L´affaire Dreyfus
Étude de cas : L´affaire Dreyfus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ryuka Kaminari • 17 Décembre 2017 • Étude de cas • 998 Mots (4 Pages) • 796 Vues
Depuis le milieu du XIXe siècle, la France poursuit sa marche vers la démocratie. En 1848, le suffrage universel masculin est établi. L’enracinement de la République s’accompagne d’un progrès de la liberté d’expression, garantie par la loi de juillet 1881. En 1881, la liberté de la presse devient une réalité et permet le développement de la presse écrite. L’opinion publique devient alors un acteur majeur de la vie politique.
Les médias, et surtout la presse d'opinion, sont désormais les relais de l'opinion publique qui se développe mais ils l'influencent aussi en retour. Les médias qui se développent (journaux, radio, télévision, cinéma...) informent toujours plus précisément le citoyen et l’aident à se forger une opinion, mais ils peuvent aussi influencer l’opinion publique et déclencher des crises politiques. Il n'existe pas de définition précise de la notion de « crise politique ». On peut considérer qu'elle s'applique à des moments clés de l'histoire au cours desquels la France a rencontré soit des situations critiques frappant tous ses citoyens, soit des moments pendants lesquels une partie des Français s'est opposée violemment à une autre, soit encore des périodes où le pays était difficilement gouvernable. En plein contexte antisémite, la condamnation de Dreyfus pour trahison se transforme en véritable crise politique suite à la révélation de "l'affaire" par la presse. Les médias prennent position et l'opinion publique se divise en deux. Dans cette époque tous les gouvernements ont cherché à contrôler l’opinion et les médias lors des crises politiques notamment lors de l’Affaire Dreyfus, du 6 Février 1934, de Mai 1968. Nous nous demanderons alors quel rôle l’opinion publique et les médias ont joué dans l’affaire Dreyfus. Nous verrons dans un premier temps le poids conséquent des médias dans l’affaire, puis nous montrerons la division de l’opinion publique durant l’affaire Dreyfus.
L’affaire Dreyfus est médiatisée le 1er novembre 1894 par le journal d’extrême droite antisémite Libre Parole. L’officier, le lieutenant juif Dreyfus est accusé de trahison pour avoir espionné la France au profit de l'Allemagne. Le général Auguste Mercier, ministre de la guerre, fournit aux juges des preuves incomplètes et fausses afin de prouver la culpabilité de Dreyfus. Il est condamné au bagne à perpétuité en décembre 1894. Il est arrêté, dégradé publiquement puis déporté dans l’île du Diable au large de la Guyane. Dreyfus devient alors la cible des médias qui croient en sa culpabilité à l'unanimité. Peu de personnes remettent alors en cause son accusation. Les articles antisémites se multiplient par les journaux d'extrême droite tels que la Dépêche du Midi, l’Intransigeant, le Petit Journal, La Croix ou encore l'Écho de Paris. Mais de grandes figures s’allieront à ces idées antisémites. Charles Maurras fondateur du parti d'extrême droite l’Action française, Edouard Drumont, détenant le journal La Libre Parole et fondera d’ailleurs la ligue antisémite de France. Enfin Maurice Barrès écrivain et homme politique s’alliera aux “dreyfusards”.
L’affaire connaît un retournement de situation en 1896 lorsque le colonel Picquart prouve l'innocence en démontrant que le réel coupable est le commandant Esterhazy. La culpabilité de Dreyfus est alors est remise en cause. De là, l’affaire prend l’aspect d’un feuilleton à rebondissement. Mais un élément va accentuer la division de l’opinion publique. En 1898, Émile Zola publie dans le journal l’Aurore l’article “j’accuse” édité à plus de 200 000 exemplaires. Cet article est une lettre ouverte faite au président Félix Faure, dans laquelle celui ci dénonce violemment la condamnation sans preuve du lieutenant Dreyfus. Cet article qui fera scandale est un déclic dans l’opinion publique. Mais Zola ne sera pas le seul auteur à soutenir Dreyfus. A la tête de l’Aurore, Clemenceau, journaliste mais aussi politique, montrera son soutien. Mais également Jean Jaurès, fondateur de la SFIO et du journal l’Humanité se placera aux côtés des “dreyfusards”.
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