Les chats de Baudelaire
Étude de cas : Les chats de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Elynn Vanden Bossche • 30 Décembre 2022 • Étude de cas • 839 Mots (4 Pages) • 517 Vues
Analyse « Les chats » de Baudelaire
Le poème de Baudelaire « les chats » est un sonnet composé en vers alexandrins et en rimes embrassées. Baudelaire fait l’éloge des chats. Le poème progresse de façon ascendante : le chat est d’abord décrit comme un animal domestique, puis petit à petit la description s’amplifie pour donner l’image d’un animal mystique, divin.
Dès les premiers vers, Baudelaire crée un jeu d’oppositions avec l’antithèse « amoureux fervents et savants austères ». En écrivant que les amoureux fervents et les savants austères aiment les chats, Baudelaire montre que tous gens aiment la compagnie des chats, surtout « dans leur mûre saison ». Cette périphrase signifie « dans leur âge mur, dans leur vieillesse ». Tout lecteur a en tête l’image d’une personne âgée caressant un chat. Le vers 3 du premier quatrain est une métaphore. Les chats sont « l’orgueil » de la maison. En effet, une citation connue dit que notre chat n’habite pas chez nous, mais que nous habitons chez notre chat. Le chat est le maître de la maison, il dort où bon lui semble, il se fait servir : c’est un animal domestique. Dans le dernier vers du quatrain, les chats sont comparés aux vieilles personnes : ils sont fileux et sédentaires, ils gardent leur maison.
Le premier vers du deuxième quatrain forme un chiasme avec le premier vers du poème. « Amis de la science » se rapporte aux savants austères et « amis de la volupté » aux amoureux fervents. C’est une façon de rappeler que les chats peuvent s’attacher à n’importe qui, peu importe le caractère (calme comme le savant, ardent comme un jeune amoureux, qui sont deux opposés). Dans le deuxième et le troisième vers de la strophe, on remarque une allitération en « r », rappelant les ronronnements du chat. Ces deux vers rappellent également la réputation autrefois négative des chats, en particulier des chats noirs en Occident. « L’horreur des ténèbres » relie le chat à la magie noire. En effet, les chats étaient autrefois considérés comme des animaux diaboliques, compagnons des sorcières. Cela peut s’expliquer par le fait que les chats sont des animaux nocturnes, ils chassent la nuit, comme les êtres maléfiques. Cette affiliation est renforcée par la métonymie du vers suivant. L’Erèbe est une divinité infernale de la mythologie gréco-romaine personnifiant les ténèbres. Ce terme mythologique fait réfléchir le lecteur sur les différentes perceptions du chat dans l’histoire. Le troisième vers insiste à nouveau sur la conception maléfique des chats, assimilés à des agents de la mort. Cependant le dernier vers de la strophe rappelle que le chat est un animal fier, un animal « orgueilleux » (rappel du vers 3 du premier quatrain).
Dans le tercet suivant, les chats sont comparés à de grands sphinx, créatures mythologique en Egypte. La strophe précédente faisait référence à la mythologique occidentale gréco-romaine, tandis que cette strophe a pour thème la mythologie égyptienne, mythologie orientale. L’Occident, à travers la figure du chat, apparaît comme sombre, alors que l’Orient paraît pleine de lumière. Aussi, sur un autre point d’analogie, le sphinx de Gizeh a une tête d’homme. Baudelaire aurait pu utiliser cette image pour rapprocher la figure du chat de celle de l’homme, comme dans la première strophe. Le sphinx étant également une figure mythique, cela renvoie à la nature mystique des chats. Les deux derniers vers sont hyperboliques, leur lecture fait penser à l’air majestueux et calme du chat lorsqu’il dort, exactement comme le sphinx imposant et stoïque. Aussi, le chat garde la maison comme le sphinx garde les pyramides et les tombeaux. Le « rêve sans fin » apporte une impression d’immortalité.
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