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Cours d'histoire contemporaine

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Par   •  25 Novembre 2017  •  Cours  •  6 519 Mots (27 Pages)  •  791 Vues

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1ère séance : Révolution et Empire

Plan

1. Les causes de la Révolution

2. Les états généraux et la Révolution « libérale », 1789-1791

3. La guerre et la Révolution radicale

4. Guerre civile et terreur

5. Le Directoire

6. Le Consulat et l’Empire

1. Les causes de la Révolution

Regardons d’abord la situation avant le début de la Révolution, ce qui nous amènera à nous

poser la question des causes de la Révolution. En 1789, la France compte environ 28 millions

d’habitants ce qui en fait le premier pays en Europe. Près un Européen sur cinq (17%) est

alors Français. La structure sociale est alors celle d’une « société d’ordres » (Roland

Mousnier). Il s’agit d’un type de société la hiérarchie repose sur des différences de dignité et

d’honneur. Une société d’ordre se distingue des « sociétés de castes » d’une part, et des

« sociétés de classes » de l’autre. Dans une société d’ordres, l’argent n’est qu’un moyen pour

acquérir et conserver des marqueurs de dignité, et ne sert qu’à vivre de façon « honorable ».

Contrairement à ce qui se passera dans une « société de classes », l’accumulation n’est pas

une fin en soi.

Il y a trois « ordres » ou « états ». Le premier, le clergé, contrôle 10% des terres et est

dominé par des ecclésiastiques d’origine aristocratique, ce qui fait qu’il y a une certaine

continuité entre le premier état et le deuxième, la noblesse. Celle-ci comprend entre 1 et 3%

de la population, mais contrôle 25% des terres. Les positions les plus élevées dans

l’administration, dans le gouvernement, l’armée, etc. sont réservées à la noblesse. Ensemble,

les deux premiers états jouissent d’exemptions fiscales importantes.

Puis vient le tiers état. Il s’agit là d’une notion juridique qui englobe des réalités

sociales très différentes. Parmi la population rurale — qui forme alors 80% de la population

globale — des paysans riches en font partie, comme des laboureurs les plus pauvres. Parmi la

population urbaine, on compte des marchants et manufacturiers très riches, ce qu’on appelle

alors la « bourgeoisie » et bientôt les « classes moyennes », ainsi que des artisans, et des

pauvres des villes. Les distinctions de ces trois ordres n’e sont certes pas absolument

étanches: en bas de la hiérarchie on voit par exemple des curés très pauvres, tandis que les

plus riches du tiers états aspirent à l’anoblissement, qui est très largement pratiqué vers la fin

de l’Ancien régime. Ce qui unit tous ces groupes très différentes c’est le fait d’être exclu des

privilèges des deux premiers états.

Parmi les causes de la Révolution française, on peut donc compter ce que

l’historiographie marxiste a appelé une inadéquation entre un poids grandissant de la

bourgeoisie d’une part et les exigences de la société d’ordre de l’autre. On parle alors d’une

« révolution bourgeoise ». Parmi les causes de la Révolution française on mentionne

également souvent un mouvement culturel et de pensée, appelé « Lumières », combinée à une

culture de sociabilité dans des salons et par une intense activité de publication. Ce

mouvement a sans aucun doute contribué à miner la cohérence idéologique de l’ancienne

monarchie française.

Mais on peut également mentionner des causes économiques, financières avant tout,

qui ont par la suite provoqué une crise politique. Et ces causes financières, économiques et

finalement politiques sont inséparablement liées à une conjoncture internationale et globale,

notamment en ce qui concerne la concurrence entre la France et la Grande-Bretagne en ce qui

concerne la domination coloniale qui s’est manifestée, au milieu du 18e siècle, lors de la

« Guerre des sept ans », gagnée par la Grande-Bretagne, et de laquelle la France sort

financièrement ruinée. C’est ainsi que la France a été frappée particulièrement dure par une

crise plus globale de la fin du 18e siècle qui se caractérise notamment par une inadéquation

grandissante entre les possibilités économiques d’une part et les besoins militaires de l’autre.

A ceci s’ajoute un autre développement: contrairement à ce qui s’est produit en

Grande-Bretagne où la productivité agricole a été plus importante que l’augmentation de la

population — ce qui a donné lieu à l’invention d’un autre concept, celui de « révolution

agricole », l’agriculture française a certes pu augmenter la production, mais pas assez pour

satisfaire les besoins d’une population en expansion. Une série de mauvaises récoltes à partir

des années 1760 ont alors été fatales. Il s’en est suivi une « crise des subsistances », un type

de crises économiques

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