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Quelles ruptures et quelle continuité dans les relations entres les Etats-Unis et le monde de la présidence Reagan à celle de George W. Bush ?

Dissertation : Quelles ruptures et quelle continuité dans les relations entres les Etats-Unis et le monde de la présidence Reagan à celle de George W. Bush ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Avril 2021  •  Dissertation  •  4 364 Mots (18 Pages)  •  581 Vues

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Sujet : Quelles ruptures et quelle continuité dans les relations entre les Etats-Unis et le monde de la présidence Reagan à celle de George W. Bush ?


        Il est difficile de parler de la diplomatie américaine sans aborder la « destinée manifeste ». Cette expression apparue en 1845 définit dans un premier temps la mission divine portée par les « White Anglo-Saxons Protestant ». Ces immigrants anglais conquérants du sol étatsunien ont pour but de diffuser l’expansion de la civilisation vers l’ouest, chassant ainsi les amérindiens considérés alors comme des sauvages. Dans un second temps, l’aspect progressiste et « adapté à l’époque moderne » de cette mission vise à diffuser la démocratie libérale et le capitalisme sur le globe. Quelles ruptures et quelle continuité dans les relations entre les Etats-Unis et le monde la présidence de Reagan à celle de George W. Bush ? Des années 1980 aux années 2000, les USA n’ont jamais quitté cette trajectoire et cet ultime but porté par leur destinée manifeste : devenir les meneurs du monde libre et faire de la planète une terre de liberté au niveau politique, social, et économique. Toutefois, cet objectif fera face à des obstacles plus ou moins conséquents débouchant sur des ruptures dans la diplomatie américaine. Nous aborderons la manière dont les USA tenteront de diffuser leur modèle démocratique et capitaliste au monde durant ces trois décennies, et ce, malgré certaines ruptures. Nous évoquerons ces aspects en commençant par la réaffirmation de l’exemplarité du modèle susmentionné dans les années 1980 durant les deux mandats de Reagan. Nous aborderons ensuite sa protection et diffusion dans les 1990 lors des présidences de George H. W. Bush et William (dit Bill) Clinton. Nous terminerons par évoquer son imposition sous l’administration de George W. Bush dans les années 2000.

I. Les USA dans les années 80 : la naissance du futur meneur incontestable du monde libre :

a) Reagan, l’ancien acteur dont le nouveau rôle sera de rendre sa place aux Etats-Unis :

        Au début des années 80 et cela depuis 1947, le monde est divisé en deux blocs portés par deux superpuissances victorieuses de la seconde guerre mondiale. Celui de l’occident mené par les Etats-Unis d’Amérique, prônant la démocratie et le capitalisme, face à celui de l’est, mené par l’URSS et son système communiste. Les évènements des dernières décennies n’ont pas su donner satisfaction au peuple américain qui se met à douter de sa place et de son rôle sur la scène internationale. En cause : le traumatisme de l’intervention dans la guerre du Vietnam des années 1960, un enlisement qui durera près de 8 années pour aboutir sur un échec tant sur le plan militaire, qu’humain. Cette chute amènera le Vietnam à basculer dans le communisme. Plus récemment, en 1979, l’offensive soviétique en Afghanistan cherchera à rallier ce pays au communisme. Durant la même année, l’ambassade des Etats-Unis en Iran sera prise en otage par des étudiants iraniens. Cet évènement sera soutenu par le révolutionnaire islamiste Khomeiny.
        C’est dans ce contexte que l’élection de Ronald Reagan a lieu. La volonté du nouveau président est claire : il est temps de marquer une rupture diplomatique pour passer à une politique extérieure plus agressive. « Let’s Make America Great Again », disait son slogan de campagne annonciateur. Les USA de cet ancien acteur au charisme sans précédent sont bien décidés à reconquérir le monde afin d’en redevenir le numéro un. C’est alors que ce fervent partisan de la « destinée manifeste » définira l’ennemi du monde libre : l’URSS et son système communiste
qu’il qualifiera « d’empire du mal » lors d’un discours le 8 mars 1983 à Orlando. Un système qui, selon lui, vient menacer la diffusion de la démocratie et du capitalisme pour lesquelles les Etats-Unis se battent dans le monde.
        
Pour enliser et devancer le communisme afin de faire triompher le modèle occidental, Ronald Reagan mettra en action la diplomatie du « Hard Power ». Cette politique extérieure agressive consiste à se servir de sa puissance économique, démographique et militaire afin de faire plier son adversaire. Course à l’armement, mise en avant du projet de l’initiative de défense stratégique (IDS) : un système de protection digne des films de science-fiction, qui consiste à protéger les USA des missiles nucléaires par un bouclier spatial. Les USA soutiendront aussi les Moudjahidines d’Afghanistan dans le but de leur donner les moyens d’enrayer la progression de l’URSS dans la conquête de leurs terres.
         Reagan ne se contentera pas d’endiguer le communisme sur le front de l’est. Il prolongera aussi la politique dite du « Big Stick » consistant à replacer dans les rangs les pays d’Amérique latine voulant s’éloigner des sentiers démocratiques libéraux désirés par les Etats-Unis. Ce fut par exemple le cas lorsque Reagan, voulant mettre fin à la révolution communiste au Nicaragua, n’hésita pas à vendre des armes à son ennemi, l’Iran, afin de financer les « Contras », un groupe antirévolutionnaire communiste.
        Tous les moyens sont bons pour terrasser son adversaire, et c’est en ce sens que le premier mandat de Reagan ne manquera pas d’envoyer un message clair : Les Etats-Unis sont une superpuissance affirmée, et personne ne peut rivaliser contre sa supériorité.


b) Le revers diplomatique de Reagan à son second mandat, une première rupture :
        
        Suite à son arrivé à la tête de l’URSS en 1985, Mikhaïl Gorbatchev prendra la mesure de la catastrophe économique qu’est
devenu le bloc communiste, notamment suite aux mesures prises par les USA à son encontre, et à son enlisement sur le sol afghan. Le secrétaire général de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques sera donc immédiatement prêt à discuter et négocier avec son ennemi occidental. Contre toute attente après un premier mandat marqué par une forte démonstration de force, l’auteur du discours contre « l’empire du mal » ne manquera pas de répondre à l’appel, bien qu’en réalité, il sache désormais les USA en position de force.
        Dès lors, débute une rupture de la diplomatie américaine. Un revers diplomatique basé sur la discussion et la conciliation. Impensable ne serait-ce que deux ou trois années auparavant, cette rupture positive donne suite à un apaisement entre les deux nations, qui accepteront de se rencontrer et de négocier. Un premier contact eut lieu en septembre 1995 à Genève entre les diplomaties. Puis les rencontres vont se succéder entre les deux puissances opposées. Gorbatchev se rendra à Washington, en 1987. De son côté, Ronald Reagan se rend à Reykjavik en 1986 et même à Moscou en 1988, devenant ainsi le premier président américain à se rendre en Russie depuis fort longtemps. Ces rencontres visent à mettre en œuvre un désarmement progressif et un arrêt de la course à l’armement entre les deux nations, comme en témoigne le succès et la ratification du « traité de Washington ».
        En clair, le couple Gorbatchev-Reagan, qualifié de « champion de la paix », fonctionne et donne un espoir de paix à l’ensemble des occidentaux. Personne ne pouvait se douter d’une issue aussi rapide et détendue suite à un conflit qui aura perduré au travers des décennies depuis 1947, et en particulier suite aux annonces et aux actions du président Reagan lors de son premier mandat.


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