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Le modèle britannique et son influence

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Par   •  21 Octobre 2020  •  Cours  •  1 648 Mots (7 Pages)  •  732 Vues

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Chapitre 6: Le modèle britannique et son influence

Introduction:

Au XVIIIe siècle l’Europe est composée de plusieurs Royaumes. Ces derniers se traduisent par des monarchies qui peuvent être de deux types.

Nous trouvons majoritairement des Monarchies Absolues. Celles-ci renvoient au concept d’absolutisme qui est un régime politique dans lequel le Roi détient tous les pouvoirs. Ce type de régime a connu son apogée en France dans un système politique largement théorisé par Bossuet. L’autre type de Monarchie que l’on trouve en Europe est la Monarchie Limitée. Nous la nommerons aussi Monarchie représentative, Monarchie constitutionnelle, ou parlementaire. Une Monarchie Limitée est un régime politique dirigé par un monarque qui partage une partie de ses pouvoirs avec un Parlement. Comprenons que dans ces monarchies le pouvoir du Roi est limité par une constitution adoptée en concertation par le Roi et un Parlement. C’est durant le XVIIe-XVIIIe siècle que la Grande-Bretagne va connaître cette forme de monarchie. Ce système apparaît comme original dans une Europe où l‘ absolutisme règne, puisque seul le Royaume de Suède adopte aussi ce régime au XVIIIe.

Intégrant la représentativité dans le cadre d’une monarchie héréditaire, le modèle britannique va avoir une véritable influence sur le XVIIIe siècle, et notamment sur les Lumières, un important mouvement intellectuel qui prend essor dans la seconde moitié du XVIIe.

Problématique : Comment la monarchie limitée de la couronne britannique influence-t-elle la philosophie des Lumière ?

Penchons-nous sur la naissance de cette monarchie représentative anglaise avant d’analyser son influence sur l’Europe.

I) La naissance d’une monarchie représentative

Une monarchie absolue source de grandes tensions

A la tête de la Monarchie anglaise, nous trouvons la dynastie des Stuart. Les rois Jacques Ier (1603- 1625) et Charles Ier (1625-1649) sont des partisans de l’absolutisme.

Nous le remarquons notamment dans le discours de Whitehall (1610) puisque Jacques Ier y défend une monarchie absolue de droit divin. Les Rois sont « juges de tous leurs sujets » et ne peuvent gouverner accompagnés : « s’en mêler serait me diminuer ».

Ce pouvoir absolu est de droit divin puisque le pouvoir exercé par le monarque est une « sorte de pouvoir divin ».

Cette vision absolutiste est « humblement » dénoncée par un Parlement qui ne souhaite pas subir le pouvoir intégral du Roi. Pour ce Parlement, deux pouvoirs doivent être partagés.

Le premier est le pouvoir fiscal puisque les taxes doivent être décidées dans le cadre d’un « consentement collectif ».

Le deuxième pouvoir concerne l’aspect judiciaire puisque les « voies de droit » doivent justifier toute condamnation judiciaire.

Deux visions monarchiques s’opposent donc : une vision absolutiste des Stuart alors que le Parlement souhaite un partage des pouvoirs dans le cadre d’une monarchie limitée.

Cette dénonciation progressivement frontale du pouvoir absolu aboutit à une révolution en 1649.

Les deux camps de cette même divergence s’opposent. Afin d’arriver à imposer une monarchie limitée, le Parlement porte en accusation le successeur de Jacques Ier, Charles Ier.

Le Parlement dénonce un pouvoir illimité et tyrannique. Cette allusion renvoie notamment à l’arrêt de cinq parlementaires par le pouvoir royal en 1642 et la dissolution du Parlement par le Roi. Présent depuis le Moyen-Age, ce Parlement n’estime pas avoir de place suffisamment importante face à un Roi qui souhaite gouverner à la manière du Roi absolu.

Cette opposition aboutit à une guerre civile qui oppose deux armées :

- l’armée royale gouvernée par Charles Ier

- l’armée du Parlement gouvernée par Olivier Cromwell.

C’est cette armée du Parlement qui l’emporte et la décision est prise de décapiter Charles Ier. Une République voit alors le jour, mais devant l’instabilité permanente, elle se transforme en une dictature soumise à Cromwell. En 1660, devant l’instabilité chronique, les Anglais admettent le retour des Stuart à la suite de la mort de Cromwell (1658). Charles II, fils de de Charles Ier, s’installe au pouvoir et admet l’Habeas Corpus pour gouverner en paix avec le Parlement.

B) Vers une monarchie parlementaire

En 1679, Charles II, afin de restaurer une bonne entente entre le pouvoir royal et le Parlement, accepte l’Habeas Corpus. Cette loi permet de freiner la justice arbitraire du Roi.

En effet, signifiant « sois maître de ton corps », ce texte (qui est tiré d’une lointaine influence) vise à énoncer un droit fondamental : disposer d’une protection contre toute forme d’arrestation arbitraire. L’État Britannique souhaite ainsi énoncer un document qui « certifie les vraies causes » d’un emprisonnement dans le cadre d’une « procédure légale ».

Malgré cet assouplissement des relations entre le pouvoir royal et parlementaire, la succession de Charles II pose problème. Sans enfant, ce sera son frère Jacques II qui sera légitime pour le trône de Grande-Bretagne. C’est ce qui arrive en 1685. Roi Catholique dans un royaume à majorité anglicane, Jacques II est largement influencé par l’absolutisme français. Cet aspect religieux est central pour la deuxième révolution anglaise, la Glorieuse Révolution. Appliquant une politique favorisant les Catholiques, il arrête certains évêques anglicans qui s’opposent à cela. En réponse, les principaux personnages anglicans du Royaume se tournent vers le gendre de Jacques II pour lui proposer le trône.

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