Histoire

Mohamad Zeidane

Devoir rattrapage

Le premier document est une affiche de propagande dont le titre est  «Dehors les trouble-fête !»  « Unité de la jeunesse dans la  jeunesse hitlérienne », affiche réalisée en 1936.  Elle a donc pour but de diffuser l’idéologie du régime nazi. L’auteur est anonyme mais  le commanditaire est l’organisme de propagande des nazismes. Ce document s’adresse aux  ennemis politiques (bolcéhviks et slaves) et aussi a ceux qu’ils  considèrent comme les ennemis raciaux accusés  d’ être responsables du Diktat et de l'humiliation de 1919  plus  de la situation économique  désastreuse en Allemagne. Le Comité international olympique attribua à Berlin l'organisation des Jeux d'été de 1936. Ce choix marquait le retour de l'Allemagne sur la scène internationale après la période d'isolation qu'elle avait subie après la Première Guerre mondiale. L'Allemagne nazie exploita les Jeux olympiques de 1936 à des fins de propagande. C'est l'image d'une Allemagne nouvelle, forte et unie que les Nazis mirent en valeur, tout en dissimulant l'antisémitisme du régime, sa politique raciale et la montée du militarisme dans le pays. 

Le second document est aussi une  affiche de propagande dont l‘affiche a pour titre : «chassons les koulaks» . Cette affiche a été réalisée en 1930. L’auteur est anonyme mais le commanditaire est l’organisme de propagande de l’Union soviétique. Ce document s'adresse aux ennemis du système de collectivisation, ceux que l'on accuse d‘être responsables de l’échec de la politique économique: les koulaks. La collectivisation est une politique menée par le gouvernement de Joseph Staline en Union soviétique entre 1929 et 1940, qui consiste à mettre en commun les terres, le bétail et les outils .La collectivisation était considérée par les dirigeants soviétiques comme la solution à la crise de la distribution agricole et céréalière qui s'était développée depuis 1927. Ce problème étant devenu de plus en plus aigu à mesure que l'Union soviétique s'industrialisait et s'urbanisait. Au début des années 1930, plus de 90 % des terres agricoles furent collectivisées.

En quoi ces deux documents de propagande nous montrent-ils des points communs et des différences dans les messages qu’ils diffusent ? .Nous allons voir dans la première partie les points communs qui apparaissent sur ces deux documents, ensuite nous nous intéresserons à leurs différences.

A première vue, les deux régimes mis en place respectivement en 1924 et 1933 s’opposent sur le plan idéologique. Néanmoins l’analyse des deux documents présentés à l’étude est révélatrice de  quelques ressemblances sur le plan de la logique totalitaire. Dans les deux cas, la propagande par l’affiche est utilisée comme appui au régime afin de transmettre un message à leurs ennemis. D’une part en URSS, comme il fut évoqué précédemment, dans le contexte de dékoulakization ambiant dans les années 1930, les koulaks, propriétaires terriens sont présentés comme des êtres obèses, charnus et hirsutes s’étant engraissés sur le dos du peuple. Les codes couleurs sont utilisés et représentent une opposition idéologique entre le koulak vêtu de noir, couleur du capitalisme, et le peuple poing tendu qui sera le seul à le renverser et à abattre ses privilèges. D’autre part, Il est intéressant de souligner que l’affiche nazie représentant deux membres de la jeunesse hitlérienne a pour fonction de représenter également la chute des ennemis par l’ordre établi par le régime. Ainsi, celui qui est considéré comme l’ennemi du Reich, le juif, ou bien encore le «judéo-bolchévique», est entrain de fuir afin de ne pas être écrasé par le jeune aryen (personnage blond, mèche sur le côté et donc on peut facilement imaginer la blancheur de la peau). Le code couleur est d’autant plus intéressant que le rouge est omniprésent. S’il est clair que le communisme est le système antagoniste sur le plan idéologique au nazisme dans l’entre-deux-guerres, ce dernier se réclame lui-même du socialisme. En effet,l’appellation du parti national-socialiste (NSDAP)  est utilisé pour y retrouver une évocation explicite au terme «socialisme».  Dans les deux cas, le poing est utilisé pour souligner à l’ennemi l’intransigeance avec laquelle il sera chassé du système ou bien la menace d’être écrasé par le gigantesque Aryen pour mettre en avant le fait que le système sera sans merci face à ceux qui le menacent. En URSS  le fermier gras cherche à fuir vers la gauche. La gauche représente le passé, les temps de la NEP léniniste : en effet, celle-ci lui accordait un petit lopin de terre donc un certain confort. Néanmoins, il ne parvient pas à fuir et est rattrapé par le coup porté. Le coup de poing du peuple ou même du prolétaire le percute d’une violente façon (on remarque de par les traits saillants de son visage que tout un monde s’écroule pour lui, son regard profond insiste sur la douleur liée à l’idée de tout perdre). Or, ce coup porté a une symbolique bien plus sinistre. En effet, lorsque Staline décide de réduire les privilèges des koulaks après l’adoption du plan quinquennal de 1929, des révoltes des koulaks eurent lieu. Des bétails furent massacrés afin de protester contre la confiscation forcée de leurs terres  ce qui a eu pour conséquence de freiner la collectivisation. Ainsi, on pourrait presque imaginer sur l’affiche de propagande le koulak tombant à la suite de ce coup fatal dans la mesure où des millions de paysans furent par la suite déportés dans les Goulags (camps de concentrations staliniens en principe en Sibérie) ou même exécutés avec leur familles. De même, le drapeau rouge et blanc sur lequel est cousu une croix gammée avance en terrassant les ennemis. Ainsi, au moment de la réalisation de l’affiche de propagande nazie en 1936, les premiers camps de concentration furent bâtis (1933 pour le premier : Dachau). Y sont en premier lieu déportés les opposants politiques. Sur l’image, la symbolique est claire : il est impossible pour les opposants, en l’occurrence d’échapper à la répression et aux camps récemment mis en place. La propagande s’adresse directement à ceux que l’on arrive éventuellement à distinguer sur l’affiche. Le communiste ouvrier qui semble être torse nu au premier plan à gauche, le banquier vétu d’un costume noir ou kaki (d’après les nazis directement responsable de la situation économique désastreuse dans laquelle est plongée l’Allemagne suite au Diktat de 1919, financier associé au juif dans la propagande nazie etc.)

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