Étude du poème Les Chats de Baudelaire dans Les fleurs du mal
Dissertations Gratuits : Étude du poème Les Chats de Baudelaire dans Les fleurs du mal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 2 Février 2013 • 1 790 Mots (8 Pages) • 1 306 Vues
La coupe, en poésie française, résulte d'une analyse rythmique du vers, fondée sur ses accents toniques. Les coupes identifiées dans un vers délimitent des mesures rythmiques. Comme les syllabes accentuées marquent la fin des mesures, les syllabes féminines, ou posttoniques, sont, lorsqu'elles ne sont pas élidées, rejetées au début de la mesure suivante :
Étoi/lent vaguement // leurs prunel/les mystiq(ues)
(Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Les Chats.)
Il ne faut pas confondre la notion de coupe avec celle de césure : la césure est un fait métrique, qui caractérise de manière organique le vers composé (6//6 pour l'alexandrin, 4//6 pour le décasyllabe). L'analyse rythmique subjective qui aboutit au découpage en mesures doit au contraire être répétée pour chaque vers pris individuellemeEtude
I. Le sens de la composition
1. Corps et âme
Composé d’une seule phrase, le premier quatrain se caractérise par de nombreuses références au corps (des " pieds " à la " tête ") et aux sensations tandis que le second multiplie des termes ressortissant à des actions ou des sentiments abstraits (parler, penser, " amour infini ", " âme ", " Nature " avec majuscule). Cette distinction dualiste est cependant atténuée par l’économie des liaisons logiques qui assurent une grande fluidité au poème (renforcée par la musicalité de nombreuses assonances à l’intérieur des vers). Seule, au vers 6, la conjonction de coordination " mais " introduit une nuance d’opposition (encore qu’elle soit discrète, suggérant davantage que " l’amour infini " n’a rien à voir avec une activité intellectuelle : " je ne penserai rien ").
2. L’effet de la dernière phrase
Les huit dernières syllabes du dernier vers, typographiquement mises en valeur par une virgule et un tiret d’incidente, achèvent le second quatrain sur une note éminemment sensuelle (l’évocation d’une femme) qui contraste avec les sentiments abstraits décrits précédemment. Cette comparaison finale introduit la présence d’une altérité féminine qui, à tous les sens du terme, forme un couple avec la comparaison précédente du vers 7 (" comme un bohémien "). Cette introduction des rapports humains au sein de ce qui se présentait jusqu’alors comme une jouissance hédoniste centrée sur le seul locuteur induit une lecture rétrospective : le bonheur de la promenade est d’ordre, sinon passionnel, du mois sensuel.
II. Un espace sensuel et féminin
1. Un paysage mobile
La structuration de l’espace du poème suggère que l’espace se révèle animé : des " soirs bleus ", le regard descend dans " les sentiers " jusqu’au sol (" les blés ") et ses détails infimes (" l’herbe menue "). Puis des " pieds ", on passe à la tête, mouvement qui se prolonge avec l’évocation de " l’amour infini qui (lui) montera dans l’âme ". Enfin, ce mouvement vertical s’achève sur l’évocation d’une perspective horizontale en point de fuite (" j’irai loin, bien loin "). Loin d’être une toile de fond passive, simple décor de sentiments du locuteur, la Nature (que la majuscule contribue de surcroît à humaniser) tient une place prépondérante dans le bonheur du locuteur : véritable présence à ses côtés, elle le sollicite activement.
2. Un paysage sensuel
Deux sens sont plus particulièrement sollicités : la vue (" les soirs bleus d’été ") et le toucher (" picoté par les blés, fouler l’herbe menue ", " j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds ", " je laisserai le vent baigner ma tête nue "). Cela renvoie aux deux parties du corps évoquées : les pieds, symbole du contact physique et immanent avec le monde, et la tête, symbole du lieu des sentiments.
3. La communion des éléments
L’air et l’eau se conjuguent : le locuteur laisse " baigner " sa tête dans le souffle du vent. Le jour et la nuit produisent un effet d’union chromatique à travers l’évocation des " soirs bleus d’été ". Cette thématique de l’union et de l’harmonie prépare la comparaison finale en rendant sensible le singulier du titre : il ne s’agit ni d’une ni de plusieurs sensations, mais d’un état de complétude à la fois sensuel et sentimental.
Etude
I. Le sens de la composition
1. Corps et âme
Composé d’une seule phrase, le premier quatrain se caractérise par de nombreuses références au corps (des " pieds " à la " tête ") et aux sensations tandis que le second multiplie des termes ressortissant à des actions ou des sentiments abstraits (parler, penser, " amour infini ", " âme ", " Nature " avec majuscule). Cette distinction dualiste est cependant atténuée par l’économie des liaisons logiques qui assurent une grande fluidité au poème (renforcée par la musicalité de nombreuses assonances à l’intérieur des vers). Seule, au vers 6, la conjonction de coordination " mais " introduit une nuance d’opposition (encore qu’elle soit discrète, suggérant davantage que " l’amour infini " n’a rien à voir avec une activité intellectuelle : " je ne penserai rien ").
2. L’effet de la dernière phrase
Les huit dernières syllabes du dernier vers, typographiquement mises en valeur par une virgule et un tiret d’incidente, achèvent le second quatrain sur une note éminemment sensuelle (l’évocation d’une femme) qui contraste avec les sentiments abstraits décrits précédemment. Cette comparaison finale introduit la présence d’une altérité féminine qui, à tous les sens du terme, forme un couple avec la comparaison précédente du vers 7 (" comme un bohémien "). Cette introduction des rapports humains au sein de ce qui se présentait jusqu’alors comme une jouissance hédoniste
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