L’Historien et les mémoires de la 2nd Guerre Mondiale en France.
Dissertation : L’Historien et les mémoires de la 2nd Guerre Mondiale en France.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Paul Valente • 11 Mars 2018 • Dissertation • 4 351 Mots (18 Pages) • 612 Vues
L’Historien et les mémoires de la 2nd Guerre Mondiale en France.
Le « film Nuit et Brouillard » d’Alain Resnais est censuré en 1956 car on voit un gendarme français qui a collaboré avec le régime nazi en gardant le camp d’internement de Pithiviers. Lors d’une scène du film, le visage et le kapi de cet officier est masqué. Le sujet nous invite donc à étudier l’évolution des mémoires depuis 1945. Les mémoires sont des souvenirs subjectifs, fondés sur la sélection, l’affection et l’oubli. Elles sont individuelles, collectifs, ou officielles et en constante évolution. L’historien, au contraire, a une approche savante, scientifique du passé. Il est objectif et a une volonté de comprendre en cherchant la vérité. En effet, durant ces « années noires », les Français se sont divisés et le gouvernement de Vichy a collaboré avec l’occupant, allant jusqu’à participer au génocide juifs. A partir de 1944, pour rétablir l’unité de la population, les gouvernements diffusent une mémoire résistancialiste. Cependant, à partir des années 1970, les victimes de la guerre se mobilisent pour faire reconnaître leurs souffrances et juger les coupables. Les Français vont enfin faire face à leur passé. Les historiens, qui ont joué un rôle majeur dans cette prise de conscience, réaffirment au passage leur liberté d’action et de recherche. Ces représentations du passé sont devenues pour l’historien un objet d’étude. « Comment les mémoires de la 2nd GM ont-elles évoluées depuis 1945 ? Quel fut le travail de l’historien face à ces mémoires plurielles et passionnelles ? ». Nous verrons que, de 1945 aux années 1960, certains faits furent oubliés pour restaurer le pays, l’historien fait face à une mémoire patriotique de la guerre. (Épuration, unité nationale, France résistante, oubli victimes…). Dans un second temps, le réveil des mémoires de 1970 à nos jours. L’historien face à un nouveau regard porté sur l’occupation. (vision différente, mémoire de la shoah, apaisement…)
Après la 1ère GM, les français ont pu célébrer la victoire des poilus. Après 1945, ce n’est pas le cas, la France sort meurtri et divisé de la 2nd GM. Les français ont eu peur, froid, faim… Le bilan est lourd, plus de 600 000 français tués et 2 millions de personnes exportés en Allemagne. Le gouvernement français dirigé par Pétain a collaboré avec le régime Nazi (Hitler), d’autres français ont combattu pour la France avec De Gaulle durant « ces années noirs ». Dès la libération, une Epuration Sauvage se met en place. En 1944, il y a plus de 10000 exécutions brutales, illégales sur des citoyens qui auraient collaborées avec L’Allemagne. Les femmes sont tondues sur une place devant de nombreux passants car elles ont des relations avec des soldats Allemands. Ce sont des scènes très violentes, humiliantes. Par la suite De Gaulle met en place l’Epuration Légal pour calmer les résistants. Les tribunaux français ont jugés environ 125 000 personnes et 75 % d’entre eux ont été condamnées. Par exemple le Maréchal Pétain condamné à perpétuité en 1945 ou Laval exécuté.
Cette phase d’épuration est très courte, beaucoup de gens n’assument pas la collaboration d’une partie de leur pays et préfère ne plus faire référence au Régime de Vichy. Pour cela, la France doit sembler unie et faire oublier cette collaboration avec le régime Nazi pour s’imposer et s’alliés aux camps des victorieux. Il y a un retour à l’unité National, c’est ce qu’on appelle le Syndrome de Vichy, expression inventé par Henri Rousso en 1987. Cette volonté de réconciliation national, reconstruction du pays est mise en place grâce aux Lois d’Amnistie (1947-51-53). Ceci n’empêche pas de nombreux conflits mémoriels. Par exemple, après la mort de Pétain en 1951, l’association pour défendre sa mémoire demande la révision de son procès en plus d’un transfert de ses cendres à Doumon.
Un « mythe résistancialiste », tel que l’historien Henry Rousso l’a décrit dans son ouvrage de 1987, Le syndrome de Vichy, est alimenté à la fois par les gaullistes et les communistes. Ces deux partis politiques opposés présentent à la population un discours résistencialiste. La mémoire gaulliste privilégie la dimension militaire et bien sûr le rôle prépondérant du général de Gaulle. De leur côté, les communistes affirment être « les parti des 75 000 fusillés », chiffre totalement faux selon les historiens. Ils cherchent à faire oublier l’entrée tardive du PCF en résistance après l’attaque d’Hitler en URSS en 1941.
Charles De Gaulle décrit la « France comme tout entière », il créer alors de nombreux lieux de mémoires officiels avec le Mont Valérien (fort ou les nazis ont tué des résistants francais). De nombreux établissements publics, rues, ou stations de métro comme « Guy Môquet » à Paris sont renommés d’après les héros de la Résistance. Plus d’une vingtaine de musées sont construits entre 1960 et 1969, tous consacrés à la France combattante. Il y a aussi la cérémonie, pour le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon. Robert Aron avec l’Histoire de Vichy, présente la « thèse du glaive et du bouclier ». Grace à son livre il veut réhabiliter le régime de Vichy en disant que Pétain en collaborant avec l’Allemagne aurait protégé la population et préparé la libération du pays par la France Libre et les Alliés. Pétain aurait joué un double jeu pour défendre, protéger le territoire de la France, laissant Charles De Gaulle attaquer l’ennemi. En 1956, le « film Nuit et Brouillard » d’Alain Resnais est censuré. Cette censure impose de masquer le visage et surtout le képi (chapeau) d’un officier français gardant le camp de Pithiviers. On peut apercevoir que le mot juif n’est prononcé qu’une seul fois dans le film.
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