Petit pays Gael Faye
Fiche de lecture : Petit pays Gael Faye. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Blanche23 • 9 Novembre 2021 • Fiche de lecture • 3 118 Mots (13 Pages) • 821 Vues
Fiches de lecture: Petit Pays
Gaël Faye est un auteur-compositeur interprète, né au Burundi à Bujumbura d’une mère rwandaise d’ethnie tutsie et d’un père français. Il publie son premier livre, Petit Pays en 2016 de ce livre sera tiré un film. Le titre de ce livre est tiré d'une chanson d'un de ses albums.
Le livre relate l'histoire du jeune Gabriel entre les années 1993, année où la guerre civile Burundaise éclate et 1994, année du génocide commis sur les Tutsi. Gabriel se fait appeler Gaby par ses amis et sa famille. Le livre retrace du point de vue de Gaby le basculement dans la guerre au Burundi et le début du génocide des Tutsis (l’ethnie à laquelle appartient Gabriel). Comme Gaël Faye, l’auteur du roman, Gabriel est métisse, fils d’un père français et d’une mère rwandaise tutsie ayant fui le Rwanda et vivant au Burundi. Le livre est semi-autobiographique, Gaël Faye s’est inspiré de certaines parties de son enfance pour écrire son roman.
Résumé
L'histoire commence avec l'enfance de Gabriel qui est relativement calme, il vit dans une impasse à Bujumbura au Burundi et se lie d’amitié avec les enfants de l’impasse, des métisses franco-burundais (les jumeaux) ou belge et rwandais (Gino), Armand lui est le fils d’un diplomate burundais. On comprend donc que les habitants de l’impasse sont des "privilégiés", l’endroit où ils vivent est le dernier touché par la guerre civile. Gaby est le fils d’un père français qui est venu au Burundi pour faire son service civil, Michel. Le père épouse Yvonne, Yvonne et sa famille ont fui le Rwanda après les premières violences perpétrées contre les Tutsis en 1959, la famille quitte le pays en 1963. Gabriel rencontre sa famille et son oncle Pacifique lors d’une visite, Pacifique s’engage dans le FPR (le Front patriotique rwandais) quand la guerre éclate. Le groupe d'amis se retrouve souvent et perçoit le changement d’ambiance dans le pays et l’animosité grandissante au Rwanda, au Burundi et entre les deux ethnies. Les premières élections démocratiques ont lieu en 1993 sous l’égide de l’ONU, des observateurs sont présents pour s’assurer que tout se passe bien. Gabriel ressent la tension qui émane de ces élections, les employés de sa maison se disputent de plus en plus, Innocent, un Tutsi qui soutient l’Uprona (L'Union pour le progrès national) et Prothé, un Hutu soutenant le Frodebu (Front pour la démocratie du Burundi). Le président Melchior Ndadaye est de l’ethnie hutue appartenant au Frodebu, il est assassiné la même année lors d’un coup d'État. Auparavant, un séisme a lieu dans le pays, l’auteur et le personnage principal associent ce tremblement de terre avec les violences qui secouent le pays. À partir de l’assassinat du président, la situation au Burundi se dégrade fortement, le petit Gabriel entend depuis sa paisible impasse des tirs et des coups de feu. Il dort dans le couloir de sa maison. Des civils hutus et tutsis sont tués dans les collines du pays. Gabriel, qui n’a jamais voulu choisir de camps, y est forcé, il remarque la division de la population burundaise à l’école ou même dans sa propre maison ou les employés se disputent violemment en raison de leurs origines ethniques. Des gangs souvent composés de jeunes bloquent les quartiers de la ville par des barrages. Malgré l'atmosphère hostile présente dans le pays, Pacifique, l’oncle de Gabriel, parti sur le front avec le FPR, se marie avec Jeanne. Gaby, sa soeur Ana, sa mere ainsi que sa tante et c’est 4 cousins vont retrouver le couple au Rwanda pour leur marriage. C'est la première fois que Yvonne y retourne depuis que sa famille a quitté le pays. Sur la route du mariage, la famille se fait arrêter à un barrage par des Hutus, la famille est menacée et traitée d'Inyenzi (cafard). La situation se dégrade finalement lorsque les présidents du Burundi et du Rwanda se font assassiner le 6 avril 1994, c’est là que le génocide commence. De Bujumbura, on apprend que les Tutsis se font massacrer à la machette au Rwanda. Yvonne lorsqu’elle apprend que les FPR ont pris Kigali, part au Rwanda et tente de retrouver sa famille, malheureusement elle ne retrouvera que des cadavres et son frère Pacifique se fera fusiller. Yvonne voit le cadavre encore chaud de son frère de ses propres yeux. La mère de Gabriel sera alors détruite mentalement et sera ramenée à la maison par un ami de Michel, nommé Jacques un homme misogyne et raciste qui vit au Zaïre (l'actuelle République démocratique du Congo). Un des amis de Gabriel, Gino se lie d’amitié avec Francis, un jeune du quartier, les deux veulent participer au barrage et intégrer un gang pour pouvoir se protéger des Hutus. Pendant l'absence du père de Gabriel, des soldats tutsis viennent menacer un employé de la maison car il est hutu (Prothé). Peu après, le père d’Armand (un ami de Gabriel), un important diplomate, se fait assassiner sous les yeux de son fils. Gino et Francis poussent Armand et Gaby à se venger. Gabriel est forcé d’incendier la voiture où se trouve l’assassin du père d'Armand. Gabriel explique qu’il n’a pas quitté le pays, il a fui, Prothé (l’employé hutu de la maison) est retrouvé mort dans un caniveau pendant qu’ Innocent, employé tutsi, après son renvoi, prend la tête d’un groupe armé. Michel envoie alors ses enfants en famille d’accueil en France pour les protéger, Gabriel ne le retrouvera jamais, en effet, son père est assassiné dans une embuscade, néanmoins lors de son retour 20 ans après Gabriel retrouve sa mère, qui avait disparu, dans le cabaret, endroit que l’on pourrait comparer a un bar où les gens assis dans le noir expriment leurs idées autour de bières ou de lait chaud.
Des tensions et violences anciennes amenent à la guerre civile burundaise et rwandaise ainsi qu’au génocide
Le Burundi est situé dans la région des grands lacs en Afrique. Il prend son indépendance en 1962 après 59 ans de colonisation allemande puis belge, après que Le Conseil de tutelle des Nations Unies demande à la Belgique de donner son indépendance au pays. Dès à présent, on remarque la présence d’acteurs extérieurs aux populations du Burundi et du Rwanda. Une monarchie constitutionnelle est installée, le roi nomme un Premier ministre tutsi en 1965 alors que les élections législatives élisaient des représentants hutus, Hutus qui représentent la majorité ethnique du pays, effectivement près de 80 % de la population est hutue. Puis en 1966 le ministre de la Défense, un Tutsi, renverse le pouvoir monarchique et instaure une dictature militaire, les Hutus sont totalement écartés du pouvoir. En 1972 ont lieu les premiers massacres ethniques. Les Hutus se révoltent contre les Tutsis qui détiennent le pouvoir, entre 150 000 et 300 000 personnes seront tuées pendant les émeutes, en majorité des victimes hutues. En 1987 un espoir apparaît, un coup d’état a lieu, effectué par Pierre Buyoya un officier tutsi qui installe une démocratie. Ensuite, viennent les élections de 1993 où est élu pour la première fois démocratiquement un président, c’est aussi la première fois depuis la colonisation que la majorité ethnique du pays a le pouvoir. L’ONU était présente afin d’assurer le bon déroulement du processus électoral. En octobre 1993 Melchior Ndadaye, le président, est assassiné par un extrémiste tutsi, mais le coup d’état tutsi échoue. C’est le début d’hostilités au sein du pays et de la guerre civile qui dure jusqu’en 2005 même si on note toujours la présence de violences après l’accord de paix signé le 15 mai 2005 grâce à l’ONUB (opération des Nations unies au Burundi). Les morts de la guerre civile sont estimés à 300 000. C’est pendant cet espoir de démocratie et de liberté que se déroule le roman. La guerre civile au Burundi est une guerre irrégulière, en effet le conflit oppose des acteurs irréguliers, souvent des gangs ou des groupes armés qui sont parfois composés de jeunes, comme Francis et Gino les amis de Gabriel. Aussi, les méthodes utilisées sont non conventionnelles, les agents se battent sur un champ de bataille non défini en utilisant le terrorisme et les embuscades afin d’éliminer leur opposant. On peut considérer la guerre civile burundaise comme une guerre quatrième génération, en effet comme dit ci dessus les belligérants utilisent des techniques non conventionnelles et utilise les tactiques de la guérilla. Les unités de combats sont mobiles et les gangs ou groupes armés utilisent les embuscades pour éliminer leur opposants
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