, de voir ses vertus progresser, et ce qui assure par la même occasion, l'accès au bonheur.

La question posée plus haut implique le besoin, qui est par définition, ce, dont la non satisfaction menace la vie, ou la survie de l’individu, et par extension, ce qui est nécessaire au fonctionnement de la société, comme le dit si bien Sartre : « L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi ».

Ainsi, la même question renvoie à une autre, implicite, qui est la suivante : À-ton besoin de connaître autrui ? C’est pour cela que nous nous interrogerons sur la nature de ce rapport ( l’amitié ) avec autrui. S’instaure-t- il sur le mode d’une connaissance, seulement, ou est-ce que la connaissance d’autrui n’est qu’une passerelle pour se connaître soi-même - donc est-ce que l’amitié vertueuse existe réellement ? -?

Pour répondre à cette question nous traiterons dans un premier temps de l’amitié, et des privilèges qu’elle procure, dans un second temps, nous vérifierons que la volonté de connaitre autrui soit nécéssaire à

l’aboutissement de l’amitié, et puis, nous expliquerons qu’aimer autrui prétend l’amour de soi.

Les philosophes de l’Antiquité qualifient l’amitié comme étant une

« forme privilégiée » des rapports entre individus, la meilleure manière d’accéder à la connaissance d’autrui. Suggérant en parallèle qu’il y aurait différentes manières d’accéder à cette connaissance.

L’amitié authentique ou la philia aristotélicienne ne concernerait que peu de monde ; peu de gens souhaitent en effet du bien à leurs amis « pour l’amour de ces derniers ». C’est ce qu’on appelle communément, une amitié pure et désintéressée. Cette amitié est très bien illustrée dans la Princesse de Montpensier de Madame de LaFayette, quand le Comte de Chabannes, se convertit, passant du camp des huguenots au camp des catholiques, la reine Catherine de Medicicis a eu beaucoup de mal à concevoir, qu’il l’ai fait par simple amitié envers le Prince dauphin, elle doute de sa loyauté, et tente de le faire arrêter. La réaction de la reine peut être justifiée : la rareté de l’amitié désintéressée, rend cette-dernière inconcevable.

L’amitié selon Kant, rejoint cette optique, elle serait un idéal, il la définit comme étant « l’amitié parfaite », une combination égale et réciproque entre amour et respect. C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’il la pense irréalisable, et qu’il émet la thèse suivante : l’amitié ne peut être répartie de manière égale entre deux individus. Là encore il est très facile de visualiser la situation. Les couples de meilleurs amis, sont l’exemple le plus concret. Leur disputes sont souvent issu d’une accusation prétendant une inégale participation dans la relation; l’un accuse l’autre de lui prêter moins d’attention qu’il ne lui en attribue.

Quand Kant évoque l’équilibre entre attraction et répulsion, c’est pour différencier l’amour passion ( eros ) de l’amour philia, il déclare que c’est ce qui perpétue le respect entre les amis; un ami, ne doit pas être traiter familièrement. Si la « répulsion » intervient dans cette relation, c’est parce qu’en amour passion, le partenaire devient indispensable à la vie. La passion amoureuse est fondée sur le narcissisme et l’égocentrisme, c’est pour ça qu’elle ne peut être le seul socle de construction d’une vraie relation à deux. Alors que l’amour philia c’est l’amour alliant désir et raison : on sait vivre “libres ensemble”, on s’aime, mais on ne s’appartient pas, c’est un amour raisonné, faisant de l’homme un être à la fois sociable et insociable.

La nuance entre ces deux relations est l’attachement en amour philia, et la dépendance en amour passion.

Chez Aristote, à travers l’amitié conçue comme une vertu, et chez Kant, à travers l’amitié parfaite, l’amitié est conditionnée soit par le désintéressement, soit par le respect. C’est deux facteurs ne donnent pas accès, à proprement parler à la connaissance d’autrui, mais à la connaissance que nous avons d’une relation privilégiée entre autrui et soi-

même. Par conséquent, connaître la nature de cette relation, c’est à la fois se connaître soi-même et connaître l’autre.

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