L'historien et les mémoires de la 2nde guerre mondiale en France
Cours : L'historien et les mémoires de la 2nde guerre mondiale en France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yafa.m • 11 Novembre 2019 • Cours • 1 808 Mots (8 Pages) • 451 Vues
THEME 1 : LE RAPPORT DES SOCIETES A LEUR PASSEE
Chapitre 1 : L’historien et les mémoires de la 2nde guerre mondiale en France
Dans un premier temps, on introduit le sujet (introduction),
Définir les 2 termes, qui sont en opposition :
- la mémoire c’est ce qu’on retient du passé, pas toujours ce qui a été vécu. La mémoire est vivante, on ne se souvient pas de tout (des oublis), mémoire subjective (chacun à sa vision), mémoire objective (faut pas que les émotions prennent le dessus) mémoire officiel (Gouvernement peut imposer une vision du passé à une population qui est manipulé par la propagande)
- L’histoire c’est la connaissance résonnée du passé, dit de manière objective. L’historien s’appuie sur des documents, qu’il critique, il hiérarchise les faits, il les interprète sans être touché (pas d’émotions). PAS DE JUGEMENT MORALE. Il n’y a pas d’oubli.
Qu’ont retenu les français de la 2nde guerre mondiale ? Pourquoi ? Comment les mémoires de la 2nde guerre mondiale ont été instrumentalisées/utiliser/manipuler ?
I – La mémoire à vif : punir (de 45 à 50)
Quel souvenir de la 2nde GM juste après ? Est-ce que le gouvernement français répond aux attentes des français ?
- L’épuration sauvage
Epuration : le fait de juger et de punir les collaborations.
Lors de la libération de la France en 1944, il n’y avait pas de police ni de justice.
Le gouvernement de la république (GPBF) doit les (institutions policières) reconstruire mais en attendant les Français se font justice eux-mêmes.
2 moyennes :
- exécutions (environ 10 000)
- Attaques des miliciens
- Humiliation des femmes ayant collaboré/couché avec des allemands (collaborations horizontales)
- Epuration légale
- Les collaborations sont jugées par le gouvernement avec des procès.
En 1944, mise en place d’une haute cour de justice.
300 000 enquêtes mais peu de condamnation.
800 peines de morts
50 000 personnes frappées d’indignités nationale (perte des droits civiques) –> condamnés pour intelligence avec l’ennemi
- La collaboration politique
Les membres du gouvernement de Vichy sont jugés.
- Pierre Laval = condamné à mort
- Maréchal Pétain = jugé en 1946, condamné à mort puis gracié par De Gaulle.
- La collaboration économique
Un seul procès (car besoin des entreprises pour reconstruire)
Renault –> nationalisé par l’Etat
- La collaboration idéologique
Certains intellectuels sont condamnés (par exemple : Brasillach --> nationalisé par l’Etat)
En 1948, on vote une loi pour dédommager les victimes de la guerre (veuves, orphelins…)
- La fin de l’épuration
Contexte : au bout de 3 ans de règlements de compte, les français en ont marre, ils veulent oublier la guerre. C’est la misère en France.
- Epuration incomplète (besoin de reconstruire, besoin de dirigeants…)
En 1951/1952, les députés votent des lois d’armistice.
II – Les héros et les silences (années 50-60)
- La mémoire officielle : le résistancialisme
Les résistants sont des héros qui ont libéré la France avec le soutien de la population. Tous des héros. Les résistants étaient tous unis à l’intérieur et à l’extérieur.
Le régime de Vichy est une parenthèse dans l’histoire de la France.
- message véhiculé par De Gaulle sous les gaullistes. Création d’une nouvelle république en 1958. Cela renforce sa légitimité. + permet l’union des français (dans le contexte de la guerre d’Algérie) Partir à l’époque : PCF (Parti Communiste)
- message véhiculé par les communistes. PCF : 20% des voix aux élections. Ils se présentent comme résistants et martyrs et se font appelés « le parti des 75 000 fusillés ». En vérité : que 30 000 fusillés.
- l’extrême droite se présente comme résistante --> thèse du « glaive et du bouclier » --> R. Anon (historien) selon laquelle Pétain & De Gaulle se seraient secrètement liés pour libérer la France.
Ces 3 mémoires résistancialistes sont concurrentes (on joue à qui a été le moins résistant)
On met en avant des héros
- les gaullistes : Jean Moulin (résistant martyr, torturé par la Gestapo, chef résistance sous De Gaulle, CNR)
- pour les communistes : Guy Mocquet (=arrêté par Vichy car il distribuait des tracts)
- pour l’extrême droite : Pétain.
Cette recherche de héros s’accompagne de grandes commémorations (cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964)
+ culture populaire (exemple : La Grande Vadrouille, qui montre des français moyens qui aident des pilotes anglais à s’échapper du territoire français malgré les allemands)
B. Les silences et les scandales
- Les oubliés de la mémoire officielle
De nombreuses victimes de la 2nde GM ne sont pas médiatisées : les juifs, les victimes du STO (Service du Travail Obligatoire) = ne sont pas reconnu comme victime, déporté refusée le titre de déporté, les Malgré-Nous= alsaciens et mosellans enroulés de force dans l’armée allemande ont été condamnés lors d’un procès, des prisonniers de guerre. Ce ne sont pas des héros. Ils gardent leur souffrance pour eux.
La communauté juive est très discrète. Les survivants de l’exterminations sont très peu nombreux 3000 sur 750000 constituent la mémoire des déportés., ils « ennuyaient », la population n‘était pas prête à entendre, ils ne sont pas écoutés. La période du « grand silence ». Les tsiganes, c’est difficile d’être reconnus, ont une mémoire orale de part le fait du nomadisme
Les oubliés de la guerre : les oubliés de la guerre, les prisonniers de guerre.
- De rares scandales
Le film « Nuit et Brouillard » d’Alain Resnais est un documentaire sur les camps de concentration, il est interdit en 1955 au festival de Cannes car la France et l’Allemagne sont en train de se réconcilier. On veut oublier la barbarie nazie donc le documentaire est censuré. On retire les images et notamment celle où on voit un gendarme français dans un camp en France.
Le résultat de ces années gaulliennes du résistancialisme c’est qu’au milieu des années 70 un jeune français (étudiant) sur 2 ignore l’histoire de Vichy
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