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Les médias et opinion publique

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Par   •  3 Octobre 2019  •  Cours  •  3 919 Mots (16 Pages)  •  442 Vues

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Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques en France depuis l’affaire Dreyfus

 

Page 128-155.

Exercices bac pages 152-155

Introduction 

Médias et opinion publique sont indissociables de la démocratie qui s’installe durablement en France à la fin du XIXème siècle.  L’opinion publique* est l’ensemble des attitudes et des jugements, tant individuels que collectifs, que suscite un évènement ou un problème d’ordre général dans l’espace public. Elle se renforce avec le développement et la diversification des médias*, qui sont tous  des moyens de communication permettant la diffusion ou l’échange d’informations. A travers les crises de la démocratie*, les médias reflètent les affrontements politiques et en même temps exercent une influence sur ces crises politiques.

Les périodes de  grandes crises politiques ont été nombreuses en France depuis  la mise en place de la IIIème République.

Dans le contexte des crises politiques, quels rôles jouent les médias dans l’expression et la formation de l’ opinion publique ?

Voir la  frise chronologique.

I. Le temps de la presse écrite et de la radio

A.  L’âge d’or de la presse papier et l’affaire Dreyfus.

 Dossier page 134-135, cours p132-133

 On est dans l’enracinement de la culture républicaine : c’est la III ème République. En 1889, la célebration du centenaire de la Révolution Française symbolise l’installation durable de la démocratie en France à travers la république. Ce système politique repose sur la souveraineté nationale avec le suffrage universel (masculin !) qui permet aux citoyens de s’exprimer en choisissant leurs représentants. La IIIème république garantit les libertés fondamentales dont la liberté de la presse, 1881, liberté syndicale en 1884. Textes 2 et 3 p. 133, voyez le passage ajouté après  la loi Gayssot sur l’interdiction de la négation des crimes contre l’humanité.

D’après le texte 3 de E.Pelletan, pourquoi est il important qu’il y est un grand nombre de journaux diffusés en France ?

Cette loi sur la liberté de la presse, favorise la liberté d’opinion qui se manifeste par des innovations techniques majeures. C’est la Seconde Révolution industrielle : l’invention de la rotative permet une réduction des prix de vente pour les journaux, donc plus accessibles. (Pages 132-133). De plus, les lois scolaires (1881 : école gratuite, obligatoire et laïque) ont favorisé l’alphabétisation et donc l’accès à l’information. Cette période, la Belle Epoque  correspond à un âge d’or pour la presse avec la multiplication des titres à Paris mais aussi dans les grandes villes de province Voir tableau p. 132. A côté d’une presse populaire illustrée  (Le Petit Journal p 129), on trouve de la presse d’opinion qui alimente le débat politique dans une tradition qui remonte à la Révolution française (ex. l’Aurore,(dreyfusard) p.134, journal politique progressiste et humaniste, Le Figaro, journal français depuis 1826, d’abord satirique voir le dessin de Caran d’Ache p. 135 et opposé à la monarchie, il est devenu conservateur, il est très antidreyfusard.).La presse devient un média de masse* et le journalisme un métier.

Si de nombreux journaux choisissent des positions politiques mesurées pour ne pas heurter  les lecteurs, d’autres choisissent de s’affronter dans des campagnes acharnées auprès de l’opinion. La presse devient un instrument de mobilisation politique qui divise profondément l’opinion publique.

 C’est le cas de l’affaire Dreyfus qui s’étend de 1894 à 1906. Elle est révélée par un article de La Libre Parole le 1er novembre 1894, un journal d’extrême-droite, très antisémite.  Voir document 5 p.135. Cette affaire passionne l’opinion publique alimentée par une presse déjà bipolarisée par le débat sur la laïcité (La Croix à droite, très antisémite, Le Petit Journal,  qui s’oppose à Dreyfus, L’Humanité, fondée par Jaurès en 1904, à gauche qui soutient  Dreyfus) Ainsi, on retrouve une division en deux camps : dreyfusards et antidreyfusards qui publient régulièrement des preuves vraies ou fausses, à charge et à décharge. Faire un tableau dans lequel vous placez les journaux dreyfusards d’un côté et les journaux antidreyfusards de l’autre.

L’affaire Dreyfus est le premier événement surmédiatisé en France. La presse fait l’opinion. La lettre ouverte d’Emile Zola au président de la République Felix Faure  “J’accuse” à la une de L’Aurore, le 13 janvier 1898 marque un tournant décisif  dans l’affaire car il mobilise l’opinion publique en prenant ouvertement la défense du capitaine Dreyfus. C’est un éditorial militant, voire un pamphlet pour lequel Zola est condamné pour ses propos antimilitaristes et accusateurs. Cependant, il s’exile à Londres (pour éviter la prison). Le terme d’intellectuels* est alors forgé pour désigner les journalistes, les écrivains ou les hommes politiques, ex :

- Zola, déjà reconnu comme un grand écrivain,

- Jean Jaurès (chef du parti socialiste)

L’opinion est durablement divisée, même au sein des familles (voir caricature de Caran d’Ache) entre les partisans de l’innocence ou de la culpabilité du capitaine Dreyfus ; mais cela cristallise toutes les passions du moment comme l’anticléricalisme, l’antimilitarisme, l’antisémitisme, le nationalisme. C’est une bataille d’opinions mais aussi d’informations : recherche du “scoop”, multiplications des enquêtes et des interviews, des reportages.

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