La conquête de Tombouctou

MATHIEU                                                                         TOMBOUCTOU                                                                                      Khôlle n°1

Manon

KH

                « Revenu de mon enthousiasme, je trouvais que le spectacle que j'avais sous les yeux ne répondait pas à mon attente ; je m'étais fait de la grandeur et de la richesse de cette ville une toute autre idée : elle n'offre, au premier aspect, qu'un amas de maisons en terre, mal construites... », disait René Caillé premier explorateur français de Tombouctou dans son Journal de voyage a Tombouctou publié en 1830.

Cette citation insiste sur l'existence du mythe de Tombouctou et des fantasmes autour de cette ville qui, tout comme les mythes coloniaux ne s'avèrent pas souvent véridiques.

        Tombouctou se situe tout d'abord sur les rives du fleuve Niger, dans le Soudan français ( actuel Mali) fondé en 1890 et faisant ultérieurement partie de l'AOF.

Après la colonisation du Maghreb, les troupes françaises se dirigent progressivement vers l'Afrique Noire, et ne cessent d'étendre l'empire colonial français. Néanmoins, en vue de la description faite par René Caillé, il apparaît légitime de se demander la nature des enjeux et des motivations de la colonisation française à Tombouctou, ne semblant alors présenter aucun intérêt particulier.

        En effet, l'étude du déroulement de la conquête et de ses modalités met à jour la difficulté de celle-ci, qui fut malgré ce nécessaire Tombouctou constituant en réalité un passage obligé. La situation et le rôle de Tombouctou une fois la conquête achevée ne peuvent au demeurant que confirmer ces dires.

                La conquête de Tombouctou s'inscrit plus largement dans la conquête du Soudan. Concernant les modalités de la conquête, les troupes coloniales étaient composées d’officiers et de sous-officiers français et de quelques hommes de troupes encadrant des tirailleurs africains en majeure partie recrutés dans le Soudan Français. Tombouctou fut investie par voie fluviale via le Niger en partant de Ségou par près de 400 pirogues sous le commandement du colonel Bonnier ; mais aussi par voie terrestre sous les ordres du commandant et futur Maréchal Joffre.

La conquête de cette cité dite « insaisissable », dans laquelle il était presque impossible de rentrer pour les étrangers fut effectivement périlleuse. Les troupes françaises rencontrèrent des résistances violentes comme le massacre de la colonne Eugène Bonnier  en 1892 par les Touaregs Ouelleminden et Igdalen. Les conflits avec les indigènes furent nombreux lors de l'acquisition du Soudan avec la révolte des Toucouleurs menés par El Hadj Omar puis par son fils Ahmadou ou encore celle de Samori. Des épisodes similaires sont également notables dans d'autres régions comme lors de l'expédition française au Tchad motivée par la rebellion du chef Rabah. L'expédition de Voulet fut particulièrement difficile à cause des guerres nombreuses et du comportement de Voulet se prenant désormais pour un chef noir « Je ne suis plus français, je suis un chef noir ». Voici selon le gouvernement français une illustration de ce que l'on appelait « la folie des tropiques ». Les Français prirent finalement le contrôle de la ville de Tombouctou en 1894 mais les escarmouches se multiplièrent pendant plusieurs années avant la pacification définitive de la région en 1903 après la soumission des Touaregs.

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