Oral Géopolitique Génocide Tsiganes

Géopolitique

Peut-on qualifier le génocide des Tsiganes de génocide oublié ?

1939, l'entrée dans la Seconde Guerre mondiale suite à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, achève de manière violente le processus de montée en puissance des régimes totalitaires. Ce conflit bien que nourri de la 1ere guerre mondiale se distingue par les objectifs de guerre qui dépassent l’ordre politique et par l’ampleur de la violence dirigée contre les civils. Si les populations subissent de plein fouet les affrontements et les opérations militaires conventionnels, elles deviennent également malgré elles la cible d'enjeux idéologiques. En effet, dans ce conflit apparaît un nouvel élément, la volonté d'anéantissement du camp adverse. Cet objectif associé à l'idéologie de l’Allemagne nazie qui est la pureté et la préservation de la race, entraine la mise en œuvre d’un projet d’extermination de tous ceux qui représentent une menace pour l'ambition de faire triompher une race aryenne pure. En parallèle à une terrible répression contre les ennemis politiques et les asociaux, deux catégories sont considérées comme des « sous-hommes » qui menacent de corrompre la race : les Tziganes et les Juifs. L’Allemagne nazie va donc multiplier les crimes de guerre et les crimes de masse contre ces deux populations. A l’issue de la victoire des alliés en 1945, ces crimes sont révélés au public. Mais, les mémoires des victimes Juives et Tsiganes ne sont pas ou mal entendues. Le choc moral provoqué par cette guerre fait que les témoignages des survivants ne sont pas audibles. Les génocides commis restent donc occultés jusque dans les années 1970, où l’importance de connaître et de commémorer l’extermination des Juifs est reconnue. La mémoire du génocide Tsigane met, quant à elle, plus de temps à émerger.

Nous allons donc voir si l’on peut qualifier le génocide des Tsiganes de génocide oublié.

Dès 1933, les opposants politiques et « les ennemis de race » sont rassemblés dans les premiers camps de concentration où ils sont astreints au travail forcé. Ces camps se multiplient en Allemagne et dans les pays annexés entre 1937 et 1941. Ces pays commencent également à adopter les mêmes lois raciales que l’Allemagne et à rassembler les Juifs et les Tsiganes notamment. Mais ce système concentrationnaire devient insuffisant pour répondre aux objectifs de purification envisagés par les nazis. Ainsi, la décision de mettre en œuvre la « Solution finale des Juifs d'Europe » est prise. Les juifs sont donc déportés vers des camps d’extermination, dont le plus tristement connu Auschwitz, pour y être gazés. Une véritable industrie de la mort se met en place.

Les Tsiganes eux ne font pas l’objet d’une politique d’extermination systématique, mais à partir de 1942, Himmler ordonne la déportation de tous les Tsiganes du Reich, à l’exception des supposés “sang pur”. Certains sont dirigés vers des camps de concentration où ils meurent généralement à cause du manque de nourriture ou bien à cause des maladies, tandis que d’autres sont gazés dans des camps d’extermination. Au moins 23 000 Tziganes sont déportés à Auschwitz, où 19 000 trouvent la mort. Les historiens estiment qu’au total les

...