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L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France

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Par   •  17 Octobre 2018  •  Cours  •  1 656 Mots (7 Pages)  •  605 Vues

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Chapitre 1 : L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France

I-1945-1960's, la mémoire officielle s'impose aux historiens

A-Une mémoire « désunie » en 1945

O.Wieviorka écrit « La mémoire désunie » en 2010. Il est le premier à expliquer différents groupes de mémoires dès 1945 et à se demander laquelle choisir (expérience différente pour chacun).

Dès le 11 novembre 1945, on met en place une mémoire officielle. On veut se souvenir de ceux qui ont combattu pour la France à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Les victimes de l'extermination sont minorées, certaines mémoires (telles que celle des victimes civils ou des collaborateurs) sont oubliées.

A.Wieviorka travaille sur la mémoire du génocide « Grand Silence ». Il en ressort plusieurs raisons :

-La première étant que les résistants politiques très connus entraînent une médiatisation plus importante.

-La seconde s'explique par le fait que les juifs parlent peu de ce qui leur est arrivé, par culpabilité d'avoir survécu alors que d'autres sont morts et par peur des moqueries.

Le gouvernement provisoire français veut apaiser et unifier le pays en construisant une mémoire collective.

B-Une mémoire officielle dominée par le « résistancialisme ».

La libération de la France commence à l'été 1944 et s'achève à l'hiver 44/45. Le règlement de compte au sein du pays est appelé « épuration », il en existe 2 types :

-épuration spontanée (vengeance) est sauvage (pendaison, fusille (10 000 morts environ), roué de coups, tonte des femmes soupçonnées et forcées à se promener à la vue de tous). Cela ne durera pas.

-épuration légale prend le relais : les tribunaux sont chargés de juger pour fait de collaboration. Notamment les officiels du GVT de Vichy (ex : Pétain, condamné à mort finalement sursis et Laval condamné à mort).

Cependant, il y aura peu de vrais condamnés (peine légère). En effet, il y a un besoin de reconstituer une administration et les préfets etc gardent leurs postes => clémence.

*Naissance d'une mémoire officielle.

GPRF se rend compte qu'il faut réunir et unifier les français.  En effet, une mémoire désunie pourrait entraîner une guerre civile et le pays doit être reconstruit suite aux énormes dégâts laissés par la guerre.

=> Réconciliation nationale.

Enfin, la situation internationale est tendue et la France veut faire partie des vainqueurs.

En août 1944, la volonté de mémoire officielle est exprimée. Illustrée le 25/08/1944, lors de la libération de Paris, De Gaulle fait un discours. « Paris libéré par lui-même, Paris libéré par les français » : on cherche à dire que la France dans sa globalité a combattu l'Allemagne Nazie et que tout les français sans exception souhaitaient la fin du nazisme. On veut donner l'image d'une France entièrement résistante => résistancialisme (terme inventé par H.Rousso « Le syndrome de Vichy).

De Gaulle fait un arrêté qui dit que Vichy était un régime « nul et non avenu » → Vichy n'était pas la France.

La grâce de Pétain s'explique par son grand âge et aussi par la peur d'une trop grande médiatisation, qu'il devienne un symbole. Il y aura 800 condamnés à mort au total.

En 1946, De Gaulle quitte le GVT et met en place la IV république.

Le résistancialisme perdure et est amplifié : des lois d'amnistie sont votées.

En 1958, De Gaulle reprend le pouvoir (Véme république) et met en place une politique de renforcement du rôle de la résistance (et donc du sien).

En 1964, les cendres de J.Moulin entrent au Panthéon avec un discours de Malraux (voir doc 1p25) qui fera de la France une incarnation même de la résistance. L'histoire devient un outil politique puisqu'en légitimant la résistance on légitime De Gaulle.

*oubli des autres mémoires

La mémoire des rescapés de l'extermination et de la Shoah ne sont pas distingués → pas de spécificité reconnue. Si bien qu'en 1954, on met en place une journée de la déportation englobant toutes les sortes de déportation sans aucune distinction excepté pour les résistants.

La propagande participe : les médias, les arts, le cinéma...

Malgré tout, il n'existe pas 1 résistancialisme mais deux :

-le gaulliste est le plus importante

-le communiste (on résisté tardivement puisque jusqu'en 41, ils ont accepté l'occupation jusqu'au pacte rompu entre Staline et Hitler), ils auront un rôle majeur (tract etc) donc à la fin de la guerre, ils veulent être considérés comme parti le plus martyr car ils ont le plus résisté.

=> Le gaulliste domine largement.

  1. Le rôle difficile de l'histoire.

*La mémoire, objet d'étude ?

Il faut du recul et un contexte apaisé : trop tôt, impossibilité d'utiliser la mémoire comme objet d'étude.

*La mémoire, source ?

Jusqu'aux années 60, la mémoire est limitée à cause de la censure et des lois d'amnisties. En 1963, procès essentiel, les « malgré nous », une division SS de soldats français enrôlés dans l'armée allemande car vivant en Alsace-Lorraine. En juin 45, ils doivent aller en Normandie et en « profitent » pour s'arrêter à Tulle et à Oradour-sur-glane et tue des milliers de gens. Les maires alsaciens s'opposent au procès → grâciés.

Jusqu'en 1970's, il y a peu de travaux d'historiens sur la guerre, on en garde une vision idyllique.

Par exemple dans « nuit et brouillard » d'Alain Resnais, on a une vision déformée de la déportation, le mot juif n'est prononcé qu'une seule fois et on ne différencie pas extermination et concentration. Le réalisateur est victime de la censure.

Exemple : plan sur camp concentration surveillé par gendarme français → on met une bande noire cachant le képi distinctif.

De plus, les travaux des pseudos-historiens déforme l'histoire et la mémoire.

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