Les mémoires de la seconde guerre mondiale
Cours : Les mémoires de la seconde guerre mondiale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Louise Baudes • 22 Janvier 2020 • Cours • 3 847 Mots (16 Pages) • 489 Vues
Thème 1
Chapitre 1: L'historien et les mémoires de la
Seconde Guerre Mondiale en France.
Introduction:
Le 27 mai 2015, les cendres de quatre grands résistants ont été transférés au Panthéon: Jean Zay, Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillon. Cette décision du chef de l’État, François Hollande, montre que les mémoires de la 2nd Guerre Mondiale sont encore vivace aujourd'hui en France.
La mémoire correspond à ceux dont on se souvient du passé, au vécu des événements. Elle contient donc une certaine charge émotionnelle. Elle peut être déformée, elle peut aussi s'étioler, s'affaiblir ou s'effacer avec le temps. Elle s'entretient par les manuels d'histoire, les témoignages, les commémorations. En fait, il n'y a pas une mémoire mais des mémoires d'individus ou de groupes. Les mémoires de la 2nd Guerre Mondiale entrent en tensions avec la démarche de l'historien qui est déterminée par une volonté d'objectivité et de rigueur scientifique.
L'objectif de ce cours est d'étudier la construction des mémoires de la 2nd Guerre Mondiale et de voir comment elles ont évolué depuis 1945.
Après avoir remarqué dans un 1er temps (1944-1960), que l'historien est prisonnier de la mémoire officielle, nous verrons par la suite (1960-1980) qu'il contribue au réveil de certaines mémoires. Puis pour terminer, nous constaterons qu'à partir des années 1980, il se retrouve au cœur des débats mémoriels.
I- De 1944 aux années 60, l'historien est prisonnier de la mémoire officielle.
A) La construction d'une mémoire officielle valorisant la Résistance.
1- Un pays meurtri et divisé.
Il s'agit d'un pays meurtri et traumatisé par:
la défaite de 1940, près de 5 semaines après le début de la guerre.
l'occupation des nazis en France.
le gouvernement de Vichy où Pétain prend les pleins pouvoirs (législatif, exécutif,
la collaboration entre Vichy et le gouvernement nazi
les victimes civiles, entre celles qui ont été arrêtées, les exécutées, les bombardées et surtout les déportées.
La période 1940-1944, se fait appeler pour cela "les années noires".
Il s'agit d'un pays divisé par la coexistence de plusieurs mémoires, telles que:
la mémoire des prisonniers de guerre.
la mémoire des jeunes du STO.
la mémoire des résistants, celle-ci est composée de deux mémoires:
la mémoire des FFL (Force Française Libre)
la mémoire des FFI (Force Française de l'Intérieur)
la mémoire juive.
la mémoire des tziganes.
Etc...
Pour caractériser ces divisions, Olivier Wieviorka, en 2010, évoque l'expression d'une "mémoire désunie".
2- Au lendemain de la guerre, la priorité est donnée à l'unité nationale.
Cette volonté de donner l'image d'un pays uni est issue du contexte international, c'est-à-dire du nouveau raccord de force entre les pays. On peut prendre 2 exemples :
l'épuration, dont l'objectif est de mettre à l'écart ceux qui ont collaboré avec les nazis. Celle-ci est composée de deux période, celle de l'épuration sauvage entre 1944-1945 où les collaborateurs étaient abattus, puis l'épuration légale de 1945-1946. Puis à partir de 1946 à 1953, le parlement, dans un souci d'apaisement, décide de mettre en place des lois d'amnisties qui annulent les inculpations de certains collaborateurs.
La volonté de gommer, d'effacer la période du gouvernement de Vichy, chef du gouvernement provisoire de 1944 à 1946, ils décident d'annuler tous les décrets qui avaient été pris sous le gouvernement de Vichy .
3- Le mythe de la France résistante s'impose.
→ dans son discours du 25 août 1944, De Gaulle fait l'éloge des résistants qui ont libérés Paris, il sous-entend tous les parisiens mais aussi tous les français ayant contribué, dans le soucis de montrer cette unité. C'est donc la volonté de mettre en avant la Résistance dans le souvenir à garder de la 2nd Guerre Mondiale. (doc 1 page 28)
→ L'historien Henry Rousso appelle ceci le résistancialisme, il évoque aussi le "mythe résistancialiste" qui est un mythe selon lequel les français ont été majoritairement et naturellement résistant.
Il y a donc une volonté d'unir le pays à travers la mémoire des résistants.
B) Une politisation des mémoires au début de la guerre froide.
1- Au sortir de la 2nd Guerre Mondiale, gaullistes et communistes forgent deux mémoires résistancialistes concurrentes.
FFL: gaulliste FFI: communistes
→ Les communistes: Après la guerre, le parti communiste se définit comme la Résistance Populaire, c'est-à-dire qu'il représente les Forces Françaises de l'Intérieur. Ils se disent être le parti des 75 000 fusillés. En revanche en 1945, les communistes oublient de dire qu'ils ne sont entrés en guerre qu'à partir de juin 1941, soit après la déclaration de guerre contre la Russie malgré le pacte de non-agression établit entre la Russie et le gouvernement nazi. De plus le parti communiste est le premier parti de France en 1945, ce qui permet qu'il puisse gérer de nombreuses mairies suites aux élections et leur permet de participé au gouvernement sous le gouvernement provisoire et une partie de la IVème République, jusqu'à ce que le gouvernement français accepte le plan Marchal en 1947 ces derniers décident de se retirer puisque cela provient des Américains.
Il y
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