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Montrez les enjeux de la gestion des forêts en France, entre exploitation et protection

Dissertation : Montrez les enjeux de la gestion des forêts en France, entre exploitation et protection. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Octobre 2022  •  Dissertation  •  774 Mots (4 Pages)  •  425 Vues

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En 1669, Colbert, ministre de Louis XIV, annonce : « La France périra faute de bois ». Cela montre un intérêt ancien de l'Etat pour les forêts, comme ressource nécessaire pour répondre aux besoins des sociétés (exploitation), mais aussi comme bien rare, possiblement menacé, donc à ménager (protection), soit deux termes contradictoires.

Nous avons ici deux documents : l'extrait d'une intervention de P. Arnould et V. Clément, spécialistes de la question lors d'un café géographique en 2002 consacré à un débat « Y a-t-il trop de forêts en France? » qui retrace l'histoire de la forêt depuis l'Ancien régime; et un texte militant du philosophe B. Morizot paru dans le Monde en 2019, qui soutient l'initiative récente d'une association visant à créer « une forêt en libre évolution » dans la Drôme.

A travers ces deux documents, on peut se demander quels sont les enjeux de la gestion des forêt en France depuis trois siècles : d'une protection soumise aux impératifs économiques à une nouvelle définition de la protection de la forêt comme préservation d'une nature sauvage.

Depuis l'Antiquité, la forêt est exploitée, ce qui se renforce sous l'Ancien régime et qui conduit à une diminution de son étendue, atteignant le record de 7 millions d'ha en 1789. Elle connait en effet une "utilisation intensive" (doc 1) : c'est « une annexe des champs » pour les communautés paysannes qui y trouvent des ressources complémentaires à leur Subsistance (système sylvo-agro-pastoral, bois de chauffage/construction...

), où la forêt est conçue comme un bien

commun.

Or ces usages communautaires sont combattus par l'Etat royal. En effet, les pratiques paysannes (cultures en taillis) empêchent la pousse de grands arbres (futaies), nécessaires aux ambitions géopolitiques du roi: posséder une flotte militaire (4000 chênes nécessaires pour construire un navire de 60m). Aussi, l'Ordonnance royale de 1669 vise à réorganiser la gestion des forêts en limitant les usages communautaires et en plaçant les forêts sous l'autorité royale (marquage des arbres, quadrillages). Ainsi, « les arbres sont jalousement protégés par le pouvoir ». Le Code forestier de 1827 réactive ce texte, signe qu'il est peu ou mal appliqué : localement, on continue de « négocier des droits d'usage ».

Au milieu du XIXes, les besoins en bois évoluent : moins de besoin comme combustible (remplacé par le charbon), mais plus pour accompagner l'industrialisation (poteaux de mines, de téléphone). La forêt des Landes, plantée au XIXes par Napoléon III, répond aussi à ces nouveaux besoins (forêt de pins pour la production de caoutchouc)

Le document 1 montre donc que si l'Etat régule les usages de la forêt, prend des mesures de protection, c'est d'abord

pour répondre à des besoins de valorisation économique ou géopolitique.

A partir du milieu du XIXes, le regard sur les forêts évolue.

Sur le modèle allemand, l'Ecole de Nancy tente dès 1824 remplacer les taillis par des futaies, améliorant la qualité

des

...

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