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Le choc moral de la Seconde Guerre mondiale

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Par   •  9 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  1 299 Mots (6 Pages)  •  1 061 Vues

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RIVIERE

Raphaël

TG2

Devoir d’Histoire

Le choc moral de la Seconde Guerre mondiale

        L’explosion des bombes atomiques à Hiroshima et Nagasaki le 6 et 9 août 1945 met fin à la Seconde Guerre mondiale. Ce moment d’histoire, qualifié de guerre d’anéantissement, repose sur la violence et le traumatisme des individus. Il s’agit d’un éditorial rédigé par Albert Camus, résistant, grand romancier et essayiste du XXe siècle pour le journal Combat publié le 8 août 1945, deux jours après l’explosion de la bombe atomique à Nagasaki dans lequel l’auteur témoigne de l’impact de l’usage de la bombe atomique. Combat, anciennement considéré comme un journal clandestin lié à la Résistance durant l’occupation allemande jusqu’en août 1944 devient quotidien. On peut donc se demander comment cet éditorial témoigne du traumatisme qu’ont pu subir les populations dû à la Seconde guerre mondiale ? Nous verrons, dans une première partie, comment Camus révèle le choc, le traumatisme moral des populations, et ensuite dans une seconde partie nous analyserons les moyens proposés par Camus dans le défi de la construction de la paix.

        Tout d’abord, ce document présente le choc subi par les populations. Dans cet éditorial, Camus exprime donc son avis à propos de l’impact créé par la bombe atomique survenue à Hiroshima le 6 août 1945 comme le montre l’adverbe de temps «depuis hier» et le groupe nominal «bombe atomique». On peut donc comprendre que la population européenne ne découvre l’information de l’explosion que le lendemain de celle-ci, c’est-à-dire le 7 août 1945. Les citations «n’importe quelle ville… peut être rasée par une bombe de la grosseur d’un ballon de football» et «destruction d’Hiroshima» font référence à un nouveau drame causé par les puissances, ici Harry Truman, président américain a ordonné l’explosion de la bombe dans la ville japonaise pour permettre de mettre fin à un conflit qui s’allonge longuement (la guerre se termine en mai 45 cependant elle se poursuit toujours outre Atlantique) ce qui montre la banalisation de la destruction de toute vie humaine comme le montre l’expression « la plus formidable rage de destruction dont l’homme ait fait preuve...», principale caractéristique de la Seconde guerre mondiale qui va montrer par la suite l’indignation de l’auteur. Ce choc, ce traumatisme est accentué par de nombreux termes renvoyant à l’anéantissement de la vie humaine tels que «monde torturé» qui font référence aux régimes totalitaires fasciste et nazi ayant comme chefs Mussolini et Hitler, le terme «suicide collectif» qui renvoie aux génocides juif et tzigane. Environ six millions de juifs sont morts durant la Seconde guerre mondiale dont près d’un million sont morts dans le camp d’Auschwitz-Birkenau. Camus évoque notamment les civils morts par balle, aux nombreux bombardements ayant rasé des villes comme celle du Havre, les chambres gaz c’est-à-dire tous les moyens cruels pour détruire la vie de l’Homme. De plus, les termes «angoisse nouvelle» «on offre… à l’humanité sa dernière chance» et le paroxysme «son dernier degré de sauvagerie» soulignent le choc, les séquelles qu’ont causées l’affreuse Seconde guerre mondiale qui a fait plus de 50 millions de morts dont plus de la moitié seraient des civils. Ce champ lexical d’un cruel traumatisme souligné par Camus représente parfaitement le malheur vécu par les populations qui pensaient qu’elle ne s’en remettraient jamais  «angoisse nouvelle».

        Ensuite, l’explosion de la bombe atomique est une innovation contestable selon Camus qui va à l’encontre de ses principes de construction de la paix. En effet, les populations se sont à peine relevées de la fin de la guerre avec l’Allemagne et découvrent l’existence d’une innovation destructrice selon Camus qui le scandalise particulièrement. En effet, la première phrase du texte est pour l’auteur pathétique et pitoyable «le monde est ce qu’il est, c’est à dire peu de choses». On peut déjà comprendre que l’auteur va contester l’utilisation de la bombe qui a pour but d’en finir avec un conflit qui s’éternise: l’Allemagne a capitulé le 8 mai 1945 mais le Japon continue la guerre contre les États-Unis. Camus conteste cette utilisation avec beaucoup d’ironie «formidable concert» «dissertations élégantes». On comprend que cette utilisation ravie les médias puisqu’elle met fin à la guerre qui semblait interminable. Camus, révolté, critique cette utilisation qui va à l’encontre d’une innovation favorable à la société car l’homme est capable de se détruire tout seul comme le montre la phrase employé par l’auteur «le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques». L’éditorialiste insiste sur l’écart existant entre la destruction de l’Homme et les avancées scientifiques censées rendre le monde «meilleur». Cet écart flagrant pour Camus est souligné à travers les expressions «en attendant» «quelque indécence à célébrer ainsi une découverte», il critique donc la presse qui félicite l’intervention américaine. Selon lui, cette avancée scientifique qui nuit à l’Homme est loin de permettre sur le long terme le maintien de la paix qui est d’ailleurs à peine naissante avec la création de l’ONU en juin 1945 «on offre… à l’humanité sa dernière chance». Ces indignations de Camus s’avèrent donc véritables puisque deux ans plus tard, le monde sera plongé dans une atmosphère bipolaire avec la guerre froide qui mènera notamment à la crise de Cuba en 1962 où les puissances soviétique et américaine frôleront l’utilisation de la bombe atomique.

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