En quoi Marseille fait-elle figure de métropole, de l'échelle régionale à celle euro-méditerraniéenne ?
Étude de cas : En quoi Marseille fait-elle figure de métropole, de l'échelle régionale à celle euro-méditerraniéenne ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar eno29 • 5 Novembre 2017 • Étude de cas • 4 789 Mots (20 Pages) • 910 Vues
Marseille
Introduction :
“Et toi, Marseille, assises aux portes de la France, comme pour accueillir ses hôtes dans tes eaux.”, écrivait Alphonse de Lamartine au XIXe siècle dans son poème Adieu, dédié à la ville de Marseille (Voyage en Orient en 1835). Ce vers nous reflète bien l’idée que Marseille est une ville maritime et qu’elle est le lieu des départs et des arrivées, une porte où se rencontrent l’Europe et la Méditerranée.
Vers 600 avant notre ère, après l’attaque par les Perses de Cyrus de Phocée, capitale de la fédération ionienne (Ione : cité historique) du monde grec, l’arrivée de Protis et ses compagnons marque la naissance de Marseille: nouvelle cité phocéenne. La cité s’est développée à travers les siècles autour du Vieux-Port, situé dans une calanque (crique étroite et allongée, aux parois rocheuses escarpées) et par des échanges liés à l’activité du port.
Selon Géoconfluences, la métropole est avant tout un ensemble urbain de grande importance qui exerce des fonctions de commandement, d’organisation et d’impulsion sur une région et qui permet son intégration avec le reste du monde. Elle peut être dotée de fonctions spécialisées dans les domaines politique, économique, de l'innovation. Ses services à forte valeur ajoutée irriguent une aire plus ou moins vaste selon les échelles considérées, de l'espace régional à l'espace mondial. La loi Maptam (Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles), du 27 janvier 2014, basée sur un simple critère démographique, instaure un nouveau statut pour les métropoles afin de permettre aux agglomérations de plus de 400 000 habitants dans une aire urbaine de plus de 650 000 habitants d’exercer pleinement leur rôle en matière de développement économique, d’innovation, de transition énergétique et de politique de la ville (= transforme en métropole les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre). La métropole de Marseille a un statut particulier puisqu’elle est intégrée au 1er janvier 2016 dans le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence mais qui à cette date est mis entre parenthèses.
Nous pouvons donc évoquer la problématique suivante: En quoi Marseille fait-elle figure de métropole, de l'échelle régionale à celle euro-méditerranéenne ?
Nous mettrons en évidence les caractéristiques de la cité phocéenne, avant de voir que Marseille est peut-être à considérer comme une capitale régionale, tout en soulignant qu’elle est aussi une métropole euroméditerranéenne.
I/ La cité phocéenne
A/ Situation topographique
Carte p31 à scanner.
Marseille est une ville côtière du sud-est de la France bordée par la Méditerranée, elle a une façade maritime de 57 kilomètres dont 24 kilomètres de calanques (formation géologique particulière se présentant sous forme d'un vallon étroit et profond à bords escarpés, en partie submergé par la mer).
La ville est également délimitée par de nombreux massifs, à l'ouest le massif de l'Estaque (278m) et le massif de l'Étoile (779m) au nord, le massif du Garlaban (731m) à l'est et le massif de Marseilleveyre (432m) au sud.
Marseille est en proie à de nombreux risques naturels comme les effets du mistral qui est un vent de couloir de nord-ouest à nord, très froid en hiver et souvent violent, qui concerne le nord du bassin de la Méditerranée occidentale. Il peut souffler à plus de 100 km/h en plaine. C’est un vent généralement sec et accompagné d'un temps très ensoleillé, son caractère dominant lui confère un rôle important dans l'originalité du climat provençal. La sécheresse estivale génère un stress hydrique important sur la végétation en région méditerranéenne et provoque des incendies, le vent peut propager le moindre départ de feu à grande vitesse et passer par-dessus des éléments de relief, ce qui complique la tâche des pompiers dans la circonscription d'un incendie de forêt.
Mais il existe également des risques d'inondations liés à L'Huveaune et la Caravelle qui sont des fleuves côtiers aux débits relativement faibles. Le système hydrographique du bassin de la ville est caractéristique du milieu méditerranéen: le débit d'eau est faible mais ses cours d'eau connaissent des crues importantes en cas de pluie. L'eau est très fortement canalisée, souvent à la source même de ces cours d'eau et irrigue l'ensemble du bassin et l’instabilité de terrains qui sont cependant plus faibles. On peut aussi noter la présence de risques liés aux activités industrielles et technologiques.
carte 31, les risques naturels et industriels, AGAM
Marseille compte dans son périmètre une partie du parc des Calanques qui est le premier parc national périurbain terrestre et marin d’Europe. Il s'étend sur un massif littoral constitué de falaises calcaires et de poudingue (roche sédimentaire constituée d’anciens galets), de criques et d'îlots qui constituent des écosystèmes relativement préservés pour de nombreuses espèces vivantes.
B/ Construction territoriale de la ville : l’aire urbaine
Marseille est découpé en arrondissements qui sont au nombre de 16 et qui sont regroupés par deux en huit secteurs. Chaque secteur dispose de son conseil et de son maire de secteur.
Le centre-ville s'étant toujours reconstruit sur lui-même à un urbanisme caractérisé par une cohabitation de styles architecturaux de différentes époques se côtoient. Ainsi, on peut observer sur les principales artères de la ville comme la Canebière ou le Cours Lieutaud des édifices aux styles radicalement différents. Chaque quartiers de la ville possède un urbanisme qui lui est propre. La couronne périurbaine de Marseille comprend de nombreuses communes adjacentes comme Marignane et La Ciotat.
Marseille appartient à l’aire urbaine Marseille-Aix en Provence. Selon l’INSEE, une grande aire urbaine comme celle de Marseille est un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain de plus de 10 000 emplois, et par une couronne périurbaine dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. L’aire urbaine de Marseille-Aix en Provence compte 90 communes et 1 734 277 habitants en 2013 qui font d'elle la 3e aire urbaine de France, après celles de Paris et Lyon. 49 communes de l'aire urbaine font partie du pôle urbain et 41 sont des communes appartenant à la couronne d'un grand pôle (plus de 10 000 emplois).
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