Salvador Allende

    En janvier 1970 , le sénateur marxiste Salvador Allende est choisi pour être candidat à l’élection présidentielle par son parti gauchiste l’unité populaire , issu de la coalition entre les partis politiques de gauche et centre gauche ( Parti socialiste, communiste , radical et MPU)

Dès son élection le 4 septembre , il entame une série de réformes socio-économiques avec pour but d’arriver au socialisme par la voix démocratique. Si les classes populaires soutiennent et bénéficient du nouveau régime, la classe dominante voient ces réformes comme une menace pour leurs intérêts communs tant économiquement qu’idéologiquement parlant et craint de perdre sa place privilégiée au sein de la société chilienne d’où la radicalité dont elle fait preuve dans son opposition au gouvernement. En pleine période de guerre froide , les oppositions auxquelles doit faire face Allende sont non seulement intérieur avec l’alliance de la droite avec la classe dominante dans la lutte contre son programme de réformes économiques mais aussi extérieur avec l’implication de la CIA dans l’effondrement économique du pays.   dans le cadre de la doctrine Truman.

Le niveau de violence des affrontements monte crescendo au fur et à mesure que la situation économique et politique du pays s’envenime ; c’est l’armée qui finira par mettre un terme à l’expérience socialiste du président chilien et de ce fait aux conflits intérieur en instaurant un régime autoritaire.

La période à laquelle nous allons nous intéresser débute en 1970 avec la victoire de l’UP aux élections présidentielles et s’achève en 1973 avec le coup d’état militaire du général Pinochet.

Nous allons donc étudier dans quelle mesure les oppositions au régime socialiste d’Allende ont diviser le pays et par la même occasion provoquer et précipité la chute de la plus vieille démocratie d’Amérique latine.

  Dans un premier temps nous allons nous intéresser à l’aspect politique des oppositions à Allende en commençant par la droite et les raisons de son hostilité envers et le candidat de gauche qui peut s’expliquer par la discordance des deux idéologies qu’ils incarnent.

Ainsi l’un des principaux opposants au régime se trouve au sein du gouvernement même et n’est autre que la droite qui se montre particulièrement hostile envers le candidat de gauche avant même qu’il ne soit élu. Ce sont les idées portés par Allende et son programme socialiste qui s’inscrit dans une lignée d'ouverture démocratique semblable à celle de son prédécesseur Eduardo Frei qui effraie la droite.

L’ambition socialiste de Allende remets en question le système quasi oligarchique installé par la droite est basé sur une idéologie conservatrice et libéraliste servant les intérêts d’un groupe restreint d’acteurs économiques: « la classe dominante ». La droite multiplie les offensives et ce tout au long du mandat de l’UP:

Une lutte tout d’abord administrative va rapidement se mettre en place entre les deux partis avec le soutien des États-Unis qui va notamment acheter les votes de certains députés pour empêcher les lois du gouvernement de passer. Sur le plan constitutionnel, un premier coup d’état sera tenté par l’extrême droite mais ce sera rapidement appréhendé les militaires qui feront le choix de rester fidèles au gouvernement. Suite à cette échec les élus du parti national et du parti démocrate chrétien vont utiliser le parlement pour obtenir de manière systématique la destitution ou la démission des ministres ce qui forcera Allende à former six différents gouvernements de 1970 à 73 créant une instabilité politique constante.

Les élections du congrès de  1973 représente le dernier espoir pour la droite: en effet s'ils remportent deux tiers des votes , Il leur est possible d’obtenir la destitution du président cependant ce sera un échec cuisant pour la droite car l’opposition sort vainqueur avec 55 % des votes. En Parallèle les journaux de droite diffame et calomnie le chef d’état  dans leurs articles de presse avec pour objectif de rallier l’opinion publique à leur cause.

Prête à tout pour stopper Allende la droite mais ses intérêts politiques de côté et se montre favorable au remplacement du gouvernement en place par un régime autoritaire gouverné par des militaires capable selon elle de rétablir l’ordre et la discipline en dirigeant avec force et autorité. C’est sous ces conditions qu’elle soutient dans un premier temps le coup d’état militaire de Pinochet avant de se rendre compte de son erreur par la suite:  c’est qu’en effet le général Pinochet était censé rendre le pouvoir à la droite dans le cadre d’une transition démocratique après que l’UP ai été maté mais la réalité est tout autre. Une dictature se met en place et est d’ailleurs soutenue par les États-Unis à qui elle profite. La droite n’est pas seule opposant au régime , en réalité elle est largement soutenu et financé par le gouvernement américain avec qui elle partage une vision commune de l’économie basée sur la protection des intérêts des grandes entreprises , vision qui est complètement incompatible avec le partage des biens et la nationalisation voulu par le gouvernement socialiste au pouvoir. La CIA considère Allende comme une menace communiste potentielle, confirmé par son rapprochement avec Cuba et le bloc soviétique  qui est perçu comme une provocation par la droite et les États-Unis.    C’est l’entrée en action de l’opposition extérieur au régime socialiste incarné par les États-Unis. En effet, dans un contexte de guerre froide la mise en place d’un gouvernement socialiste au Chili contrarie gravement la politique d’endiguement ou doctrine de Truman proposé par le président du même nom et qui a pour but de stopper l’expansion communiste et contrer les états susceptibles d’en adopter l’idéologie. Pour ces raisons le pays se considérant comme « le défenseur du monde libre »  est amené à soutenir et encourager l’instauration de régime autoritaire en Amérique latine.

Le président Nixon investi la CIA d’une mission faire chuter Allende et son régime socialiste pour cela il débloque un budget allant jusqu’à 10 millions de dollars. La détermination du président américain est d’autant plus forte que les réformes de l’UP remettent en question de la légitimité du système capitaliste mise en place et entretenu  par les États-Unis: après Cuba,  le Chili est le deuxième pays à devenir ouvertement communiste sur le continent américain. La CIA sous les ordres de Nixon lance alors  une stratégie de politique étrangère visant à déstabiliser le pays:

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