Citoyenneté à Athènes
Commentaire de texte : Citoyenneté à Athènes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar floravittone • 6 Janvier 2019 • Commentaire de texte • 5 067 Mots (21 Pages) • 954 Vues
TRAVAIL A FAIRE POUR LE 7 JANVIER 2019
- La citoyenneté à Athènes (Ve av J.C) et dans l’Empire romain (Ier-IIIe ap J.C)
Thèmes de comparaison | Citoyenneté athénienne | Citoyenneté romaine |
Cadre de vie des citoyens : deux espaces, deux époques | Athènes, une cité du monde grec Entre le VIIIe et le Ve siècle avant J.-C., les Grecs inventent un nouveau type d’Etat, différent des monarchies qui existent jusqu’alors : la cité. C’est un Etat souverain qui réunit le plus souvent une ville et le territoire environnant. Athènes naît à la fin du VIe siècle avant J.-C., elle fait partie du monde grec qui s’étend, du VIIIe au Ve siècle avant J.-C., sur les rives de la mer Méditerranée et de la mer Noire. Athènes est une des nombreuses cités de Grèce d’Europe : c’est celle qui nous a laissé le plus brillant héritage. Et parmi cet héritage : l’invention de la démocratie. Le territoire de la cité d’Athènes, l’Attique, est l’un des plus vastes du monde grec antique. Il est composé de différents éléments :
A l’intérieur de la ville d’Athènes, on retrouve une organisation identique aux autres cités grecques :
C’est un paysage montagneux où les communications sont difficiles, ce qui entraîne le rapprochement des villes vers les littoraux par lesquels il est plus facile de communiquer. Le monde grec est divisé en quatre mondes : _ la péninsule balkanique : au Nord et rattaché au continent _ les Cyclades, au centre de laquelle se trouve l’île de Délos où un temple dédié à Appolon est situé _ la presqu’île du Péloponnèse, dominée par la cité de Sparte _ la Grèce d’Asie (Turquie actuelle) situé sur la côte de l’Asie occidentale Il y a peu de ressources naturelles dans le monde grec (ex : pour pouvoir fabriquer du bronze, les grecs doivent demander de l’étain à l’Italie). Les grecs tiraient leurs ressources de la mer (poissons) mais surtout de l’agriculture (blé, huile des oliviers, vin des vignes). | Rome, capitale d’un vaste empire, p 78-79 Dans le monde antique, si les Grecs ont inventé la citoyenneté, les Romains l’ont largement étendue. La vie des citoyens romains s’inscrit d’abord, tout comme celle des citoyens athéniens, dans le cadre d’une cité, Rome. Cette dernière a fondé un empire dont l’apogée se situe au IIe siècle après J.-C. Rome étend à tout son empire, autour de la Méditerranée, la pax romana (la paix romaine), sa civilisation, et sa conception de la citoyenneté. L’Empire romain (appelé « principat » par les romains) résulte d’une longue expansion territoriale. Après avoir conquis l’Italie aux IVe et IIIe siècle avant J.-C., puis détruit l’Empire carthaginois en Méditerranée occidentale aux IIIe et IIe siècle avant J.-C., Rome entreprend aux IIe et Ier siècle la conquête de l’Orient hellénistique, ainsi que celle de l’Espagne et de la Gaule. A partir d’Auguste, l’Empire romain ne cesse de s’accroitre au niveau territorial. Au IIe siècle, Rome atteint son extension maximale et domine plus de 5 millions de km2. A l’intérieur de l’Empire, c’est la pax romana (la paix romaine) qui s’installe. En effet, après des siècles de guerres civiles sous la République, Auguste et ses successeurs sont parvenus à maintenir une paix durable au sein de l’Empire, en théorie du moins, car les révoltes n’ont jamais cessé dans cet empire immense. Les limites de cet empire sont marquées par le limes, c’est-à-dire un réseau de fortifications dans les zones sensibles de l’Empire romain. Cet empire immense suscite la création d’innovations administratives. A la mort du premier empereur, Auguste, en 14 après J.-C., la Méditerranée est devenue un « lac romain ». Rome étend son empire sur trois continents. Sur ces territoires divisés en provinces, vivent, plus ou moins nombreux, des citoyens romains. Ces provinces étaient administrées soit par le Sénat, ce sont les provinces sénatoriales, soit par des représentants de l’empereur, ce sont les provinces impériales. Rome est une capitale contrastée. C’est la plus grande ville de l’Antiquité et la plus peuplée : au IIe siècle après J.-C., elle compte un million d’habitants. La situation est radicalement différente entre Rome et Athènes : le territoire athénien est ridiculement petit par rapport à celui que contrôle Rome et celle-ci est obligée, d’une certaine façon, de distribuer sa citoyenneté, afin de maintenir les régions conquises par la force en paix. Athènes ne devait gérer que ses propres affaires tandis que Rome doit composer avec une multitude de cités. La ville de Rome ne pouvait pas contrôle toute seule cet immense empire et c’est pourquoi chaque ville possède un certain degré d’autonomie. De manière plus précise, il existe une hiérarchie dans les cités de l’Empire romain. On peut trouver en effet des cités pérégrines (cités « étrangères »), des cités de droit latin ou cités latines (cités possédant un statut intermédiaire) et des cités de droit romain. |
Des habitants aux statuts politiques et juridiques divers | Une grande partie des habitants d’Athènes, les non-citoyens (femmes, métèques et esclaves), est exclue de la vie politique de la cité. Les femmes ne peuvent pas participer à la vie politique, les métèques n’ont pas de droits politiques et les esclaves n’ont aucune existence juridique ni aucun droit politique. Les citoyens quant à eux, participe activement à la vie politique. Ils votent les lois, la paix ou la guerre. Le citoyen tire au sort certains magistrats, en élit d’autres. Il vote également l’ostracisme. Les citoyens se réunissent à l’Ecclésia où ils peuvent s’exprimer et voter. Ils peuvent être juges où devenir magistrats, par tirage au sort ou par élection (les stratèges). Il y a environ 700 magistrats à Athènes. Leur rôle est essentiel :
On peut aussi ajouter que les magistrats s’occupant du marché qui se tient sur l’Agora sont les agoranomes. Ils veillent à ce qu’il n’y ait pas de fraude sur la qualité des produits, etc. Périclès est un grand magistrat athénien. Il est élu stratège à plus de 15 reprises. Le Ve siècle athénien est souvent nommé le « siècle de Périclès ». | Un statut variable selon le lieu de résidence p 80-81 Les différents modes d’accès à la citoyenneté (voir case ci-dessous) rendent cette dernière accessible à un nombre important d’habitants de l’Empire, notamment dans les provinces conquises. Les femmes et les esclaves sont quant à eux exclus de la citoyenneté. Les habitants de l’Empire n’ont pas le même statut juridique (esclaves, pérégrins, latins, citoyens romains), toutes les cités de l’Empire n’ont pas le même statut juridique :
On peut donc en conclure, que le statut est variable selon le lieu de résidence d’une cité. En effet, avant le règne de l’empereur Claude, sont citoyens romains :
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Accès à la citoyenneté (comment peut-on devenir citoyen ?) et conception (façon d’envisager) de la citoyenneté | Une citoyenneté fermée La citoyenneté athénienne, qui offre des avantages et comporte des devoirs, est une citoyenneté fermée. Beaucoup d’Athéniens sont exclus de la citoyenneté. Les habitants d’Athènes ne sont pas tous considérés comme des citoyens. La cité regroupe environ 30 000 citoyens parmi ses 300 000 habitants (soit 10 %). Depuis les réformes de Clisthène en -507 avant J.-C., il est nécessaire de remplir un certain nombre de conditions afin d’être citoyen athénien :
La citoyenneté athénienne est donc une citoyenneté fermée, il est presque impossible pour un Grec de devenir citoyen si ses parents ne le sont pas, mais l’assemblée peut accorder la citoyenneté à un non-citoyen qui a rendu des services à la cité, comme par exemple les Platéens. Mais un autre cas nous montre qu’il n’est pas facile d’obtenir la citoyenneté. Lysias était un riche métèque qui dépensa énormément pour soutenir Athènes lors d’une bataille contre Sparte. Malgré la victoire athénienne, Lysias n’obtient pas la citoyenneté. | Une citoyenneté ouverte, p 82 à 87 La citoyenneté se définit par des droits politiques et civils et par des devoirs. L’ensemble des citoyens rassemble les patriciens riches qui sont les descendants des premiers habitants de Rome, et des plébéiens, en général pauvres. Être citoyen romain est un statut privilégié. Un citoyen romain est un homme libre, chef de famille, né de parents citoyens légalement mariés. On devient citoyen par la naissance. Le citoyen romain a trois noms légaux : la tria nomina qui est composée du prénom, du nom de famille et du surnom. Les esclaves, quant à eux, ne portent qu’un surnom. Le citoyen se distingue également par le port de la toge : à partir de 16 ans, il revêt la toge virile dont le port marque l’entrée dans la vie civique. Les femmes, les esclaves et les étrangers sont exclus de la citoyenneté. Au début du Ier siècle, en dehors des enfants de citoyens, la citoyenneté romaine n’est attribuée à des non-citoyens que de manière parcimonieuse et sur décision de l’empereur. Seulement 10% des homes libres de l’empire sont citoyens. Progressivement, au cours des Ier et IIe siècles, de nouveaux moyens permettent d’accéder à la citoyenneté romaine :
La citoyenneté romaine est une citoyenneté ouverte et les empereurs ont le droit de l’accorder individuellement ou collectivement (ex : depuis le début du Ier siècle avant J.-C., après une guerre entre Rome et ses alliés, la « guerre sociale », toute l’Italie au sud du Rubicon a obtenu la citoyenneté). De plus, les premières conquêtes romaines en Italie augmentent la taille de l’ager romanus et, par conséquent, le nombre de citoyens : des colonies romaines ainsi que des colonies « latines » sont créées. Progressivement, ce sont tous les habitants de l’Empire qui obtiendront cette fameuse citoyenneté. Ce long processus est marqué par une série de lois impériales. En voici deux d’entre elles :
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Droits du citoyen | Le statut de citoyen athénien offre des avantages :
| Les citoyens romains n’ont pas de droits politiques (acquis seulement à l’Empereur et aux sénateurs) mais seulement des droits civils. La citoyenneté romaine offre des privilèges et constitue une dignité :
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Devoirs du citoyen |
| Être citoyen romain, c’est également avoir des obligations et donc des devoirs :
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Rôle politique des citoyens | Athènes est une démocratie directe. Cela signifie que les citoyens athéniens prennent part directement aux décisions de la cité. L’assemblée des citoyens, l’Ecclésia, est au cœur du système démocratique athénien :
La Boulè est un conseil :
L’Héliée est un tribunal :
L’Aréopage est une ancienne institution judiciaire aux mains des membres des classes fortunées, chargée de veiller à « conserver les lois ». Elle perd des compétences judiciaires durant le Ve siècle au profit de l’Héliée et de la Boulè. | Aucun rôle au niveau central car sont soumis à l’empereur L’empereur est à la tête de l’Etat mais il doit composer avec les aristocrates qui constituent le Sénat et qui doivent promulguer ses lois. Toutefois, le rôle du Sénat diminue progressivement. Le Sénat ne fait alors que valider les décisions impériales. Après avoir vaincu Antoine en 31 avant J.-C., Octave met fin aux guerres civiles et devient le seul maître de Rome. Il met en place un pouvoir personnel, qui porte le nom de « principat » tout en donnant l’illusion qu’il conserve les anciennes institutions et magistratures de la République romaine. En réalité, il se fait élire lui-même aux plus importantes magistratures qu’il cumule et enlève tous les pouvoirs aux principales institutions comme le Sénat ou les assemblées des citoyens, les comices. L’empereur possède donc l’ensemble des pouvoirs : le pouvoir de gouverner la ville de Rome et les provinces, ainsi que les pouvoirs militaire, législatif, religieux et judiciaire (il peut juger ou rejuger des procès). Une rôle réel limité à l’échelle locale Le pouvoir s’exerce aussi au niveau local :
Pour conclure, les citoyens ont une participation limitée à la vie politique de l’empire. En effet, c’est une société très hiérarchisée, dominée par l’empereur, puis par les citoyens riches, membres de l’ordre sénatorial ou de l’ordre équestre : ce sont eux qui dirigent la cité. Depuis l’instauration de l’Empire en 27 avant J.-C., les citoyens participent de moins en moins au pouvoir politique à cause de l’augmentation du rôle de l’empereur dont les pouvoirs sont de plus en plus monarchiques. L’exercice de la citoyenneté romaine s’effectue donc au niveau local. |
Un exercice réel de la politique réservé aux plus riches | La démocratie directe exercée à Athènes connaît de nombreuses limites. La démocratie se limite à 10 % de la population. En effet, une grande partie des habitants d’Athènes, les non-citoyens, est exclue de la vie politique de la cité. L’égalité entre les citoyens n’est pas égale comme pour l’élection des stratèges. Les plus riches sont favorisés :
| La citoyenneté romaine est très inégalitaire : seuls les membre de l’ordre équestre ou sénatorial peuvent devenir magistrat. Il existe de profondes inégalités entre les citoyens :
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Les non-citoyens : femmes de citoyens, étrangers, esclaves Possibilités de promotion des non-citoyens | A Athènes, les non-citoyens représentent environ 90 % de la cité :
Esclaves et métèques sont indispensables à la vie de la cité : leur travail permet aux citoyens de se consacrer aux affaires politiques. Cependant, dans certains cas très rares, la citoyenneté peut être donnée à des étrangers, comme c’est le cas pour Phormion : on peut parler d’affranchissement, autrement dit une procédure juridique ou humaniste qui permet au propriétaire d’un esclave de lui rendre sa liberté. Phormion était un riche banquier, ancien esclave, acquis par un citoyen athénien, Pasion. A la mort de ce dernier, Phormion a repris les affaires de son maître et a obtenu la citoyenneté en 360 avant J.-C. | Les exclus de la citoyenneté sont nombreux, ce sont : les femmes libres, épouses de citoyens, ainsi que les esclaves et les pérégrins (étrangers).
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Conclusion :
La citoyenneté romaine est très différente de la citoyenneté athénienne. Rome ne s’en sert pas dans un cadre démocratique mais dans un souci de domination impériale. La citoyenneté est alors un outil utilisé par Rome afin d’organiser et de pacifier les territoires conquis. Peu à peu, les peuples vivants sous l’Empire vont eux-mêmes réclamer la citoyenneté et c’est en 212 que l’Empire romain est unifié par l’édit de Caracalla.
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