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L'OTAN en état de mort cérébrale ?

Fiche : L'OTAN en état de mort cérébrale ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Mars 2021  •  Fiche  •  1 604 Mots (7 Pages)  •  544 Vues

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L'OTAN en état de mort cérébrale ?

Décembre 2019, bienvenue au sommet de l'OTAN et ce jour-là les grands de ce monde, regardez, n'étaient pas tous franchement souriant, quelques jours auparavant le président français avait qualifié l'OTAN d'organisation en état de mort cérébrale, de quoi jeter un froid.

L'organisation du traité de l'Atlantique nord est née de la guerre froide afin que le bloc de l'ouest se montre solidaire en cas de conflit avec le bloc de l'est comme on disait à l'époque. L'OTAN a dû après la chute du mur de Berlin et l'implosion de l'URSS se réinventer mais aujourd'hui plus que jamais, elle est un tournant avec un leadership américain qui a changé de nature, sous la chaotique présidence Trump favorable à l'América first plutôt qu’au multilatéralisme avec des partenaires complexes comme la Turquie d'Erdogan mais aussi avec la montée en puissance de la Chine, le retour des ambitions russes, la désunion des européens. Bref dans un tel contexte, nous allons nous demander quelles raisons d'être ensemble ont encore les 29 membres de l'OTAN 70 ans après sa création en 1945, au sortir de la seconde guerre mondiale, les troupes soviétiques qui s'étaient lancés à la conquête de Berlin sont fortement présente en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Hongrie, Roumanie,  Bulgarie et occupe dès facto une partie de l'Autriche et de l'Allemagne, les troupes alliées menée par les américains occupent le reste de l'Allemagne et l'Autriche. Après la capitulation de l'Allemagne, l'URSS garde une emprise économique et militaire forte sur la future RDA et les pays qu'elle a libéré du nazisme via des traités bilatéraux.

Pour les Etats-Unis, les pays d'Europe de l'ouest fragilisés économiquement et socialement pourraient être une proie facile pour les soviétiques d'autant que les partis communistes notamment en France et en Italie ont été très actifs à la libération en 1948. Un premier traité donc conclu à Bruxelles entre la France, le Royaume Uni, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, prévoit une assistance militaire automatique en cas d'agression entre les pays signataires. En avril 1949, un nouveau traité est signé qui inclut le Danemark, l'Islande, l'Italie, la Norvège, le Portugal et surtout le Canada et les Etats-Unis qui ne souhaitent pas laisser les européens assurer seul leur défense face aux soviétiques. Cette nouvelle coalition étroitement lié au contexte de la guerre froide va se structurer rapidement et prendra le nom en 1950 d'organisation du traité de l'atlantique nord plus connu sous son acronyme d'OTAN. Cette alliance prévoit une solidarité forte entre les parties, selon son article 5, une attaque contre un membre de l'alliance est une attaque contre tous les alliés et entraînera une réponse collective de leur part, dans la mesure de leurs moyens respectifs et pas nécessairement militaire. L'Islande par exemple, qui ne possède pas d'armes et se contente d'un soutien logistique servant au contrôle de l'Atlantique nord et de point de ravitaillement pour l'aviation américaine. La guerre de Corée en 1950 et le soutien qu'y apporte les soviétiques, convainc les membres signataires de l'OTAN de se doter d'un commandement militaire pour pouvoir réagir rapidement et de façon coordonnée en cas d'agression. En 1952, deux nouveaux membres rejoignent l'alliance, la Grèce et la Turquie puis en 1955 c'est au tour de l'Allemagne de l'ouest, la RFA, d'intégrer l'OTAN, obtenant au passage le droit de reconstituer une armée qui lui avait été interdit en 1945. Le mécontentement français est alors compensé par un maintien des troupes américaines sur le sol allemand, cette dernière adhésion allemande va entraîner une réponse immédiate de la part de l'URSS, la création d'une alliance adverse le pacte de Varsovie comprenant la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Hongrie, l'Albanie, la Roumanie, la Bulgarie, l'Allemagne de l'est et l'URSS. En 1959, ce sont environ 4 millions d'hommes mobilisables de part et d'autre du rideau de fer par les deux alliances qui se font face, aux troupes armées s'ajoute la course à l'arsenal nucléaire entre l'URSS et les Etats-Unis qui va marquer toute la période de la guerre froide. Concrètement ce sont plus de 300 missiles nucléaires qui vont être installés côté ouest du rideau de fer et plus de 600 côté est compte tenu des rayons d'action des différents missiles, l'intégralité de l'Europe serait entièrement détruite en cas de conflit. Fort heureusement cet arsenal restera un outil de dissuasion jusqu'à l'effondrement de l'Empire soviétique en 1991, la chute du mur de Berlin, la réunification des deux Allemagnes, la fin du pacte de Varsovie et la dissolution de l'URSS interroge au début des années 1990 sur la nécessité de maintenir l'OTAN ou tout au moins ses objectifs initiaux dès lors que son ennemi originel n'existe plus, sauf que rapidement vous allez voir de nouveaux conflits font remobiliser l'organisation.

En 1995 la crise dans les Balkans avec le conflit entre les serbes et les bosniaques va redonner à l'alliance une véritable raison d'être en déployant sur le terrain pour la première fois de son histoire soixante mille hommes appartenant à différentes armées nationales sous un commandement commun baptisé IFOR. En 1999 une opération similaire impose à la Serbie, la reconnaissance de son territoire séparatiste du Kosovo et la protection de la minorité albanophone avec le déploiement d'une force toujours présente en 2020.

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