Les espaces transfrontaliers (Lille)
Étude de cas : Les espaces transfrontaliers (Lille). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar chatcmignon • 31 Mai 2022 • Étude de cas • 1 993 Mots (8 Pages) • 340 Vues
Les espaces transfrontaliers (Lille)
INTRO :
Dans un contexte de mondialisation des échanges et d’ouverture des frontières nationales au sein des pays membres de l’Union européenne, les aires métropolitaines sont devenues les territoires moteurs du développement économique. Ce double processus a révélé un profil particulier d’espaces urbains jusqu’ici écartés : les régions transfrontalières métropolitaines. Par exemple, l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai qui est un groupement européen de coopération territoriale (GECT) de 157 communes françaises et belges, et qui a été créé le 28 janvier 2008 dans le but de favoriser la coopération transfrontalière entre la France et la Belgique. Elle est peuplée de plus de deux millions d'habitants dont 232 440 à Lille et couvre une surface de 3 589 km2 en France et en Belgique. Dans cet espace, il y a 35 000 travailleurs transfrontaliers dont 28 000 français et 7 000 belges c’est-à-dire une personne, généralement salariée, frontalière qui habite dans un pays et travaille dans le pays voisin. Nous pouvons donc nous demander, Comment l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai est-elle devenue une agglomération transfrontalière ? Pour répondre à cette question, nous allons dans une première partie voir que c’est une frontière qui évolue avec le temps. Puis dans une seconde partie nous verrons que qu’elle se transforme pour devenir une frontière immatérielle. Et enfin nous verrons que les espaces transfrontaliers communiquent pour de multiple raisons.
I- Une frontière qui évolue avec le temps
La frontière France Belgique a longtemps constitué un handicap pour les régions transfrontalières car celle-ci empêche une communication entre les deux espaces. En effet, la situation frontalière se perçoit tout d’abord dans la morphologie même de Lille, dans ses extensions et fortifications successives. Cela se traduit visuellement par la présence de la citadelle Vauban, construite en 1670 pour renforcer le système de défense. La stratégie de Vauban consistait à bâtir un double rideau défensif de places fortes, le « pré carré ». Plus précisément, cela consistait en un vaste réseau défensif sur le flanc nord du royaume de France et comportait 28 villes fortifiées. Il s’agit alors de défendre Paris de ses ennemis trop proches. La Citadelle de Lille est établie sur la frontière de la Flandre qui faisait partie d'une double ligne de places fortes entre Gravelines, Dunkerque et Maubeuge. Dans ce dispositif, Lille sert de fer de lance (expression qui désigne la partie la plus en avant de quelque chose, celle avec laquelle on mène l’offensive) et remplit son rôle à la perfection pendant les sièges de 1708 et de 1792. Le système défensif mis en place était si efficace qu’il était encore utilisé quasiment à l’identique deux siècles plus tard. Mais bien qu’il fût d’une grande aide pour la défense, il limita fortement les échanges, le commerce et la communication. En effet, les droits de douane élevés à l’entrée sur le territoire français eurent un effet calamiteux sur l’économie de la Belgique qui ne pouvait plus librement échanger ou vendre ses marchandises. De plus, dans de nombreux secteurs, l’industrie belge fut brimée dans son développement par l’impossibilité de transporter librement ses produits sur le marché français.
Le handicap fut si important que les espaces transfrontaliers et la frontière évoluèrent pour y remédier. En pratique, la frontière franco-belge est visible sur les cartes, notamment par l’arrêt de certains réseaux viaires de chaque côté de la frontière ou du terminus du métro. Cependant, elle n’est plus physique ou aussi contrôlée qu’avant, la frontière devient incontestablement poreuse et ne joue plus un rôle institutionnel de frein aux échanges. Si certains contrôles douaniers subsistent, ils sont très circonscrits. La tendance va vers une fluidification de l’espace intérieur européen. En effet, l’ouverture de l’espace Schengen (=libre circulation des personnes) en 1995, facilite aujourd’hui les déplacements d’un côté à l’autre de la frontière.
Ainsi comme les espaces transfrontaliers sont plus ouverts, le handicap de ces espaces c ’est transformé en avantage. En effet, il est si facile de circuler entre les deux espaces que les habitants des villes transfrontalières font leur course en France et en Belgique en fonction du prix. En effet, en Belgique, le prix de la bière, est inferieure ainsi que le prix des cigarettes mais c’est en France, que le prix de l’eau est le meilleur. De plus, il est courant pour des étudiants français d’aller faire leurs études de Kiné en Belgique car il a plus de place. Comme il y avait trop d’étudiants français, les écoles Belges ont notamment mis en place un tirage au sort pour laisser le priorité aux étudiants belges qui eux sont pris sur dossier. Ainsi nombreux sont ceux qui font les aller-retours entre les deux pays pour profiter des avantages des deux côtés.
II- Une frontière immatériel
Dans un second temps nous allons voir que la frontière qui sépare l’euro métropole Lille Roubaix Kortrijk est un frontière immatérielle. La frontière qui sépare la Belgique et la France n’est plus marquée réellement par quelque chose de physique. En effet depuis le début de l’espace Schengen qui dit que au sein de cette espace il y a une libre circulation des hommes, des capitaux, et des marchandises. La frontière entre la Belgique et la France est ouverte. C’est cette frontière qui sépare l’Eurométropole de Lille Roubaix Kortrijk. On peut constater lorsque l’on se balade le long de la frontière, qu’il n’y a rien qui limite la circulation et on peut passer d’un pays à l'autre comme on passe d’une rue à l'autre ou encore au milieu d’un rond-point.
Néanmoins, il y a quand même une séparation par la culture puisque l’on peut constater qu’il y a des différences dans les bâtiments, lorsque l’on passe du côté belge les bâtiments ne sont plus les même que lorsque l’on est du côté français. La culture est également différente, on peut le voir notamment via les drapeaux quand on passe du côté belge. En effet, il y a des drapeaux belges qu’il n’y a pas du côté français et lorsque l’on est du côté français, il y a des drapeaux français que l’on ne voit pas du côté belge.
Malgré ces différences de culture, il existe néanmoins une communication permanente entre les deux côtés de la frontière. Beaucoup de personnes traversent la frontière chaque jour pour aller travailler, fin 2017, 10 500 salariés résident en Belgique et travaillent en France. De plus, la frontière a de nombreux axes de communication qui la traverse tels que des lignes à grande vitesse pour les trains ou des autoroutes pour les voitures. Pour que les habitants traversent encore plus facilement la frontière, il existe des lignes de bus qui relient les deux côtés de la frontière. Pour finir, il existe des pistes cyclables entre les deux pays et cela permet une communication permanente entre les deux pays.
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