La périodisation en histoire
Mémoire : La périodisation en histoire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MoiiiiiiiiiiAZ • 15 Septembre 2022 • Mémoire • 1 640 Mots (7 Pages) • 564 Vues
Introduction au programme : La périodisation en histoire
Document d’accroche : les récentistes, ou l’enjeu géopolitique de la chronologie….
L’histoire est, étymologiquement parlant, « l’enquête » (Hérodote), l’étude des sociétés passées et de leurs évolutions. Le temps constitue donc un cadre essentiel de la réflexion des historiens. Mais cette réflexion a suscité de différentes réponses en fonction des lieux et des époques.
En 2014, le grand historien médiéviste Jacques le Goff posait ainsi la question de l’opportunité de « découper l’histoire en tranches »., et s’interrogeait donc sur la façon dont les historiens organisent le passé en strates temporelles, et plus précisément de l’histoire de la périodisation dans les différentes civilisations. En France, l’histoire telle qu’elle est enseignée est en effet découpée en quatre grandes périodes : l’Antiquité, le Moyen Âge, l’Epoque moderne et l’Epoque contemporaine. Ce découpage n’est pas neutre : il est né d’un rapport particulier à notre passé, ainsi que de choix consistant à mettre certains événements en valeur. Mais chaque société construit son propre rapport au passé et au temps en fonction de la façon dont elle se pense elle-même.
Il s’agit donc de réfléchir aux enjeux de la périodisation historique.
Pour cela, on verra d’abord que la périodisation est en réalité une notion relative, qui répond à différents enjeux.
I. La périodisation : une notion relative….
- Une construction progressive
Pour déterminer les périodes dites canoniques citées en introduction, les historiens se sont appuyés sur plusieurs critères, politiques, économiques, sociaux. L’objectif était de découper des périodes qui aient un sens et identifient des ensembles relativement cohérents. Ces périodes sont donc le fruit de compromis.
C’est dès le XVIe s. que se développe l’usage de diviser le temps historique en grandes périodes, pour structurer davantage les études des érudits humanistes. Progressivement, ce découpage se précise et en Europe, la périodisation conventionnelle a été fixée au XIXe s. A l’époque, l’histoire devient une discipline universitaire faisant partie des sciences humaines, et les historiens définissent alors des critères scientifiques pour réaliser leurs études.
Aujourd’hui pourtant, certains historiens, en s’appuyant sur de nouvelles recherches, imaginent de nouvelles périodes qui s’intercaleraient entre les périodes traditionnelles, comme « l’Antiquité tardive » entre le IIIe et le VIe s., ou la Renaissance entre le XVe et le XVIe s.
- D’autres manières de découper l’histoire
Il existe cependant d’autres manières de découper l’histoire :
- selon des critères géographiques : Les études et l’enseignement de l’histoire en France et en Europe restent malgré tout en grande partie européocentrés : la vision des événements est analysée exclusivement sous l’angle des évolutions en Europe. Mais les périodisations diffèrent selon les régions du monde.
Exemple : Comparaison de plusieurs frises chronologiques
Quel type de périodisation a choisi la Chine pour son histoire jusqu’au XXe ?
La Chine a choisi une chronologie basée sur les dynasties impériales jusqu’au XXe siècle.
Calculez la durée de la Chine impériale.
La Chine impériale a durée 2132 années.
D’après vos connaissances, comment expliquer l’existence de deux périodes médiévales au Royaume Uni ?
Quel choix les Britanniques ont-ils fait pour leur périodisation après le Moyen Âge ?
Les Britanniques ont choisi après le Moyen Âge, une Grande période appelé « Temps Modernes » divisé en 8 « sous période ».
- selon des critères « numériques » : le découpage en période, qui reste malgré tout assez vague, n’est pas l’unique manière de découper le temps. Plusieurs autres expressions sont utilisées :
- En fonction d’un découpage décimal : Millénaire (période de 1.000 ans), siècle (100 ans), décennie (10 ans). Mais ce découpage artificiel correspond rarement au temps des historiens, qui l’utilisent souvent de manière plus souple. Ainsi, les périodes du « siècle de Périclès » ou du « siècle de Louis XIV » (Voltaire) n’ont pas forcément duré 100 ans.
- En fonction de critères de cohérence : on peut alors utiliser les termes « ère, âge, époque » et ceux-ci n’auront pas de limitation numérique particulière ; les limites sont floues et sont délimitées par des caractéristiques particulières. Par exemple, « La Belle Epoque », « l’ère industrielle »….
- La question des ruptures et des continuités
Evoquer ce découpage en époque nécessite donc de s’interroger sur la manière de choisir l’événement qui fait basculer de l’une à l’autre. Chaque période est en effet délimitée par des dates considérées par les historiens comme symboliques de ruptures historiques majeures. On peut donc s’interroger sur la pertinence des découpages selon le thème considéré.
Selon Marc Bloch, une périodisation unique est-elle possible ? souhaitable ? Pourquoi ?
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La périodisation est donc l’une des phases essentielles du travail d’interprétation de l’historien. Elle permet ainsi de penser la dialectique entre continuité et rupture. Périodiser, c’est donc identifier des ruptures, dater des changements. Dans cette perspective, le découpage périodique comprend toujours une part d’arbitraire et peut être soumis à discussion.
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