La première guerre mondiale
Cours : La première guerre mondiale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar carla456 • 29 Décembre 2018 • Cours • 6 057 Mots (25 Pages) • 471 Vues
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La guerre au XX° siècle.
Introduction :
Le mot guerre vient du francique (langue germanique) werra qui pourrait provenir d’un cri lancé lors des combats. Ce terme remplace au XIII° siècle le terme latin de bellum (les Grecs employaient le mot polemos).
La définition est beaucoup plus difficile à déterminer. Dans cette démarche, il n’est pris en compte que les conflits menés dans un cadre étatique :
elle est toujours une forme de violence méthodique et/ou organisée,
elle est un conflit mené au nom de l’ensemble, qui vise à affirmer ou à étendre son pouvoir,
elle est un facteur de cohésion sociale du groupe,
elle est une période spéciale, limitée dans le temps et l’espace et soumise à des règles particulières,
elle fait toujours des victimes en nombre.
La guerre a toujours des conséquences politico-diplomatiques, socio-psychologiques, économiques, scientifiques et environnementales.
Elle prend des formes diverses : guerre impérialiste ou nationaliste (y compris coloniale), guerre socio-économique, guerre psychologique (intoxication, propagande …), guerre civile, guerre d’indépendance …
Ces différents aspects peuvent se conjuguer dans une même guerre. Lorsque la guerre est déclenchée, elle est soumise à trois niveaux de décisions :
Politique (discours, propagande, acceptation de la stratégie …)
Stratégique (organisation des forces, efforts de guerre …)
Tactique (gestion des combats).
1 La Grande Guerre : l’expérience combattante dans une guerre totale.
1-1 aux origines du premier conflit mondial.
Les causes territoriales en et hors d’Europe ont joué un rôle primordial dans le déclanchement de la guerre. La plus connue, en France, est la perte des provinces d’Alsace et de Lorraine, à la suite de la défaite de 1870 contre les Prussiens. Les Français vont cultiver un esprit « revanchiste » qui servit la propagande durant tout le conflit (cf. école). Mais l’Alsace-Lorraine n’était pas la seule région contestée en Europe.
Les Balkans, région dans laquelle l’Empire Ottoman perdit sa plus grande influence, tout au long du XIX° siècle, étaient secoués par de nouvelles tensions : les visées de l’Empire Austro-Hongrois (pangermanisme), celle de l’Empire Russe (panslavisme) et des peuples qui souhaitaient demeurer indépendants (Grèce, Bulgarie, Roumanie, Bosnie …) cf. Guerres Balkaniques 1908 et 1912. Les Britanniques et secondairement les Français jouaient la carte de l’affaiblissement des Ottomans dans tout le Proche-Orient (cf. Egypte et Canal de Suez)
Ces disputes prennent racine dans la division de l’Europe après la chute de Napoléon, en 1815 (Traité de Vienne) et de l’affirmation du concept d’Etat-Nation, tout au long du XIX° siècle. L’Europe peut être vue comme un continent instable dans lequel s’accumule et s’envenime des revendications territoriales
Les querelles coloniales sont incessantes du milieu du XIX° siècle à 1914. Leur intensité est en continuelle augmentation et les campagnes de presse nationales mobilisent les populations autour des héros coloniaux et des traîtrises fomentées par les autres puissances. L’exemple des crises marocaines (1905-1908) entre la France et l’Allemagne sont symptomatiques de cette situation.
Le marché économique est devenu un espace d’affrontements. Les marchés boursiers nationaux sont soumis à des attaques fréquentes. La presse répercute et amplifie ces crises en leur donnant des accents très nationalistes.
L’arrivée tardive des Allemands dans la course coloniale n’a fait qu’accroître les rivalités.
Les causes diplomatiques : Dans une situation où les tensions entre Etats se multiplient, les alliances vont jouer un rôle important dans la protection individuelle de chacun et dans la menace émise contre son ennemi désigné. Ces accords garantissent à la fois une collaboration pacifique et une aide en cas de guerre impliquant un partenaire.
En 1914 Triple Entente Triple Alliance ou Triplice
France Empire Allemand
Royaume-Uni Empire Austro-Hongrois
Empire Russe Italie (sans obligation d’entrer en guerre)
A ces deux groupes, il faut ajouter des rapprochements diplomatiques qui vont peser dans les décisions d’entrer en guerre : la Serbie est protégé par les Russes et a des liens avec la France (son roi Michel a fait ses études à Saint-Cyr), la Grèce et la Belgique sont protégées par le Royaume-Uni et secondairement par la France, l’Empire Ottoman a des liens très étroits avec l’Empire Allemand.
La course à l’armement : elle peut être vue comme la continuité du système d’alliance et le prolongement des idées nationalistes qui mobilisent les opinions publiques (chansons, école, gloire des militaires passés). A l’exception du Royaume-Uni (1ère armée du monde fin XIX° s.), tous les pays européens renforcent leur service militaire (régiments, périodes d’instruction, enrôlement dans les colonies …) Les équipements évoluent, mais de manière très inégale en fonction des pays. La France, misant sur une attaque massive de front (Plan 17 ou Joffre) et l’encerclement des Allemands avec l’allié russe, met en avant son artillerie de campagne (canon de 75) et sa cavalerie (qui fut fauchée en masse dans les premières semaines de la guerre). L’Allemagne, dont le Kaiser Guillaume II est très attiré par tous les aspects de l’Armée, se dote d’une marine importante (cuirassiers et U-boot) et d’un armement de campagne de qualité (uniformes, mitrailleuse, artillerie de siège …). Les budgets nationaux sont largement influencés par ces choix militaires.
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