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Le continent africain, un développement contrasté et une inégale intégration à la mondialisation

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Par   •  14 Janvier 2018  •  Dissertation  •  3 983 Mots (16 Pages)  •  1 686 Vues

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Le continent africain, un développement contrasté et une inégale intégration à la mondialisation

Epidémie d’Ebola, migrations clandestines, pauvreté, famine, … Alors que l’Afrique paraissait en voie d’émergence la géographe Sylvie Brunel se demande : L’Afrique est-elle bien partie ? Même si l’Afrique avec son 1.1 milliard d’habitants, soit 15% de la population mondiale, connaît la plus forte croissance économique de nos jours, elle rencontre de nombreux problèmes de développement. En effet, le processus d’intégration progressive à la mondialisation et la croissance ne sont pas toujours synonyme de développement ; c’est-à-dire qu’ils ne font pas toujours appel au processus par lequel un Etat ou un groupe d’Etats tend vers plus de richesse mais aussi vers des améliorations sociales en termes d’éducation, de culture et de santé. Selon l’économiste, François Perroux, pour qu’un développement soit avéré, les fruits de la croissance doivent profiter au plus grand nombre. Des pays du Maghreb à l’Afrique du Sud en passant par le Sahara et les PMA (Pays Moins Avancés), cette question de développement dans le cadre de la mondialisation est le principal défi posé aux Etats du continent. Pourtant, l’Afrique possède un fort potentiel de développement et de nombreux atouts ce qui expliquent que certains pays parviennent à s’insérer progressivement dans la mondialisation. Ainsi, nous pouvons étudier ces capacités de réaction, les adaptations et les dynamiques en œuvre pour comprendre les défis qui s’imposent à elle.

Nous verrons donc dans quelle mesure l’Afrique, à cause d’un retard considérable de développement, doit résoudre de nombreux défis pour poursuivre son intégration à la mondialisation et maintenir ses opportunités remarquables ainsi que son taux de croissance.

Le continent Africain connait un développement contrasté dû à l’émergence de certains Etats qui permettent, par conséquent, une poursuite de l’intégration de l’Afrique au sein de la mondialisation mais qui cependant n’outrepassent pas les défis majeurs de développement, obstacles à l’exploitation de son important potentiel.

Bien que l’Afrique soit un continent connu pour son retard de développement et son extrême pauvreté, elle est constituée d’Etats moteur à son intégration à la mondialisation et à son développement.

Tout d’abord, l’Afrique du Sud, première puissance continentale réalise à elle seule 25% du PIB africain. Membre des BRICS, il s’agit du seul pays africain réellement intégré à la mondialisation, dans la mesure où elle héberge les entreprises multinationales africaines. Johannesburg, sa capitale économique et également une des seules villes mondiales du continent, comporte la première place boursière. Comme toute puissance émergente, l’Afrique du Sud a une économie diversifiée et a connu une forte tertiarisation de celle-ci. Toutefois, elle conserve encore des caractéristiques de pays en développement : les produits bruts représentent 40% des exportations du pays, le taux de chômage est important, surtout le pays connaît de très fortes inégalités socio-spatiales. De plus, l’Afrique du Sud souhaite rayonner à l’échelle mondiale et revendique alors une place permanente au Conseil de sécurité de l’ONU.

D’autre part, les puissances émergentes du Maghreb, issues de la décolonisation sont dynamisées par leurs ressources et leurs liens persistants avec l’Union Européenne. Ils ont un IDH plus élevé que la moyenne du continent africain et une économie plus diversifiée que celle de l’Afrique subsaharienne. Leurs littoraux sont ouverts au commerce mondial ce qui leur permet de développer des infrastructures portuaires et touristiques. Considéré à l’échelle de l’Afrique comme des « pays riches », il n’en demeure pas moins les traits d’un mal-développement : déséquilibre des structures économiques, manque d’infrastructures, fortes inégalités socio-spatiales, … Aussi, les incertitudes politiques liées au printemps arabe rendent leur situation incertaine et pèse sur certaines activités vitales, comme le tourisme pour la Tunisie et l’Egypte.

Finalement, le Nigéria, moteur du golfe de Guinée et première économie d’Afrique de l’Ouest et du Centre, dispose de grandes entreprises et de banques grâce à l’exploitation du pétrole. Il s’agit du troisième producteur de films au monde (Nolywood) et sa diaspora est bien implantée dans le continent africain. Par ailleurs, son influence diplomatique et politique sur toute la région la pousse à aspirer à devenir une puissance émergente. En effet, lorsqu’il a été question d’une ouverture du Conseil de sécurité des Nations Unis, il s’est positionné comme l’Etat africain le plus puissant. Mais malgré sa prospérité économique, le Nigéria demeure au 142ème rang mondial pour son IDH de 0.448 et souffre d’un très mauvais développement

L’Afrique reste tout de même un continent comportant une majorité d’Etats peu ou pas développés et qui reste en marge de la mondialisation. Le continent africain ne représente qu’environ 3% des échanges mondiaux et son PIB est quasi équivalent au PUB de la métropole tokyoïte. Le poids de l’Afrique dans la production et les échanges de marchandises reste marginale. L’Afrique est à l’origine de 1% de la production mondiale pour 15% de la population planétaire. De plus 80% des exportations africaines concernent les matières premières, pour une part négligeable de services et de produits manufacturés. En effet, l’économie africaine demeure rentière et peu diversifiée. Le manque d’infrastructures routières ferroviaires et portuaires, le manque de performances technologiques et scientifiques notamment dans la distribution de l’électricité rend les coûts des marchandises toujours plus élevé tout en conservant un pourvoir d’achat très faible et ne permettant pas le développement des services et de la tertiarisation symbole d’une économie prospère et modernisée. La croissance continentale est donc fragile car dépendante du cours des prix agricoles ou ceux des matières premières sur les marchés mondiaux. De plus, l’Afrique souffre d’une fuite des capitaux provoquant de grosses difficultés de financement de l’activité économique. Pour éviter de déclarer des revenus et de payer les impôts et taxes liés, des sommes importantes sortent illégalement du continent vers les paradis fiscaux. Depuis 40 ans, on estime que 800 milliards de dollars auraient été transférés illégalement. Le caractère non déclarée ou illégale de l’économie reste donc très présente en Afrique. Ainsi l’économie informelle représenterais 72% des emplois en Afrique subsaharienne.

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