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Les mémoires de la Seconde guerre mondiale et leur évolution

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Par   •  24 Septembre 2015  •  Cours  •  2 009 Mots (9 Pages)  •  1 074 Vues

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Les mémoires de la Seconde guerre mondiale et leur évolution  

Au départ on est entre mémoire et oubli, le GPRF a fait de la période de Vichy une parenthèse, on oublie « les années noires », (il s’agit de restaurer l’unité nationale nécessaire à la reconstruction du pays), il y a donc refoulement d’une partie du passé pendant une vingtaine d’années (le 8 mai n’est jour férié qu’en 1953)

II.1 Les mémoires officielles  de l’immédiat après guerre aux années 60

Le mythe résistancialiste, d’une France majoritairement résistante face aux ennemis de la nation et de la république semble l’emporter jusqu’en 1969

Cette vision est portée par les gaullistes et les communistes

* la mémoire gaulliste

De Gaulle officialise lui-même ce mythe qui est ensuite porté par les gaullistes

Cette mémoire vise à donner l’illusion d’une victoire des armées de la France (FFL) et d’un peuple entré en résistance derrière le héros du 18 juin

Elle veut faire oublier la guerre civile pour mieux restaurer l’unité nationale

C’est un choix politique : la raison d’état impose une mémoire officielle qui oublie volontairement la réalité des faits.

Ce mythe culmine en 1964 avec le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon

Discours de Malraux

Jean Moulin : préfet résistant, révoqué par Vichy, il a choisi la « France Libre » en 1941, homme de gauche au service du général de Gaulle, fondateur du CNR, il devient un héros national

La France est le seul pays qui a éprouvé le besoin de se donner un héros national de la Résistance.

L’extraordinaire discours de Malraux, télévisé, célébrait sur le mode à la fois épique et funèbre  l’unité de la résistance autour du général de Gaulle

Il s’agissait de gommer les divisions entre résistants, de renforcer le mythe de la France unanime

* la mémoire communiste

Les communistes portent aussi ce mythe mais pas pour les mêmes raisons

- Le PC doit faire oublier son attentisme de 40 à juin 41 (dû au pacte germano soviétique)

Aussi se présente-t-il comme le parti martyr de la résistance, « le parti des 75 000 fusillés » (chiffre exagéré : 35 000 Français ont été fusillés par les allemands, pas tous communistes !)

- la mémoire communiste met en avant le rôle de la classe ouvrière, des « petits » et dénonce la collaboration des élites

L’Humanité célèbre Jean Moulin mais pour mettre en avant le 1° président du CNR dont le programme comporte les nationalisations

* des mémoires plus discrètes ou occultées

- celle des prisonniers de guerre (1.5 millions), soldats victimes de la débâcle incarnant la défaite de 40 : mauvais souvenir, ils sont condamnés à l’oubli

- les déportés rescapés des camps de concentration et d’extermination, perçus comme des victimes gênantes, ils nourrissent la mauvaise conscience collective, une impression diffuse, inavouée de culpabilité D’où le silence et le refoulement.

L’opinion ne semble pas comprendre le génocide : on ne différencie pas les déportés

- celle de Vichy

De 44 à 47 : les Pétainistes sont déconsidérés

A partir de 47(guerre froide), elle commence à redresser la tête et à développer la thèse du « bouclier protecteur » :

- la défaite et l’armistice étaient inéluctable (pays affaibli par le Front Populaire)

- Pétain a résisté tant qu’il pouvait aux pressions nazies

- la résistance, noyautée par les communistes, a plongé le pays dans la guerre civile

-Raymond Aron va plus loin : il y a complémentarité des rôles entre de Gaulle et Pétain : De Gaulle est le glaive et Pétain le bouclier permettant à la France de survivre… en attendant la victoire des alliés…

Ces thèses sont considérées comme fausses aujourd’hui.

II.2 - Les nouveaux enjeux de  la mémoire, à partir de la fin des années 60

* la mémoire revisitée

- pourquoi ?

L’arrivée à l’âge adulte d’une nouvelle génération, le départ de de Gaulle (69), le déclin du PC  le débat est relancé et une autre vision de l’occupation et de la guerre se met en place

- par le cinéma et les médias

* 1971 sortie du film de Marcel Ophuls « le chagrin et la pitié », il démythifie l’image d’une France unanimement résistante et montre (à partir d’images des actualités de l’époque)  qu’il y a eu des collaborateurs par choix idéologique. Le  scandale est tel que pendant 10 ans la TV qui a produit ce film refuse de le diffuser sur ses antennes.

* 1971: l’affaire Touvier mobilise les medias.  Georges Pompidou accorde la grâce présidentielle au chef de la Milice de Lyon Paul Touvier, responsable de l’assassinat de 7 otages juifs, en invitant à la réconciliation nationale (Jacques Chaban Delmas, grand résistant, son 1° ministre, est d’accord avec lui) scandale

[… après une longue procédure judiciaire, il est jugé en 1994 pour complicité de crimes contre l’humanité : réclusion criminelle à perpétuité)

 - par les historiens

1973 publication française de l’ »histoire de Vichy » écrite par l’historie américain PAXTON, à partir surtout des archives allemandes. Il démontre que Vichy s’est engagé volontairement dans la voie de la collaboration, sans y être obligé par les nazis.

Il dévoile la politique antisémite de Vichy, indépendante des persécutions nazies.

* l’émergence d’une mémoire juive

 Le processus s’amorce avec l’organisation du procès du nazi Eichmann qui a e lieu en Israël en 1961. Lors de ce procès témoignent 111 survivants qui font émerger la mémoire du génocide pour tous les Juifs du monde et pour le monde entier.

A partir des années 70, l’avocat Serge Klarsfeld pourchasse les nazis partout, il fonde en 1979 l’association « des Fils et Filles de déportés juifs de France » prête à se porter partie civile dans les procès.

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